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Premier round de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA)

Les négociateurs des trois pays vont se réunir de mercredi à dimanche dans la capitale américaine

Le Canada défendra tant la gestion de l'offre que le mécanisme de règlement des différends en renégociant l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), a promis la ministre des Affaires étrangères, sans toutefois préciser s'il s'agissait là de conditions sine qua non.

Ces objectifs figurent parmi ceux qu'a présentés la ministre Chrystia Freeland, lundi matin, à Ottawa, à deux jours du coup d'envoi officiel des pourparlers commerciaux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Elle a voulu se montrer rassurante à l'endroit des producteurs laitiers et fromagers canadiens, qui craignent pour la pérennité du système de gestion de l'offre en raison des signaux négatifs envoyés par le président des États-Unis, Donald Trump.

Aux entreprises et aux travailleurs de l'industrie du bois d'oeuvre, qui sont plongés dans un cinquième litige commercial depuis 1982, elle n'a pas été en mesure de dire qu'un règlement interviendrait dans un avenir rapproché.

Mais la ministre Freeland a souligné qu'Ottawa insisterait pour le maintien d'un processus afin que les droits antidumping et compensateurs "soient appliqués équitablement" - autrement dit, on veut préserver le chapitre 19 que l'administration Trump souhaite biffer du texte.

Malgré l'insistance des élus en comité, puis des journalistes en conférence de presse, la diplomate en chef du Canada a refusé de dire si les négociateurs canadiens pourraient claquer la porte si leurs vis-à-vis américains se montraient inflexibles sur ces deux aspects.

La ministre a beaucoup insisté, en revanche, sur le fait qu'Ottawa espérait insuffler une bonne dose de progressisme dans l'ALÉNA - un accord vieux de 23 ans - en s'inspirant d'un accord de libre-échange beaucoup plus récent, celui entre le Canada et l'Union européenne (UE).

Cette modernisation passe par l'ajout de "solides mécanismes" de protection du travail "au coeur même de l'accord" et l'intégration de mesures de protection de l'environnement, a-t-elle plaidé dans une salle de comité bondée du Parlement.

Elle passe également par l'ajout d'un chapitre sur les Autochtones, a précisé Mme Freeland. "C'est un volet inexploré", s'est-elle réjouie en conférence de presse, spécifiant que l'idée venait du chef de l'Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde.

La ministre des Affaires étrangères a par ailleurs tenu des propos encourageants pour l'industrie culturelle, soutenant que le Canada comptait conserver "l'exception dans l'accord visant à préserver la culture canadienne".

Le gouvernement de Justin Trudeau aimerait également simplifier la circulation des gens d'affaires, et la renégociation de l'ALÉNA représente "une occasion précieuse de leur faciliter la vie", a-t-elle dit.

Avant sa comparution en comité parlementaire, Mme Freeland avait souligné dans un discours livré à l'Université d'Ottawa que les prochains mois donneraient certainement lieu à quelques coups de théâtre et effets de toge, comme c'est le lot de toute négociation commerciale.

Mais ultimement, le jeu en vaut la chandelle, estime cette ancienne journaliste spécialisée en économie.

"Si nous n'agissons pas maintenant, les Canadiens risquent de perdre la foi envers les idées d'une société ouverte, de l'immigration et du libre-échange, tout comme tant d'autres dans le monde industrialisé occidental", a-t-elle fait valoir.

"Voilà le principal défi économique et social auquel nous sommes confrontés. S'attaquer à ce problème constitue la mission primordiale de notre gouvernement", a signalé l'élue torontoise.

La ministre Freeland a ainsi mis la table avant de prendre le chemin de Washington, où se tient entre le 16 et le 20 août la première de sept rondes de négociations de l'ALÉNA, dans l'objectif d'en venir à une entente tripartite modernisée au début de l'année 2018.

Cela fait des mois que le gouvernement de Justin Trudeau prépare le terrain en prévision du début des pourparlers; on a multiplié depuis l'élection du président américain Donald Trump les missions au sud de la frontière pour rencontrer des gouverneurs, des membres du Congrès et des représentants des milieux des affaires.

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