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Osheaga Jour 3 | The Weeknd, Death From Above, Alabama Shakes, Foxygen et The Lemon Twigs

Osheaga Jour 3 | The Weeknd, Death From Above, Alabama Shakes, Foxygen et The Lemon Twigs

Les amateurs de musique étaient à la dernière étape d'Osheaga, dimanche. Contrairement aux deux jours précédents, tout s'est passé rondement, sans averse ni annulation. Enfin une accalmie pour les organisateurs tout comme pour les festivaliers qui ont vécu leur part de mésaventures en cette édition 2017. Retour sur quelques prestations qui ont piqué notre curiosité, dont The Weeknd, Death From Above, Alabama Shakes, Foxygen et The Lemon Twigs.

Il y a cinq ans, le prince de Toronto Abel Tesfaye, alias The Weeknd, avait tout à prouver à Osheaga. Le jeunot de 22 ans débarquait au festival avec ses quelques mixtapes à saveur R&B. Il avait fait très bonne impression. Puis, on connaît le reste de l'histoire. Maintenant star planétaire de la pop, il a doucement troqué l'esthétique du début pour une touche plus dance, du moins sur les planches. Bref, c'est ce que nous avons senti à l'écoute de la seconde partie de son spectacle offert sur la scène de la Rivière.

Die For You, Wicked Games, Rockin', I Can't Feel my Face, Secrets, I Feel It Coming et autres The Hills sont passées comme du beurre dans la poêle. Le gars sait ce qu'il fait et les gens le suivent sans opposition. The Weeknd était en contrôle et rien de semblait ébranler le Starboy. Mais bon, la maîtrise n'est pas garante d'un concert réussi. Sans être un échec (loin de là), la performance générale du Torontois a manqué un peu de croustillant, de magie. Il faut dire aussi qu'on a donné en la matière. L'excitation de la nouveauté n'est plus. The Weeknd est venu souvent au Québec depuis ses débuts... D'ailleurs, cette prestation, dimanche soir, était pratiquement identique à celle livrée au Centre Bell, le 30 mai.

L'artiste responsable du dernier acte à Osheaga 2017 n'a pas raté son coup. Pas du tout. Les gens (entre 35 000 et 40 000 personnes ?) l'ont accompagné gentiment en dansant et chantant plusieurs paroles de ses chansons. À vrai dire, la quasi-totalité des personnes sur le site étaient rassemblées devant The Weeknd. Ça prouve la force d'attraction de la mégastar.

Cela dit, il avait bien quelques milliers d'irréductibles qui assistaient à la performance de Death From Above...

Osheaga - Jour 3

DFA

Formé en 2001, officiellement séparé en 2006, puis reformé en 2011, Death From Above a toujours une bonne base de fans. Ils ont peut-être retiré 1979 de leur nom de groupe, les Torontois Jesse F. Keeler (guitare, basse, synthétiseur, choeur) et Sebastien Grainger (voix et batterie), qui ont respectivement 40 et 38 ans, n'ont rien de diminué sur les planches. Avec poigne, ils brassent toujours la cage, pourrions-nous dire.

Nous sommes arrivés à la fin de la seconde offrande, en raison de notre bonheur assumé à entendre Alabama Shakes jusqu'à la dernière note. Mais, c'est une autre histoire. Sur une introduction rappelant Slayer, les deux comparses ont envoyé avec aplomb You're A Woman, I'm A Machine.

Partout sur le parterre, la joie était sur les visages. Et une bonne dose d'énergie se déployait des corps. Ça sautillait, ça hochait de la tête, ça dansait.

Sans dire que c'était la performance du siècle, Death From Above a livré un très bon spectacle. En grande forme, les deux musiciens ont craché leur rock-punk-noise-dance sans aucune retenue. Outre les Black History Month, Cold War, Trainwreck 1979, Little Girl et White Is Red, le duo a proposé son nouveau morceau Freeze Me.

Lourdement efficace.

Alabama Shakes

Le groupe américain Alabama Shakes fut probablement LE concert de la soirée. Chanson après chanson, la rayonnante chanteuse Brittany Howard (une bête de scène) a envoyé sa musique soul avec grâce et magnificence.

