Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Étude sur le revenu: le Québec est plus égalitaire, mais pourrait faire mieux

Le modèle québécois réussit à réduire les inégalités, mais pourrait faire mieux
Francis Vachon/La Presse canadienne

Le modèle québécois réussit bel et bien à réduire les inégalités, mais il ne favorise pas mieux qu'ailleurs au Canada "l'ascension sociale", c'est-à-dire les chances pour un enfant d'un milieu pauvre d'espérer atteindre un plus haut niveau de revenu.

Telle est l'une des conclusions de l'étude "Le Québec est-il égalitaire?" qui porte sur l'égalité du revenu et la mobilité sociale, réalisée par l'Institut du Québec. Cet institut est né d'un partenariat entre HEC Montréal et le Conference Board du Canada.

À la base, au Canada, le Québec est parmi les provinces qui ont le plus d'inégalités de revenus, avant que le gouvernement redistribue ces revenus.

C'est grâce aux différentes politiques de redistribution des revenus, comme une fiscalité progressive, des crédits d'impôt et différentes prestations, que le Québec devient "l'une des provinces les plus égalitaires", a confirmé au cours d'une entrevue Jean-Guy Côté, directeur associé à l'Institut du Québec.

Toutefois, il souligne que les moyens choisis par Québec pour redistribuer ces revenus n'ont qu'un effet à court terme.

Ils réussissent bel et bien à combattre les inégalités de revenus, mais ne réussissent pas mieux que dans les autres provinces à offrir de meilleures perspectives d'ascension sociale aux citoyens en matière de revenus.

"Les politiques redistributives mises en place au Québec n'aident pas davantage les ménages les plus pauvres à s'en sortir que dans les autres provinces canadiennes", écrit l'Institut dans son étude.

Pour aider les plus démunis à avoir plus de chances d'accéder à un plus haut niveau de revenu, les économistes prônent davantage d' "investissement social".

Il s'agit, par exemple, d'investissements dans le réseau public d'éducation primaire et secondaire, dans l'éducation postsecondaire, dans les politiques pour favoriser l'intégration des immigrants.

"À long terme, pour un résultat similaire, il est moins cher de créer une société plus mobile, car l'inégalité du revenu se résorbe en partie du fait de la mobilité ascendante des plus pauvres et descendante des plus riches", écrit l'Institut dans son étude.

En matière d'investissement social, "la solution passe par la formulation de politiques publiques qui profiteraient aux enfants de tous les milieux, et particulièrement à ceux issus de ménages moins nantis, comme la politique des garderies accessibles et un système scolaire public de grande qualité", écrit l'Institut dans son étude.

M. Côté estime que la solution n'est pas monolithique. "Il y a un "mix" à y avoir entre la redistribution et l'investissement social. Il faut trouver le point d'équilibre entre les deux. Est-ce qu'on redistribue beaucoup, donc on investit moins dans l'investissement social comme l'éducation, mais on redistribue plus les revenus? Ou on va chercher beaucoup plus d'investissement social et un peu moins de redistribution?", résume-t-il.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.