Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Alain Choquette a plus d’un tour (et d’une blague) dans son sac

Le magicien continue d'épater avec son talent d'amuseur et ses tours de cartes
Facebook / Alain Choquette

Alain Choquette n'est plus la saveur du jour qu'il a déjà été dans le domaine de l'illusion, mais il a encore de la mine dans la baguette (magique, s'entend). Il est surtout toujours doté d'un charisme et d'une aisance à tout casser, qui lui permettent de créer une complicité instantanée avec son parterre.

Mercredi, l'homme proposait son spectacle Drôlement magique en première au Théâtre St-Denis, et il ne lui a fallu que quelques secondes pour embarquer le public dans sa petite poche arrière. Choquette n'avait offert aucune entrée en matière, en s'amenant simplement sur scène après un montage vidéo d'images retraçant quelques moments forts de ses 30 ans de carrière. On s'est entre autres remémoré ses débuts à Ad Lib.

Mais toutes les personnes dans la salle avaient reçu un jeu de cartes en entrant et, sitôt apparu, Alain Choquette a donné le signal donnant droit de brandir l'accessoire. Tout le monde s'est prêté au jeu et, après quelques tournemains par-dessus et par-dessous, on s'est collectivement extasié de la figure qui se multipliait dans les rangées. Ce segment d'ouverture a donné le ton au reste de la représentation.

Interactif et dynamique

Alain Choquette s'est commis plus de 500 fois avec Drôlement magique en France, depuis 2013. Il s'amène maintenant chez nous pour une tournée de la province. Mercredi, c'était la 581 édition de Drôlement magique, dans une salle on ne peut plus symbolique pour «Alain l'enchanteur» : c'est en effet au Théâtre St-Denis qu'en 1993, il lançait Première apparition, le premier one man show à son nom. L'eau a coulé sous les ponts depuis, mais le principal intéressé s'amuse visiblement toujours autant.

Plutôt convenu au niveau des exploits de prestidigitation – les trucs de cartes y occupent une grande place –, Drôlement magique bénéficie en contrepartie d'une très jolie mise en scène, avec ses chics colonnes placées en demi-lune derrière la table où s'affaire Alain Choquette et l'écran qui retransmet des éléments stratégiques de l'action.

Tout au long de sa prestation, l'artiste fait très souvent appel aux spectateurs : il en fait monter plusieurs sur scène, interagit souvent avec l'assistance, demande à ses interlocuteurs de saisir leur cellulaire pour appeler un proche et leur fait même chanter l'air deFranfreluche (avec succès!).

L'aspect interactif de Drôlement magique rebutera les plus timides – ou ceux et celles qui sont assis trop loin à l'arrière et qui pourraient ainsi rater un peu de l'activité à l'avant -, mais ravira les amateurs de propositions dynamiques et carburant un tantinet à l'imprévu.

Parfois, quand un spectacle se fonde sur la participation du public, ça peut devenir long, morne et redondant, mais pas ici. Car le sens de l'humour d'Alain Choquette et sa facilité à improviser comblent ce qui pourrait rester de lacunes. Le magicien est si sympathique qu'à un certain moment de sa présentation, la foule le suit dans sa folie et ose lui répliquer, le relancer. On ne s'ennuie réellement jamais, grâce à la verve de notre meneur de piste.

Même qu'à cet égard, le vieux routier se démarque allègrement de quelques-uns de ses «héritiers», qui occupent le même créneau que lui au Québec, et qui sont peut-être techniquement très habiles, mais moins volubiles et énergiques.

On n'ira pas voir Drôlement magique pour le caractère à couper le souffle des prouesses réalisées, mais pour le talent d'amuseur d'Alain Choquette, lequel tient promesse pendant 90 minutes, sans entracte.

Plus le temps file, plus les défis accomplis sont intéressants. Un numéro avec une enfant impliquant œuf et foulard, un autre bâtissant de toutes pièces une histoire fictive avec les réponses d'une femme montée sur scène, une astuce incroyable impliquant le programme de la soirée, une pluie de papillons : une fois les performances aux cartes expédiées, à mi-parcours environ, Choquette laisse davantage aller son imagination, et on mesure encore plus l'ampleur de ses aptitudes d'illusionniste, demeurées intactes en trois décennies.

Tout en étalant son savoir-faire, le gaillard nous jase de son cheminement et, à la fin, martèle son leitmotiv : «Rêver ne tient qu'à un fil». Ce à quoi l'auditoire acquiescera d'un murmure, lequel, mercredi, s'est éteint dans une généreuse et sincère ovation debout.

Pour connaître tout l'itinéraire de tournée d'Alain Choquette, consultez son site officiel.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.