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Des milliards de litres d'eaux d'égout déversés dans les Grands Lacs

Des milliards de litres d'eaux d'égout déversés dans les Grands Lacs
Radio-Canada/Guillaume Cottin

Plus de 6,7 milliards de litres d'eaux usées et partiellement traitées, c'est ce que des villes de l'Ontario ont déversé dans les Grands Lacs, le St-Laurent et leurs affluents durant les pluies diluviennes de mai.

Un texte d'Annie Poulin

C'est l'équivalent de plus de 1700 piscines olympiques d'eaux rejetées en 5 jours, du 1er au 5 mai.

Ce n'est pas autant que les 8 milliards de litres que la Ville de Montréal avait déversés en 2015, lors de l'événement surnommé « Flushgate ». Toutefois, ce genre de déversement se produit en plus petite quantité plusieurs fois par année en Ontario.

Radio-Canada a obtenu la liste des déversements déclarés au ministère de l'Environnement par les principales villes ontariennes durant les premiers jours de mai.

Hamilton déverse le plus

Plus du tiers des rejets proviennent d'une seule ville : Hamilton, au bord du lac Ontario.

Les tuyaux d'égout de la municipalité ont débordé et rejeté les eaux usées de la moitié de la ville, soit les rejets sanitaires de plus de 250 000 personnes.

Hamilton estime que 1,2 milliard de litres d'eaux usées se sont ainsi retrouvés dans le lac. Elle précise toutefois que ces rejets contenaient aussi des millions de litres d'eau de pluie.

Comme des dizaines de villes ontariennes, Hamilton utilise un large système d'égouts unitaires. Ceux-ci ont des tuyaux conçus pour déborder dans l'environnement lorsqu'ils sont trop pleins.

De plus, les trois stations d'épuration des eaux de Hamilton étaient saturées durant les précipitations et n'arrivaient pas à traiter toute l'eau qu'elles recevaient.

En conséquence, l'eau qu'elles ont rejetée durant plusieurs heures n'était que partiellement traitée. La Ville estime ces déversements à 1,3 milliard de litres.

Le directeur de l'eau de Hamilton, Andrew Grice, affirme que la Ville reconnaît l'impact néfaste des déversements d'eaux usées et partiellement traitées.

Il ajoute toutefois que la quantité de pluie était tellement élevée au début du mois de mai que la municipalité n'avait pas d'autre choix.

Hamilton dit avoir investi 163 millions de dollars depuis 1989 pour réduire ses déversements d'eaux usées.

Écosystème malmené

Les groupes de protection de l'environnement s'inquiètent. Selon l'organisme Bay Area Restoration Council (BARC), ces déversements tuent des plantes et détruisent l'habitat des animaux.

«Les efforts de restauration de l'écosystème de toute une année peuvent être anéantis.» - Chris McLaughlin, directeur de Bay Area Restoration Council

L'eau déversée contient notamment du phosphore et de l'ammoniac. Ces substances nocives encouragent la prolifération d'algues indésirables, qui étouffent les lacs.

De plus, le nombre de bactéries augmente et leur forte présence peut entraîner la fermeture de plages devenues impropres à la baignade. À Hamilton, la Ville a déjà annoncé que la plage du parc Bayfront serait fermée pour tout l'été.

Des débris, des graisses et des métaux lourds se retrouvent aussi dans l'environnement.

Une zone fragile

Le port de Hamilton est un des 43 « secteurs préoccupants » au pays identifiés par Environnement et Changement climatique Canada.

Il s'agit d'une baie très industrialisée. Les aciéries et les bateaux de marchandises sont d'ailleurs en partie responsables de la pollution.

Toutefois, le ministère précise que les déversements d'eaux usées et partiellement traitées font aussi partie du problème, notamment parce que 50 % des eaux qui s’écoulent dans le port de Hamilton proviennent des stations d'épuration.

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