TATOUAGE - Allier pratique et esthétique. C'est l'ingénieux postulat de départ de la recherche initiée par Katia Vega, une scientifique du MIT. À travers son projet DermalAbyss elle tente de faire de la peau humaine une surface interactive.
Les tatouages ont une fonction esthétique, voire symbolique, mais plus seulement. Les équipes du MIT Media Lab et d'Harvard Medical School collaborent depuis sept ans pour leur donner une nouvelle utilité: fournir des données en temps réel sur le corps.
Les chercheurs mettent au point une encre de tatouage qui change de couleur selon l'état de santé. "Ce projet combine les progrès de la biotechnologie avec les méthodes traditionnelles de l'art du tatouage", présente l'équipe sur son site.
"DermalAbyss présente une nouvelle approche des interfaces biologiques dans laquelle la surface du corps devient un écran interactif", ajoute-t-elle. L'encre injecte dans la peau des capteurs biologiques qui vont réagir aux substances présentes dans le liquide interstitiel. Il s'agit du liquide présent entre les capillaires sanguins et les cellules.
Les chercheurs peuvent donc observer trois types d'informations biochimiques: les taux de PH, de sodium ou de glucose. Comme on peut le voir sur l'image ci-dessous, le tatouage change de teinte selon les variations de ces substances corporelles.
Les scientifiques soulignent que cette technologie pourrait changer la vie de beaucoup de personnes. Les diabétiques par exemple sont pour l'instant obligé de se percer la peau tout au long de la journée pour vérifier leur glycémie.
"Avec DermalAbyss, nous avons la possibilité de remplacer une procédure douloureuse par un tatouage, dont la couleur change du rose au violet en fonction du niveau de glucose, affirment-ils. De fait, l'utilisateur pourrait contrôler les changements et son besoin en insuline."
Pour l'instant, le projet de Katia Vega est encore à l'état de test. L'encre est tatouée sur la peau ex vivo de porcs, qui ont un organisme proche de celui de l'homme.
Katia Vega a fait de la combinaison entre la beauté et la technologie sa spécialité. Ses travaux ont déjà abouti à la création de vernis à ongles connectés ou encore à de faux cils intelligents. Ces derniers sont alimentés par des autocollants conducteurs en électricité, qui pourraient remplacer l'eyeliner.
"Je voulais aller plus loin, pas seulement rester sur le dessus de votre épiderme", a déclaré Katia Vega à Co.Design. La question est: jusqu'où ses recherches vont-elles aller?
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