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L'enquête se poursuit, sur fond d'appels au calme, après l'attaque de Flint

L'enquête se poursuit, sur fond d'appels au calme, après l'attaque de Flint

Des policiers de Montréal et des inspecteurs de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont toujours présents dans l'immeuble où résidait Amor Ftouhi, ce Montréalais accusé d'avoir poignardé un policier à l'aéroport international Bishop de Flint, au Michigan.

Les enquêteurs cherchent des informations qui pourraient permettre de comprendre les motivations qui ont poussé cet homme sans antécédent judiciaire connu à commettre ce geste. Aux États-Unis, le FBI traite cette affaire comme une attaque terroriste.

L’homme d’origine tunisienne demeurait depuis environ six ans dans un des 11 logements de cet immeuble, avec sa femme et leurs enfants.

Selon son curriculum vitae, il travaillait comme chauffeur pour l’agence de placement Travail global. Le document, obtenu par Radio-Canada, indique également qu’il possédait un permis de classe 1 et 3, pour véhicules routiers et camions, et une carte EXPRES permettant d’accélérer le passage à la frontière américaine, qui requérait des vérifications de sécurité.

Mis à part une ancienne voisine qui l’a décrit comme une personne « froide » à l'air « renfermé », les témoignages recueillis dans l'immeuble semblent décrire un homme sans histoire.

Des personnes musulmanes résidant dans le secteur se sont montrées inquiètes de ce nouvel acte commis au nom de leur religion.

Le fil des événements

16 juin : Amor Ftouhi entre légalement aux États-Unis à Champlain, dans l’État de New York.

Mercredi matin, 8 h 52 : Il arrive au premier étage de l’aéroport international Bishop de Flint, au Michigan. Sans billet d’avion, il entre dans la partie de l’aéroport accessible à tous, sans franchir les contrôles de sécurité.

Entre 8 h 52 et 9 h 45 : Il monte au deuxième étage et se rend au restaurant. Il en ressort avec deux sacs et se rend aux toilettes.

9 h 45 : Il ressort des toilettes sans ses bagages, brandit un couteau d'une trentaine de centimètres de type Amazon Jungle Survival Knife et attaque le lieutenant Jeff Neville.

Appels au calme

En marge du congrès Metropolis, où les questions de sécurité font partie des sujets abordés, le maire de Montréal, Denis Coderre, a lancé un appel à la patience, le temps que l’enquête se fasse.

« On parle de loup solitaire. C’est pour ça que c’est important, toute la question de la prévention. Il faut toujours s’assurer d’être vigilant, a dit M. Coderre. On va attendre, encore une fois, mais à la lumière de ce qu’on a vu depuis le début, ce n’est pas comme si [c’est] quelqu’un [qui] avait une histoire. Est-ce qu’il y a une réalité de santé mentale? »

Le vice-président de l’agglomération de Marseille, en France, est allé dans le même sens. « Malheureusement, l’humain est ainsi fait qu’il y a des gens qui sont complètement désocialisés et en-dehors de notre société. Après, il y a des psychopathes, après, je ne sais pas ce qu’était cet homme-là. Ce sont des choses qui arrivent, il ne faut pas non plus s’autoflageller en croyant que ça amène une image de marque négative », a commenté Richard Mallié.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a assuré que les autorités de part et d’autre de la frontière collaboraient dans ce dossier. Il a lancé lui aussi des appels au calme et à la tolérance.

« On n’est pas sur une île, ici au Québec, on fait partie d’un monde instable, risqué, et il faut prendre nos responsabilités, mais il ne faut surtout pas non plus changer nos habitudes de vie et nos valeurs. C’est ça qu’ils détestent, c’est ça qu’ils veulent attaquer. Alors, continuons à vivre comme on le fait, avec fierté, avec, bien sûr, la sécurité à l’esprit. On a des agences, des gens compétents qui s’en occupent », a déclaré M. Couillard.

Éviter un impact à la frontière

« Il s’agit d’un acte dont on ne peut pas faire retomber la responsabilité sur la population du Québec. Il faut quand même être raisonnable. Je voudrais indiquer aux Québécois que, selon nos agences de sécurité, autant au Québec qu’au niveau fédéral, avec les liens internationaux qu’on a, il n’y a aucune menace hors de l’ordinaire qui pèse sur le Québec actuellement. On va s’assurer qu’il n’y ait pas de conséquences adverses sur le Québec », a ajouté le premier ministre.

Selon David Morin, codirecteur de l’Observatoire sur la radicalisation et l’extrémisme violent de l’Université de Sherbrooke, la mentalité « de forteresse assiégée » de l’administration du président Donald Trump pourrait laisser présager des conséquences. « Donc, je pense que ce matin, à Ottawa, il fait assez chaud et qu’on essaie de travailler beaucoup à désamorcer une surréaction de la part des autorités américaines à la frontière », a-t-il analysé.

Un policier poignardé à l'aéroport de Flint (21 juin 2017)

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