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Les personnes adoptées auront accès à plus d'informations sur leurs origines

Les personnes adoptées auront accès à plus d'informations sur leurs origines

Des milliers de personnes adoptées au Québec auront bientôt accès à plus d'informations sur leurs origines. Le projet de loi 113 a été adopté à l'unanimité vendredi à l'Assemblée nationale.

Il s'agit d'une victoire éclatante pour les personnes adoptées, qui se battent depuis des années pour connaître l'identité de leurs parents biologiques ainsi que leurs antécédents médicaux.

D'ailleurs, l'émotion était palpable au Salon bleu tout de suite après l'adoption du projet de loi. Des ministres se sont enlacés, le premier ministre Philippe Couillard est allé serrer la pince aux députés de l'opposition et les personnes adoptées dans les tribunes pleuraient à chaudes larmes.

Le moment rappelait la fin de session parlementaire en juin 2016, lorsque les soeurs Françoise et Hélène David, toutes deux députées, mais dans différents partis, s'étaient longuement enlacées à la suite de l'adoption d'une législation interdisant l'éviction de locataires aînés.

Vendredi, lors d'un point de presse en compagnie de la ministre de la Justice Stéphanie Vallée, Diane Poitras, une Lévisienne âgée de 68 ans, a expliqué à quel point il lui fera du bien de connaître, enfin, le nom de sa mère biologique, même si celle-ci est décédée.

"Je pense que je vais le mettre sur mon coeur, puis je vais me bercer avec. J'ai tellement hâte de le savoir, a-t-elle témoigné, des trémolos dans la voix. Je veux transmettre ma propre vérité à mes enfants, mes petits-enfants, aux descendants qui suivront.

Les deux jours les plus importants de votre vie, c'est le jour de votre naissance et le jour où vous comprendrez pourquoi", a ajouté Mme Poitras.

Actuellement, les personnes adoptées n'ont accès à aucune information concernant leurs parents biologiques si ceux-ci n'ont pas donné leur accord, et ce, même si le parent est mort ou introuvable.

Le projet de loi 113 permettra aux personnes adoptées d'avoir accès à leur dossier si leurs parents biologiques n'inscrivent pas de refus dans un délai de 12 mois.

Il reconnaît également les adoptions coutumières, qui permettent aux parents autochtones de partager ou de transférer leurs responsabilités parentales aux membres de leur famille, de façon permanente ou temporaire, en cas de difficultés personnelles ou financières.

Ce fut un difficile "jeu d'équilibriste", a déclaré la ministre Vallée, entre le droit à la vie privée de celles qui ont donné leur enfant en adoption et cette quête identitaire, si chère aux adoptés.

"On sait à quel point la culture du secret était derrière l'adoption (...) Ça a pris beaucoup de temps, ça a pris beaucoup de persévérance, ça a pris beaucoup d'efforts pour qu'on vienne à bout de modifier les dispositions du Code civil", a-t-elle dit.

Un premier projet de loi en ce sens avait été présenté à l'Assemblée nationale en 2005 par l'Action démocratique du Québec (ADQ). Il a été par la suite retravaillé et redéposé par les ministres libéraux Kathleen Weil et Jean-Marc Fournier. Il est mort au feuilleton en 2012 lors du déclenchement des élections générales, a été ressuscité par le ministre péquiste Bertrand St-Arnaud, est mort de nouveau en 2014 et a été redéposé dans une nouvelle version par l'actuelle ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.

"Je dois vous dire que je suis très émue, parce que ce n'est pas tous les jours qu'on adopte des projets de loi qui ont autant d'impacts concrets sur la vie des gens personnellement", a pour sa part réagi la députée péquiste Véronique Hivon.

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