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Jean Coutu critique le «manque de respect» du gouvernement Couillard

Il est revenu sur ses «relations difficiles» avec Gaétan Barrette.
PC/Graham Hughes

Les négociations des dernières années entre le milieu de la pharmacie et le gouvernement Couillard ont laissé un «goût amer» dans la bouche du fondateur du Groupe Jean Coutu.

S'il souhaite se tourner vers l'avenir, Jean Coutu a néanmoins profité de l'assemblée annuelle des actionnaires qui se déroulait au siège social de l'entreprise, mardi, à Varennes, pour revenir sur ces «relations difficiles» avec le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

«Ce qui m'a le plus étonné, c'est le manque de respect dans ce débat public, a-t-il lancé au cours de son discours. Un manque de respect avec des tactiques de négociations, de réductions d'honoraires (...) presque toujours injustifiées.»

Le pharmacien et homme d'affaires âgé de 90 ans a notamment reproché à M. Barrette d'avoir voulu récupérer quelque 300 millions $ sur le dos des pharmaciens propriétaires.

«C'était en moyenne 100 000 $ pour chacun de nos établissements. C'était extrêmement difficile à digérer. Je ne dirai pas que c'est de la dictature, mais ce n'est pas loin», a-t-il lancé.

Cette situation a été réglée en avril après que Québec se fut entendu avec l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires pour mettre fin aux prélèvements prévus sur les honoraires des pharmaciens jusqu'en 2019. La limite du taux des allocations professionnelles que peuvent verser les fabricants de médicaments génériques a également été rétablie à 15 pour cent.

Toutefois, la date confirmant ces changements n'a toujours pas été dévoilée.

En point de presse après l'assemblée, le président et chef de la direction de la chaîne de pharmacies, François Coutu, a voulu calmer le jeu, affirmant que le manque de respect avait cessé, en référence à l'entente intervenue entre l'AQPP et le gouvernement Couillard.

Julie White, l'attachée de presse de M. Barrette, n'a pas voulu commenter les déclarations du fondateur de Jean Coutu.

Si la question des pharmaciens a été réglée, Groupe Jean Coutu se retrouve, par l'entremise de sa filiale Pro Doc, dans un autre bras de fer en raison des négociations avec les fabricants de médicaments génériques.

Les discussions ont repris au début du mois entre l'Association canadienne du médicament générique et M. Barrette, qui menace de procéder à des appels d'offres afin de faire baisser le prix des médicaments.

Québec dépense déjà quelque 800 millions $ par année pour les médicaments génériques et il veut réduire ses coûts.

«(Une entente négociée) fait du sens et je crois que (M. Barrette) pourrait obtenir les mêmes économies», a dit le dirigeant de la chaîne de pharmacies, lorsque questionné sur l'état des négociations.

Les fabricants de médicaments comme Pro Doc craignent une érosion de leurs profits et des pénuries si d'autres distributeurs sont en mesure de décrocher des contrats exclusifs d'approvisionnement.

Confiant qu'une entente soit conclue, François Coutu n'a pas voulu dire si les possibles appels d'offres constituaient une façon de mettre de la pression sur l'industrie.

«Nous n'avons pas utilisé la menace d'appels d'offres pour en arriver à une entente, a précisé Mme White. L'industrie avait retiré l'offre qu'elle nous avait faite. Ceci dit, les discussions se poursuivent positivement.»

François Coutu a par ailleurs affirmé que l'entreprise n'avait aucune intention de se départir de Pro Doc en dépit des efforts gouvernementaux visant à réduire le prix des médicaments génériques.

Par ailleurs, la croissance interne de l'entreprise a fait l'objet de discussions lors de l'assemblée après qu'un actionnaire eut évoqué que Jean Coutu était en train de stagner était donné que la chaîne de pharmacies ne semblait pas avoir de projets d'acquisition.

Au terme de l'événement, le grand patron de l'entreprise a affirmé qu'elle continuerait à croître en raison du vieillissement de la population, ce qui profitera au milieu de la pharmacie.

Groupe Jean Coutu devrait également bénéficier du taux de pénétration croissant des médicaments génériques au Canada, selon le chef de la direction financière, André Belzile.

«Environ 71 pour cent des prescriptions dispensées (au Canada) sont sous la forme d'un générique, a-t-il dit. Aux États-Unis, c'est plus de 83 ou 84 pour cent. Il y a encore beaucoup de potentiel de croissance.»

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