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« Jacques avait le Québec tatoué sur le cœur »

Les ministres libéraux réagissent à la mort de leur ancien collègue.

QUÉBEC – L'heure est au recueillement pour les anciens collègues libéraux de Jacques Daoust, qui se souviennent d'un homme qui avait le « Québec tatoué sur le cœur » malgré les critiques à son endroit pendant son court passage en politique.

« Jacques, lorsqu'il a décidé d'aller faire de la politique, c'était fort probablement parce qu'il sentait l'appel de faire une différence pour ses concitoyens », a commenté la vice-première ministre Lise Thériault, qui disait être « sans voix » en apprenant la mort de M. Daoust.

« Il aurait pu faire plein d'autres choses : il aurait pu prendre sa retraite, il aurait pu s'occuper de son vignoble, mais non. Il a fait le choix de mener une vie publique, d'aller faire de la politique, de s'exposer à la critique, parce qu'il était profondément convaincu que c'était comme ça qu'on pouvait changer les choses. »

Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, discute avec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, avant la période de questions le mardi, 12 mai 2015, à Québec. (LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)
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Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, discute avec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, avant la période de questions le mardi, 12 mai 2015, à Québec. (LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)

M. Daoust, qui a été ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, puis ministre des Transports, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi des suites d'un AVC. Il avait 69 ans.

Le ministre de l'Énergie, des Ressources naturelles et du Plan Nord, Pierre Arcand, connaissait M. Daoust du temps où ce dernier travaillait dans le secteur bancaire. Il allait ensuite être nommé président et chef de la direction d'Investissement Québec (IQ) par le premier ministre Jean Charest.

« Moi, j'étais toujours impressionné par sa connaissance d'à peu près tous les dossiers, fait valoir le ministre Arcand. Je pense qu'il n'y a personne qui ne pouvait être mieux préparé à être ministre, puisqu'étant président d'IQ par le passé, il connaissait sur le bout de ses doigts à peu près tous les dossiers économiques du Québec. »

Un côté givré

« Je l'ai toujours connu comme étant une personne avec beaucoup de passion et beaucoup de créativité. J'appréciais énormément son grand sens de l'humour. Je ne sais pas si le public est au courant de son grand sens de l'humour », relate pour sa part la ministre des Institutions démocratiques, Rita de Santis.

Mme de Santis raconte avoir été pliée en quatre plus d'une fois en raison des blagues de son ancien collègue. « Il avait toujours ce petit aspect... comme si c'était un gamin. Il sortait ses blagues et tout le monde était par terre en riant. C'est quelque chose qu'on appréciait énormément », dit-elle.

« C'est sûr que Jacques avait le Québec tatoué sur le cœur, soutient Mme Thériault. Il a toujours cru que comme peuple, on était capables de se réaliser, qu'on pouvait aller plus loin, puisque le Québec était capable de faire des grandes choses. »

Elle se désole de voir que le côté humain des politiciens passe souvent sous le radar. « Il y a beaucoup de perceptions et on ne connait pas vraiment bien nos politiciens. Les gens vont se souvenir de nous pour des réalisations politiques, pas pour le côté humain. C'est ce qui fait un peu défaut ici, au Québec, de ne pas bien connaître ses politiciens. »

CSeries, Uber et Rona

La vie d'élu n'a pas toujours été rose pour M. Daoust. Élu sous la bannière libérale dans Verdun en 2014, l'ancien ministre de l'Économie a eu sa part de reproches de l'opposition pour son plan de sauvetage de l'avion CSeries de Bombardier, mais aussi dans le dossier d'Uber comme ministre des Transports.

C'est finalement la controverse autour de la vente d'actions de Rona à l'entreprise américaine Lowe's, du temps où il était à l'Économie, qui aura raison de sa carrière politique. M. Daoust a démissionné en août 2016 après que le premier ministre Philippe Couillard ait refusé de lui réitérer sa confiance.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le ministre des Transports, Jacques Daoust, sourient alors qu'ils se rendent à une conférence de presse pour commenter l'entente entre la CSeries de Bombardier et Delta Airlines le 28 avril 2016, à Québec. (LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)
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Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le ministre des Transports, Jacques Daoust, sourient alors qu'ils se rendent à une conférence de presse pour commenter l'entente entre la CSeries de Bombardier et Delta Airlines le 28 avril 2016, à Québec. (LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)

Jeudi, M. Couillard a appelé à penser à l'homme, à sa famille et à son service public. « Jacques Daoust a fait beaucoup pour le Québec », a-t-il dit en mêlée de presse avant d'ajouter que « la politique, ce n'est jamais une chose facile » et que M. Daoust l'a connue « sous tous les angles ».

« La politique, c'est dur, acquiesce la ministre de Santis. Ce n'est pas facile pour les gens qui viennent du privé, qui ont une façon de faire et qui se retrouvent en politique, où c'est complètement différent. Alors, c'était un moment difficile pour lui. »

M. Arcand est d'avis que l'histoire sera favorable à l'endroit de son ancien collègue. « Je pense que lorsqu'on fait le bilan de tout ce que [Jacques Daoust] a fait, c'est beaucoup plus positif qu'autrement. »

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