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FrancoFolies 2017: rendez-vous avec Sébastien Lacombe (PHOTOS)

FrancoFolies: rendez-vous avec Sébastien Lacombe
Victor Diaz Lamich

Ils n’étaient pas des milliers sur la Place des Festivals, plutôt tout au plus deux ou trois centaines, pour supporter Sébastien Lacombe, qui s’offrait jeudi, en début de soirée, la Scène Bell des FrancoFolies de Montréal. C’était la suite logique à la sortie de son quatrième album, Nous serons des milliers, laquelle remonte à septembre dernier.

Garçon sympathique, auteur-compositeur-interprète doué et chanteur excellent, pour ne pas dire parfois même émouvant, avec une voix magnifique, Sébastien Lacombe ne collectionne pas les succès commerciaux et n’a probablement pas encore pondu «le» tube qui le démarquera auprès d’un très vaste public, même si sa matière première est toujours de très grande qualité.

On se souviendra que son premier opus, Comme au cinéma (2005) contenait quelques titres qui ont obtenu un roulement honorable sur les radios populaires, dont Aquarium et la festive Allez. Or, depuis, l’artiste a du mal à poursuivre sa montée en ligne droite, tant et si bien qu’il a remis en question sa passion pour la musique entre ses deuxième et troisième disques.

Question de timing, de circonstances, de trafic trop dense dans son créneau? On ne lui trouve pourtant pas moins de talent qu’à un Patrice Michaud ou même un Louis-Jean Cormier, mais il aura quand même fallu à Vincent Vallières une On va s’aimer encore pour que ses aptitudes explosent à la face du monde et que celui-ci n’obtienne enfin la carrière qu’il méritait.

Il manque à Sébastien Lacombe «sa» On va s’aimer encore, ou une publicité portée par l’une de ses chansons pour permettre à son nom et son visage de se frayer un chemin durable dans l’esprit de monsieur et madame tout-le-monde.

Ceci dit, on ne peut reprocher à un créateur de refuser les compromis sur son art, ou son entêtement à livrer son matériel comme il l’entend, sans se soucier des diktats des ondes ou autres courants tendances. On estime seulement dommage que sa pop-folk aux mille et une influences world ou reggae et ses vers riches ne rayonnent pas davantage. Ça ne serait pas volé.

Le meilleur à la fin

Jeudi, Lacombe a eu un peu de mal à faire véritablement lever sa prestation. Visiblement motivé et heureux d’être là, dans un moment de complicité sans égal avec ses quatre musiciens et sa choriste, sa «petite sœur», la chanteuse Meggie Lagacé, il n’a pourtant fait jaillir que peu d’étincelles des ses interprétations de Mon trip à moi c’est toi, La vie n’est pas un show de télé et autres Mélodie de sa quatrième galette. On a sincèrement eu l’impression d’assister à un rendez-vous manqué.

Il faut dire que le chanteur aurait mérité une plus grosse foule que l’assistance chétive qui fut la sienne, et plus de réactions de la part de celle-ci, mais ce n’était pas non plus le party sur scène, la fête qui nous aurait fait s’enflammer et hurler qu’il fallait à tout prix y être. On oubliera rapidement ce concert convenu, qui avait de surcroît la malchance d’être logé à une heure un peu ingrate (18h), un soir de semaine. La tribune de la Scène Bell était parfaite, la case-horaire, un peu moins.

On a évidemment tendu attentivement l’oreille à la terriblement d’actualité Monsieur le président et reconnu un son davantage blues que rock – tel qu’il l’avait annoncé - à l’intense Même pas peur, un texte de David Portelance, «dédié à tous ceux qui se lèvent debout devant l’oppresseur, devant la terreur, qui continuent à croire que tout est possible dans ce monde».

Lisa, un hommage à la maman décédée de Sébastien Lacombe, s’apparentant davantage à un hymne de fiesta exotique qu’à une complainte de jérémiades, a en outre retenu l’attention, avec raison.

Sébastien Lacombe a aussi pigé dans Territoires, sa troisième collection parue en 2012, dont il a offert D’où je viens et Mr. Taximan, cette dernière ayant eu le mérite d’enfin dégeler un peu le parterre, qui a répondu au refrain avec entrain.

En fait, pour être exact, le plaisir de ce récital extérieur d’une heure de Sébastien Lacombe a réellement commencé alors que le spectacle s’achevait, quand sa vedette s’est exaltée dans un délire aux sonorités africaines avec ses musiciens. Les spectateurs ont alors suivi un peu le mouvement, levé les bras et secoué un tantinet le bassin. Les enfants postés sur les épaules des parents avaient le sourire, la bonne humeur tangible a enfin contaminé un peu l’ambiance.

Hélas, la présentation s’achevait, et il était déjà temps de migrer vers d’autres activités. Souhaitons à Sébastien Lacombe de reprendre là où il a laissé jeudi lors de son prochain arrêt montréalais.

Les 29e FrancoFolies de Montréal se poursuivent jusqu’à dimanche.

Sébastien Lacombe aux FrancoFolies

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