Dès l'entrée en matière avec Future People, le public était conquis par les savoureuses orchestrations blues-rock de la bande. Que ce soit grâce à cette guitare passionnée, à cette batterie ronde, à ces magnifiques bridges, à cette justesse des chœurs féminins ou simplement grâce à ces si beaux silences, les pièces (surtout issues de l'album Sound Colour paru en 2015) proposées par Alabama Shakes ont à peu près toutes été de petits bijoux.

Durant un peu plus d'une heure, on aura notamment entendu Dunes, Guess Who (à la Marvin Gaye), Miss You, Be Mine, Don't Wanna Fight et Gimme All Your Love.

Groovy, naturel, inspirant et plein d'amour. Superbe.

Foxygen

Nous avions pas mal d'attente à l'endroit de l'audacieux groupe indie rock californien Foxygen. En 2014, ce dernier avait proposé un troisième long jeu de qualité intitulé ...And Star Power, une mouture inventive de rock psychédélique et avant-gardiste. En fait, le disque avait étonné bien des mélomanes. Foxygen avait aussi eu beaucoup de succès avec la chanson pop-rock How Can You Really. Bref, les gars ont la cote depuis quelque temps.

Foxygen est déjà venu à Montréal. Cela dit, c'était notre première expérience scénique avec cette formation (batterie, claviers, guitares, basse, une choriste et trois cuivres) dirigée par les fondateurs de Foxygen, Jonathan Rado et le chanteur Sam France.

Bien qu'il y ait eu certains passages jouissifs (les cuivres joués avec dynamisme apportaient vraiment de la vie à l'ensemble rock) durant le concert, le tout était trop disparate. Et l'exubérant chanteur était beaucoup trop brouillon. Sur la grandiloquente America, Rado aurait dû, par exemple, aborder la pièce sobrement. Mais il a opté pour un jeu clownesque qui a dénaturé passablement le dramatique (voire cynisme) de la composition. Trop de délire, c'est comme pas assez.

Une performance ni moche ni extraordinaire.

Dommage.

The Lemon Twigs

Le groupe The Lemon Twigs est formé de quatre jeunes «players», dont la bassiste Megan Zeankowski, la force tranquille de la bande. Il est dirigé par les frères Brian et Michael D'addario. Ces derniers chantent et jouent habilement de la batterie, de la guitare, du clavier et Dieu sait quoi encore. Quant au quatrième membre, le claviériste Danny Ayala, il semble être le chef propret d'une chorale gospel du dimanche, il est pratiquement aussi doué que les autres.

Disons-le d'entrée de jeu, c'est probablement le clou de notre festival Osheaga. Ces performers ont carrément décoiffé le millier de spectateurs réunis devant la scène des Arbres, en milieu d'après-midi. Leur rock abrasif et syncopé est d'une originalité qui fait franchement du bien.

Imprévisible, cette performance de rock psychédélique rappelle Queen, les Beatles, Iggy Pop (torse nu, visage maquillé en blanc, lèvres baumées de noir, Michael D'addario faisait pensé au mythique chanteur de punk britannique : lésardeux, exubérant, agité, excellent), les Beach Boys, les Rolling Stones, les Kinks, sans jamais tomber dans le pastiche. À vrai dire, leur maîtrise stylistique (très années 60 et 70) est épatante.

Encore précoce, ce quatuor est rempli de belles promesses. Déjà, ces kids jouissent d'une excellente réputation. Leur aura est bonne pratiquement partout. Excepté peut-être au Village Voice, ce journal hebdomadaire new-yorkais qui a donné la cote de C+ à l'album Do Hollywood, que les deux frères, avec l'aide de leur ami producer (il est d'ailleurs venu saluer la foule), ont concocté pendant huit ans. Il était drôle à voir, cet énergumène de Michael, raconter à quel point il était outré de la mauvaise critique faite par The Village Voice... (!)

De notre côté, nous ne nous gênerons pas pour le dire, c'est l'un des groupes les plus originaux et les plus inspirés que nous ayons vu depuis belle lurette : maturité musicale, amalgames esthétiques surprenants, aisance scénique hors du commun (bon les sauts et les coups de pied en l'air mériteraient un certain dosage !), savoureuses ballades, énergies flyées à revendre, riche registre vocal (les deux frères, mais aussi le claviériste qui fait des choeurs) sont autant de caractéristiques qui font de Lemon Twigs un superbe ovni glam rock.

À voir absolument. En plus, le groupe va proposer un nouveau EP, en septembre.

Wow.

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