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Constitution: les passages les plus surprenants de la Politique d'affirmation nationale du Québec

Oui, les libéraux ont vraiment écrit cela.

QUÉBEC – Le gouvernement Couillard veut remettre les pendules à l’heure en ce 150e anniversaire de la fédération canadienne avec son document Québécois – notre façon d’être Canadiens. Le HuffPost Québec a épluché pour vous le document de 180 pages et y a trouvé des passages parfois drôles, parfois surprenants!

Des messages pas si subtils pour Ottawa

« Au fil de l’histoire, les décisions des tribunaux sont venues préciser l’étendue des champs de compétence du Québec découlant du partage des compétences. Cependant, il est fréquent que le gouvernement fédéral intervienne directement dans un domaine qui relève, du point de vue constitutionnel, exclusivement des provinces. » (page 107)

« Le Québec doit ainsi demeurer vigilant et faire preuve d’une détermination constante pour maintenir l’équilibre entre les compétences respectives des deux ordres du gouvernement, la tentation centralisatrice étant toujours présente au sein de notre système fédéral. » (page 118)

« Le Gouvernement du Québec est particulièrement préoccupé par l’accroissement du nombre d’initiatives privées fondées sur des compétences fédérales qui écartent l’application des lois québécoises. La nécessité d’établir de nouvelles manières de faire, fondées sur le respect et la coopération, est particulièrement urgente dans les situations où la santé des citoyens et la qualité de l’environnement sont en jeu. » (page 125)

…sur la nomination des sénateurs par Trudeau

« Ces écueils dans le dialogue à propos des institutions fédérales pourraient être évités si tous gardaient en tête l’esprit fédéral qui animait les partenaires au moment de la naissance de la fédération. » (page 122)

Sur l’affirmation de la nation québécoise

« La démarche continue d’affirmation et de reconnaissance de la Nation québécoise n’a pas toujours été bien comprise ni bien perçue par les partenaires fédératifs du Québec et par la population canadienne. En effet, au Canada, il est fréquent de penser que le pays ne peut être formé que d’une seule nation et qu’il s’agit là d’une condition essentielle au maintien de l’unité canadienne. […] Cette vision univoque du Canada a triomphé lors du rapatriement en 1982, éloignant encore davantage les Québécois du Canada auquel ils tiennent. » (page 98)

« Cette façon de voir les choses a aujourd’hui clairement démontré ses limites. Il est temps de travailler à rétablir ce que les Québécois ont toujours voulu depuis 1867, alors qu’ils se désignaient eux-mêmes comme Canadiens français, soit un Canada qui les reconnaisse pleinement pour ce qu’ils sont. » (page 98)

« Cette reconnaissance de la Nation québécoise pourrait cependant jouir d’une assise plus solide dans le tissu constitutionnel et ainsi permettre de faire évoluer le Canada vers une conception davantage pluraliste du fédéralisme. Une telle reconnaissance permettrait de faire en sorte que les Québécois ne se sentiraient plus exilés au sein de leur propre pays. » (page 47)

Parler de référendum sans nommer le mot

« L’histoire a démontré que, loin de saper l’unité nationale et de favoriser l’éclatement des pays, l’adoption de mesures asymétriques permet de réduire les tensions indues, les confrontations contreproductives, voire les demandes de sécession. » (page 45)

Petite référence au Québec inc.

« Sur le plan économique, l’époque de la domination par l’élite anglophone est depuis longtemps révolue. Le Québec est une société prospère, et sa majorité francophone occupe maintenant la place qui lui revient dans son propre développement économique et dans celui du Canada. » (page 76)

« Si le Québec a ainsi, par son action autonome, contribué à façonner les politiques canadiennes, il s’est lui aussi nourri de l’émulation qui découle de la dynamique fédérale. » (page 79)

Les défis identitaires au Québec

« Au cours des dernières années, la nature des défis identitaires a changé au Québec. La question de l’identité québécoise s’est graduellement élargie, passant de la question de la place du français et du Québec dans le Canada à celle de l’espace dévolu à la diversité ethnoculturelle et aux manifestations religieuses dans la société québécoise. » (page 70)

À propos de la francophonie canadienne

« Aujourd’hui, le bilinguisme est intimement lié à l’identité du Canada. […] La constitutionnalisation de la dualité linguistique a offert un point d’appui et servi de levier pour la progression des services en français. Cela ne s’est pas fait d’un seul coup, et de nombreuses batailles politiques et judiciaires ont dû être menées. Ainsi, malgré un déclin relatif de l’usage de la langue française au Canada, de meilleurs horizons s’ouvrent aujourd’hui. » (page 84)

« Une meilleure prise en considération du rôle unique de la langue française, sa défense et sa promotion à l’échelle du pays pourront consolider notre lien historique et naturel avec nos concitoyens francophones et francophiles. Le développement de l’espace francophone offrira aux Québécois un écho de leur identité qui leur permettra de se reconnaître partout au Canada. » (page 103)

Les anglophones au Québec

« Des défis persistent ainsi pour l’ensemble des communautés d’expression anglaise réparties sur le territoire. Leur petite taille dans certaines régions a un impact sur les institutions qui transmettent et préservent la langue et la culture. » (page 66)

La politique étrangère du Québec

« Il ne s’agit pas de remettre en cause la politique étrangère du Canada. Au contraire, dans la mesure ou le concours des provinces est fréquemment nécessaire à la mise en œuvre des traités signés par le Canada, la concertation avec ces dernières et la présence de représentants et d’experts provinciaux aux négociations contribueront à renforcer l’action internationale du Canada plutôt qu’à l’affaiblir. » (page 105)

Aimer le Canada malgré tout

« En somme, une vaste majorité de Québécois éprouvent un attachement fort envers le Québec, qui s’appuie sur une identité nationale québécoise forgée depuis plus de 400 ans et dont l’existence est de plus en plus admise ailleurs au Canada. Cependant, malgré les épisodes déchirants de Meech et du référendum sur la souveraineté qui suivit en 1995, ils manifestent également un attachement au Canada. » (page 74)

Acceptez le Québec tel qu’il est!

« Il faut donc travailler à rétablir ce que les Québécois ont toujours voulu depuis 1867, soit un Canada qui les accepte pour ce qu’ils sont. » (page 129)

En résumé… une phrase incompréhensible

« Au moment où l’identité d’une vaste majorité de Québécois repose sur une allégeance québécoise et une appartenance canadienne, l’ouverture aux appartenances particulières et plurielles ainsi que le choix de la reconnaissance de la diversité dans toutes ses dimensions permettront de renforcer l’appartenance commune et d’offrir à tous les Canadiens la possibilité de participer avec fierté à parfaire une formule de cohabitation porteuse d’espoir pour l’avenir. » (page 152)

Si vous voulez lire le document en entier, le voici:

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