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Village People à Juste pour rire: tout feu, tout kitsch!

Les six membres du groupe étaient évidemment vêtus de leurs caractéristiques costumes!

Il était près de 22h30. Dans plusieurs mouvements unanimes, d'un bloc, la Place des Festivals a levé les bras et mimé ces lettres qu'on connaît tellement bien, qui nous démangent dès qu'on entend ce refrain : YMCA. Avouez qu'à la seule lecture de ce mot court, vous avez des fourmis dans les jambes (et dans les bras!).

Ce moment a été un immense et interminable plancher de danse à ciel ouvert, comme si le lundi soir de juillet qui servait de théâtre à cette explosion de bonheur presque infantile n'allait que culminer et jamais s'estomper. Sur la Scène Vidéotron, les six membres de Village People, évidemment vêtus de leurs caractéristiques costumes, concluaient ainsi une heure toute pétillante de leurs succès les plus légendaires. Invités de prestige de Juste pour rire, ils ont offert un tour de chant court, qui ne marquera sans doute pas les mémoires, mais qui a diverti de la tête au pied, du premier au dernier.

L'aiguille chatouillait les 21h30 quand Alex Briley (le soldat), Felipe Rose (l'Amérindien), Ray Simpson (le policier), Eric Anzalone (le motard), Jim Newman (le cowboy) et Bill Whitefield (l'ouvrier de la construction) se sont amenés, avec nulle autre intention que d'allumer des étincelles.

Village People au Festival Juste Pour Rire

Signalons que, du nombre, seuls Alex Briley et Felipe Rose étaient des débuts de Village People, en 1977, tandis que Jim Newman et Bill Whitefield, intégrés en 2013, sont les «nouveaux venus» de la bande. Le fonds de commerce de Village People ne change pas avec les années : on entonne, on se trémousse et on oublie nos tracas.

Ils ont cartonné : Macho Man, en deuxième service, en a fait chanter plusieurs et propulsé bien des poings en l'air. Même effet de masse, contaminé de plaisir, sur Listen To The Music. Et, plus tard, sur In The Navy, où on a battu le rythme des mains à l'unisson.

L'énergie était alors de plus en plus palpable et on pressentait une petite tempête sur l'hymne à venir, celui mentionné plus haut, qui donne son nom à la chaîne de centres sportifs montréalais. Avant de larguer leur bombe, nos mecs se sont assurés de nous prodiguer une petite leçon de gestuelle. Ouvrir grand les bras au Y, les replier sur le M, etc. Les élèves ont été réceptifs et le résultat, à la hauteur. L'atmosphère était plus survoltée sur In The Navy que sur YMCA, mais on n'aurait pu imaginer meilleure finale que cet absolu classique.

Les six personnages de Village People, chacun derrière son micro, ne se cassent pas trop les neurones dans leurs exhibitions sous les projecteurs (surtout pas quand ça dure 60 minuscules minutes), mais ils se remuent suffisamment le popotin dans leurs chorégraphies étudiées pour susciter un tantinet l'admiration.

Aussi assumés qu'exaltés, ils enchaînent toujours les mouvements suggestifs dans leurs déguisements démodés, eux qui ont longtemps été les icônes de la communauté homosexuelle mondiale.

Nostalgique

La seule évocation de la présence de Village People au Festival Juste pour rire annonçait un happening léger, frivole, kitsch à souhait. Ce ne fut pas autre chose, lundi. Rempli assez serré de «milléniaux» autant que de baby boomers, le quadrilatère allant de De Maisonneuve à Sainte-Catherine s'est joyeusement excité en cette fraîche fin de soirée. Des casques de construction jaunes et rouges se balançaient aux premiers rangs pendant qu'un peu plus loin, un homme au torse nu «dansait sa vie». Un autre soufflait des bulles de savon qui se mariaient parfaitement à l'ambiance bon enfant. Même la tente des médias, généralement bien sage, a tremblé sous les coups de hanches de ses occupants. Une rareté!

Le Festival Juste pour rire se fait nostalgique pour ses 35 ans. Après le passage de Plastic Bertrand dimanche et celui de Village People lundi, on nous réserve encore celui de Kool and the Gang en spectacle de clôture, le 30 juillet.

Apparemment sans orientation précise (Wyclef Jean en 2015, The Jacksons en 2016), mais visiblement désireuse de raviver la flamme des souvenirs, l'organisation de Gilbert Rozon vise probablement l'objectif d'étonner et de jouer sur différents degrés avec des prestations hautes en couleur dans son volet extérieur, et c'est réussi. Ces rendez-vous aux contours disco, des époques pré-iPhone et pré-réseaux sociaux, ont le mérite d'être tout ce qu'il y a de plus rassembleur et festif.

Jusqu'ici, si Plastic Bertrand n'a pas généré l'engouement escompté, Village People a parfaitement rempli sa mission de provoquer sourires et sautillements. On n'en espérait ni plus, ni moins des troupes qui célèbrent leurs 40 ans de métier en 2017, et qu'on «attendait à Montréal depuis très longtemps», a précisé l'annonceur de Juste pour rire en présentant le groupe.

Le 35 Festival Juste pour rire se poursuit jusqu'au 30 juillet.

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