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Anne-Elisabeth Bossé, actrice ou humoriste?

La comédienne a récemment vécu deux expériences bien particulières sur les planches...
Vanessa Brossard

Occupée tout le printemps par le tournage de la deuxième saison des Simone, Anne-Elizabeth Bossé a ensuite vécu deux expériences bien particulières sur les planches : une participation au gala d'humour ComediHa en juin, et les répétitions d'une pièce de théâtre, Shakespeare, Molière et moi, qui lui permettra, elle l'espère, de surmonter un traumatisme.

D'où vient cette idée de participer au gala d'humour ComediHa de Québec, animé par Patrice L'Écuyer?

C'est un défi que Patrice m'a lancé. À son émission, Silence on joue, je discutais avec Laurent Paquin et il me disait qu'il me trouvait très drôle, que j'aurais pu faire carrière... et il m'a demandé si j'avais déjà pensé faire du stand-up. Je lui ai répondu que j'y avais songé plus jeune, mais que j'avais abandonné l'idée. Patrice nous écoutait et il a fini par me proposer de faire un numéro de fausses bitcheries : un duo qui se picosse sur les réalités hommes-femmes, la vieillesse et la jeunesse. J'étais ben stressée, mais j'ai aimé ça. C'était un gros buzz d'adrénaline, mais pas au point de vouloir en faire tous les jours. Je n'ai pas eu la piqûre.

Tu vas passer le reste du mois de juillet à jouer au Rideau Vert, puisque le théâtre programme une pièce en dehors de sa programmation régulière, comme le TNM, La Licorne et le Théâtre d'aujourd'hui. Tu penses quoi de cette idée d'offrir du théâtre à Montréal en été?

Je trouve que c'est vraiment une bonne idée! Il y a plein de monde qui ont du temps libre et le goût de voir du théâtre durant la saison estivale. Au fond, qui a dit que le théâtre en été devait rimer avec Kingsey Falls? Je respecte vraiment beaucoup les pièces présentées en banlieues et en régions, mais je suis contente que Montréal en offre aussi.

Avec tous tes tournages à la télé, pourquoi voulais-tu être sur scène cet été?

Le théâtre est très stressant, très exigeant et peu payant, mais je trouve ça important d'en faire. Et aussi, je voulais surmonter un genre de traumatisme que j'ai vécu au théâtre, il y a quelques années. Environ 18 mois après avoir présenté L'obsession de la beauté à La Licorne, on a joué devant des gens de l'industrie et j'ai complètement figé sur scène : je ne me rappelais plus de rien, je bredouillais et j'ai pataugé pendant environ deux minutes avant de sortir. Après ça, je me suis demandé si j'étais capable de recommencer.

Tu as pourtant refait un peu théâtre depuis, non?

Oui, mais je me suis dit que la meilleure façon d'y revenir à fond, c'était de jouer dans un projet de mes amis, l'auteur Emmanuel Reichenbach et le metteur en scène Charles Dauphinais. Mon premier projet en sortant de l'école de théâtre était avec eux. On s'amuse énormément et ça m'aide à retrouver mes anciennes amours. Je reviens à mes bases.

La pièce, Molière, Shakespeare et moi, est une forme de mise en abime. Explique-moi comment.

Emmanuel a reçu la commande de Juste Pour Rire d'écrire une pièce dans le cadre du 375e anniversaire et il a écrit une pièce sur un dramaturge en 1750 qui doit une pièce pour le 115e anniversaire de la ville, en hommage au seigneur de Ville-Marie. Il va être confronté au syndrome de la page blanche et il aura comme conseillers Molière et Shakespeare.

Il est aussi confronté à plusieurs hauts gradés en société qui tentent de l'influencer.

Les membres du Clergé, les hommes de pouvoir et les marchands veulent tous tirer les ficelles pour que le projet tourne à leur avantage. Tout le monde veut être calife à la place du calife. Ils essaient de se servir du dramaturge et de l'art à leurs propres fins. Au fond, la pièce parle d'abus de pouvoir, de collusion et de scandale, avec un côté complètement loufoque. Il y a plusieurs anachronismes. Et on fait quelques clins d'œil à ce qui se passe aujourd'hui.

À quoi comparerais-tu le ton comique de la pièce?

Pour moi, la référence parfaite, c'est Astérix et Cléopâtre. Même s'il y a un récit historique et politique intéressant, il y a constamment des parenthèses qui viennent mettre du relief là-dedans, des digressions, des jeux de rythmes et des ruptures de ton. C'est vraiment un beau ballet comique! Tout doit être réglé au quart de tour, parce que ce n'est pas intéressant si c'est brouillon.

Dans la pièce, tu vas jouer une tenancière de bordel. Quel genre de femme est-elle?

Elle est sans foi ni loi! Elle est super efficace, directe et prête à tout pour sauver sa peau. Elle n'a aucune intégrité. Elle est calculatrice, machiavélique et elle essaie d'entraîner les autres dans ses histoires.

Depuis deux ans, tu joues un autre personnage très intense et volontaire, Caroline Malterre, dans Les Pays d'en haut. Qu'est-ce qui lui arrive durant la troisième saison?

Mon personnage n'est quasiment plus là cette année. J'ai eu trois jours de tournage au printemps. Il faut dire que durant la deuxième saison, on a assisté à la longue chute des Malterre. Ils ont essayé de retrouver leur hôtel, d'acquérir la ferme de Donalda, d'avoir la responsabilité du bureau de poste et de faire leur place à la mairie, mais rien n'a fonctionné. Ils sont désespérés. On comprend qu'il n'y a rien à faire avec eux. J'aurais adoré que mon personnage ait encore de l'importance cette saison-ci, mais j'essaie de garder la tête froide. Je pense en termes d'histoire et je me dis qu'il ne faut pas le prendre personnel.

À l'inverse, tu es toujours aussi présente dans Les Simone. Qu'est-ce qui attend Maxim dans la deuxième saison?

Elle est toujours dans sa quête de ne suivre aucun modèle. Elle décide de retourner à l'école pour suivre sa passion, alors que ses parents l'avaient convaincue d'étudier en administration quand elle était plus jeune. Là, elle veut suivre son cœur et tout faire pour éviter de retrouver son ancienne vie. Tous ses choix seront faits en fonction de ça. D'un point de vue relationnel, elle ne veut pas se construire un nid. Elle ne veut rien développer.

Et à quoi doit-on s'attendre pour Nikki, Laurence et Elizabeth?

Nikki est en pleine remise en question après le drame à la fin de la première saison. Laurence est en post-rupture. Les deux tentent de gérer le passé. De son côté, Elizabeth tente de mettre du piquant dans sa vie, dans son couple et dans sa maison de banlieue. En général, la deuxième saison pousse énormément les deux polarités : c'est beaucoup plus drôle et beaucoup plus profond que durant la première année.

La pièce Molière, Shakespeare et moi sera présentée au Rideau Vert du 4 au 22 juillet 2017. Cliquez ici pour plus de détails.

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