Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le SPVM veut retrouver la confiance de la population

Le SPVM veut retrouver la confiance de la population
Radio-Canada

Secoué par les scandales, d'abord sur des allégations de fabrication de preuve, puis pour l'espionnage de journalistes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s'est donné pour mission de redorer son image auprès des montréalais au moyen d'un plan d'action qui promet de « gros changements ».

Un texte de Catherine Poisson

Le directeur du SPVM Philippe Pichet dévoilait vendredi le Plan d’action pour rassurer et améliorer le lien de confiance des citoyens envers le SPVM

Promettant « une transformation de la culture, de la gouvernance et de la structure du SPVM », le plan définit 38 mandats, dont 11 sont complétés, 23 sont en cours, et 4 sont toujours en préparation.

Le premier de ces mandats, l'un des 23 en cours, constitue l’embauche d’un conseiller en éthique qui procédera à une analyse des comportements à risque au sein du SPVM, pour ensuite formuler un diagnostic et des recommandations.

Philippe Pichet assure qu’il tiendra également compte des recommandations émises par Michel Bouchard, qui dirige l’enquête sur les affaires internes du SPVM, et par la commission Chamberland, qui enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques.

Le directeur se défend toutefois de chercher à encadrer davantage les policiers sous sa gouverne.

«Ce qui est important là-dedans c’est que le service ne soit pas tout seul à se regarder par rapport aux démarches qu’on a entrepris il y a un an et demi. J’ai fait des gros changements, c’est juste d’avoir un œil extérieur sur ce qu’on fait» - Le directeur du SPVM Philippe Pichet

Le SPVM enquêtera sur ses nouveaux employés

Plusieurs mandats formulés dans le plan d’action sont néanmoins consacrés à la gestion et la supervision des employés du SPVM.

On propose notamment une supervision directe visant à détecter et dénoncer les situations de fabrication de preuve, et la mise en place d’un module d’intervention servant à prévenir les comportements à risque au sein du service de police.

De plus, le mandat 17 établit un processus d’autorisation, à l’embauche, permettant au SPVM d’enquêter sur l’employé à tous les cinq ans pour les postes sensibles et tous les 10 ans pour les autres postes.

Selon le plan, ce mandat est déjà complété.

Un vent de nouveauté

Parmi les changements annoncés, on souligne également le départ prochain de plusieurs cadres du SPVM.

D’ici 2021, c’est 63 cadres qui partiront à la retraite, a indiqué Philippe Pichet, ajoutant que « c’est dans le cours normal des choses ».

Le directeur assure que la sélection des nouveaux employés se fera de façon à ce que les changements soient « durables dans le temps », prenant comme exemple la nomination récente de Simonetta Barth au poste de directrice adjointe.

« Il y un gros roulement, on amène du nouveau personnel et de nouvelles façons de faire (…) Quand je présente la police du futur, Mme Barth est au cœur de ça »

Mercredi, la policière est devenue la première femme à accéder au poste de numéro deux de l’organisation.

La question du double emploi suscite de la grogne

Questionné au sujet du double emploi chez les policiers, le directeur s’est dit « préoccupé » par la question.

« J’ai obtenu récemment la liste de tous les double emplois qu’on a, on les regarde et on se questionne. »

Il soutient qu’aucune des déclarations de double emploi qui lui sont parvenues ne présente de conflit d’intérêt, mais n’exclut pas la possibilité de resserrer les limites permises par la Loi sur la police.

«Si ça prend une modification de la loi, ça va se faire au niveau provincial. (…) Est-ce que ça peut créer de la grogne? Oui, mais maintenant quand on choisit le métier de policier, il faut fonctionner avec les règles qui sont là» - Le directeur du SPVM Philippe Pichet

Des pratiques « dépassées »

Le témoignage de la journaliste Marie-Maude Denis, survenu plus tôt cette semaine, a fait l’objet de plusieurs questions des journalistes présents au point de presse.

La journaliste avait été outrée de constater que des policiers avaient allégué qu’elle entretenait une « relation intime » avec l'ancien chef de l'escouade Marteau Denis Morin.

Refusant de commenter sur des cas précis, le directeur du SPVM a tout de même déploré l'usage de telles pratiques.

« On est en 2017, j’espère qu’on a dépassé ce genre de pensées-là », a-t-il commenté.

Philippe Pichet a réitéré qu’il tiendrait compte des recommandations de la commission Chamberland, notamment en ce qui concerne les déclarations sous serment présentées aux juges de paix.

« Ce que je peux vous dire par contre, c’est que c’est pas parce que moi je vous rencontre ou qu’un de mes policiers rencontre des journalistes qu’on va avoir des soupçons ou qu’on va commencer à faire des choses », a-t-il ajouté.

«Moi de la chasse aux sorcières ou des histoires de commencer à soupçonner quelqu’un parce qu’il a parlé à un journaliste, on est pas là du tout, c’est pas ça que je veux» - Le directeur du SPVM Philippe Pichet

Le directeur s’est permis de rappeler l’importance de la confidentialité des déclarations rédigées par les policiers, afin de protéger les citoyens qui partagent des informations sensibles à la police.

« C'est la confiance des citoyens qui donne toute la légitimité aux interventions policières dans les quartiers, ce qui assure la sécurité de nos interventions, tant pour la population que pour les policiers », a-t-il déclaré.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.