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Un ver revient avec deux têtes d'un voyage dans l'espace

Ce n'est pas tout. Quand on les coupe, elles repoussent.
Junji Morokuma, Allen Discovery Center at Tufts Un

SCIENCES- Un séjour dans l'espace, ça vous change un homme... Et un ver. Pour une étude scientifique, des vers ont été envoyés dans la station spatiale internationale (ISS), pendant cinq semaines. A leur retour sur Terre, l'un d'eux avait deux têtes... qui repoussent quand on les ampute.

Ce sont des scientifiques de l'université américaine de Tufts qui ont dévoilé leur expérience sur le site Regeneration en avril dernier, rapporte Mashable. Le sujet, un ver plat amputé (Dugesia japonica) d'un centimètre, connu pour ses capacités régénératrices express après amputation, a passé cinq semaines dans l'espace. Délesté de sa tête, le ver, au lieu de "simplement" se régénérer, s'est vu pousser deux têtes.

"En plus de 18 ans d'expérience dans le maintien d'une colonie de D. japonica qui comprend plus de 15.000 vers de contrôle, rien qu'au cours des cinq dernières années, les chercheurs de Tufts n'avaient jamais observé l'apparition spontanée d'une double tête", affirme l'université dans un communiqué.

New Tufts research: Flatworm experiments aboard International Space Station point to impacts of space travel https://t.co/yVV6WaBoTJ

— Tufts PR (@TuftsPR) 13 juin 2017

Le ver aurait pu arrêter ses exploits là, mais les chercheurs ont remarqué que quand ils coupent à nouveau les deux têtes, celles-ci repoussent, relate Mashable. "Ce qui démontre que la modification du plan d'organisation du ver était permanente", ont-ils expliqué. Une capacité qui n'est pas sans rappeler la célèbre créature mythologique à plusieurs têtes: l'Hydre de Lerne.

JUNJI MOROKUMA, ALLEN DISCOVERY CENTER AT TUFTS UNIVERSITY

Cette découverte s'inscrit dans une expérience réalisée en 2015 où les chercheurs ont envoyé un groupe de 15 vers pour un séjour dans l'ISS, afin de le comparer avec un autre groupe resté sur Terre. Il a également été observé que certains vers de l'espace se clonaient en se séparent dans un processus de "scissiparité". Les sujets étaient également partiellement paralysés mais passaient plus de temps à la lumière que les autres vers restés sur Terre.

JUNJI MOROKUMA, ALLEN DISCOVERY CENTER AT TUFTS UNIVERSITY

Des difficultés à recréer les conditions sur Terre

Cependant, les scientifiques précisent qu'on ne peut pas affirmer formellement que ces changements sont dus à la vie dans l'espace puisque, en comparaison, le groupe resté sur Terre n'a pas vécu le voyage ni subi d'atterrissage, situations difficiles à recréer sans les réaliser réellement. Et comme le souligne Mashable, il a été délicat de maintenir les deux groupes à la même température.

"Alors que les hommes vont connaître une transition et devenir une espèce spatiale, il est important de déduire l'impact des vols spatiaux sur notre santé dans l'intérêt de la médecine et du futur de la recherche spatiale", a affirmé Junji Morokuma, coauteur de l'étude.

Voir aussi:

L'homme de Mars

Les formes de l'espace

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