FRONT NATIONAL - Quelques heures avant la rentrée médiatique de Marine Le Pen sur le plateau du 20h de TF1, Jean-Marie Le Pen se rappelle au bon souvenir de sa benjamine. Lui-même invité sur Europe1, le cofondateur du Front national a adressé un message d'avertissement à la présidente du FN, l'enjoignant de "reconnaître ses erreurs" après les résultats décevants de la présidentielle et des législatives.
"Il faut avoir le courage de reconnaître ses erreurs", a-t-il lancé en citant son exclusion et "le changement d'axe politique" du Front national, centré depuis l'émergence de Florian Philippot sur la critique de l'Union européenne "alors que les vrais problèmes qui se posent à la France sont des problèmes liés à l'immigration massive."
Comme d'autres cadres du FN qui plaident pour un recentrage du parti sur les questions identitaires, Jean-Marie Le Pen ne juge pas "illégitime" la question de l'euro mais ne l'estime pas prioritaire. Reconnaître qu'elle a commis une erreur stratégique "n'aurait rien d'humiliant pour un dirigeant qui se rend compte qu'il a perdu le contact avec son opinion qui le soutenait de façon à le retrouver."
"Le FN n'est pas une marque de crêpe ou de gâteau"
Toujours en froid avec sa fille qui lui a interdit l'accès aux locaux du Front national, Jean-Marie Le Pen se montre farouchement hostile à sa volonté de changer le nom du parti fondé au début des années 70. "Le nom du FN n'est pas une marque de crêpe ou de gâteau. C'est le nom d'un mouvement qui a été constitué par des gens qui se sont battus, qui ont souffert, et dont certains sont morts pour qu'ils existât", s'est-il indigné en jugeant l'initiative "criminelle".
"Cette volonté cosmétique est absolument absurde: les dirigeants du FN devraient se poser la question de savoir s'ils ne sont pas les responsables des échecs que le mouvement a subi, autrement que d'accuser le mouvement lui-même", s'est-il agacé.
"Ce qui est essentiel, c'est que le FN continue à exister en tant que parti national et populaire", a-t-il indiqué tandis qu'on l'interrogeait sur la possibilité que le mouvement soit un jour dirigé par une personnalité qui ne soit pas issue de la famille Le Pen.
Marine Le Pen peut-elle perdre la présidence du parti? "Pour l'instant je ne vois pas de concurrence crédible. Mais quelqu'un peut se révéler, on ne sait jamais. Il semble que Marion aurait pu être une alternative éventuelle malgré son jeune âge. Mais elle s'est d'elle même retirée de la bataille", a-t-il déclaré sur le ton du regret, affirmant ignorer si sa petite-fille avait vocation à revenir dans l'arène politique.
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