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«Plan B»: le pire reste à venir...

«Plan B»: le pire reste à venir...

D’ici à ce que Séries+ ne mette définitivement la hache dans les productions conçues et fabriquées au Québec, on peut encore se rabattre sur Plan B, fiction originale issue des cartons de KOTV, actuellement présentée sur la chaîne.

Il reste deux épisodes à la minisérie, lesquels seront diffusés demain et la semaine prochaine, les jeudis 1 et 8 juin, à 21h. Deux heures sous haute tension, pour ne pas dire carrément étouffantes, qui vous mettront dans un état de fébrilité extrême, à plus forte raison si vous suivez l’intrigue depuis le début.

Vous croyez avoir tout vu des voyages dans le temps de Philippe (Louis Morissette) et des multiples soubresauts qu’ils entraînent? Détrompez-vous. Le meilleur (et le pire!) restent à venir. Pour lui comme pour Evelyne (Magalie Lépine-Blondeau).

Cette dernière a donné naissance, au dernier épisode, à un bébé hautement prématuré, et le papa s’est mis en tête de sauver son poupon. Le couple formé par les parents, lui, s’en va littéralement à vau-l’eau.

Un ultime appel à Plan B, l’entreprise qui le sort sans cesse du pétrin depuis maintenant plus d’un an - et qui lui avait d’abord permis d’éviter la rupture avec sa bien-aimée, puis d’esquiver l’infidélité de celle-ci, rappelons-nous – pourrait, une fois de plus, être la clé de la réparation pour Philippe, la manière de tout effacer et, d’encore, repartir à zéro.

Mais le mal commence à être déjà fait, et même les colosses à la camionnette de Plan B y seront sans doute impuissants.

Jouer à Dieu

En dire plus, à ce stade, gâcherait la surprise, puisque chaque geste posé dans Plan B entraîne une conséquence, laquelle en amène une autre, dans un jeu de dominos sans fin. Disons seulement que tous les problèmes enfouis de la relation d’Évelyne et Philippe culmineront dans un tournant dramatique. Et les ardeurs de dictateur de l’homme ne se calmeront pas dans la foulée, bien au contraire.

Y-a-t-il des limites à manipuler le destin et à «jouer à Dieu», comme le fait Philippe depuis le début de l’histoire scénarisée par Jacques Drolet et Jean-François Asselin, et réalisée par celui-ci? Probablement. Et si on y persiste, ça risque d’être de plus en plus tordu.

Dans les derniers instants de Plan B, la «toute-puissance» de Philippe atteindra des sommets. Tout comme sa possessivité et son besoin maladif de tout contrôler, qui le pousseront à commettre des actes immondes, dans son seul intérêt.

On a vu l’avocat, si gentil en ouverture du récit, devenir sournoisement, sous des dehors mielleux, un monstre de jalousie et de despotisme avec sa Évelyne. «Fais-moi confiance», sa phrase de prédilection, autant à l’égard d’Évelyne que de son beau-frère Patrice (Émile Proulx-Cloutier) – lui aussi particulièrement doué pour se mettre les pieds dans les plats en raison de son obsession pour l’argent -, nous fera davantage frissonner une fois qu’on aura pris connaissance de l’étendue de son envie de pouvoir. L’amour tendre qu’il semblait porter à sa compagne s’est petit à petit transformé en appétit de tyran jamais rassasié pour, selon ses dires, de nobles raisons. Non, la fin ne sera pas nécessairement heureuse – on le voit venir depuis un moment – mais comment et pourquoi? Et pour qui?

La scène finale de Plan B vous saisira et vous hantera peut-être pendant quelques heures, voire quelques jours, mais pas parce qu’elle est sanguinolente. Le suspense de Plan B se situe surtout au niveau psychologique, mais les dernières secondes nous apparaissent suffisamment cruelles pour nous habiter un long moment. La pauvre Évelyne n’est pas sortie du bois, et il y a fort à parier qu’elle regrettera même jusqu’aux tout premiers balbutiements de sa passion avec Philippe.

Acteurs solides

Dans le dernier mois, plusieurs ont parlé de Plan B en termes très élogieux, flattant notamment le jeu des acteurs. Vrai qu’on a rarement vu Louis Morissette aussi efficace dans un rôle ; il faut voir son visage fermé, presque machiavélique, juste avant que ne tombe le tout dernier générique de fermeture de Plan B : aussi angoissant qu’ont pu être attendrissantes ses premières tentatives pour rescaper son foyer. Morissette a souvent répété avoir travaillé très fort pour rendre adéquatement les mille et une nuances de son Philippe, et c’est mission accomplie.

Magalie Lépine-Blondeau est passée d’un registre à l’autre avec le talent qu’on lui connaît. Dans le dernier droit de Plan B, elle plongera dans l’hystérie, après avoir joué avec brio l’amoureuse éperdue, l’«insécure», la femme forte et la maman éprouvée. Incarnera-t-elle éventuellement la totale sérénité? Peut-être. Pour longtemps ou pas?

Émile Proulx-Cloutier est parvenu à composer un Patrice Lalonde sympathique malgré ses honteuses magouilles. Idem pour Fabien Cloutier, dont le André alcoolique a vécu – et vivra – bien des montagnes russes, sans jamais tomber dans la caricature du loser sans avenir.

Enfin, n’oublions pas Linda Sorgini, qui n’apparaît que quelques minutes par épisode, mais dont les brefs passages expliquent absolument tout de la personnalité complexe de Philippe. Parfaite en mère étouffante, culpabilisante et dépendante de son «Philou», l’actrice s’est créé un alter ego pas particulièrement attachant, mais ô combien révélateur et essentiel à la trame dePlan B.

Plan B, le jeudi, à 21h, à Séries+, jusqu’au 8 juin. En rediffusion le vendredi à 13h, le samedi à 12h, le dimanche à 16h, le mardi à 10h et le mercredi à 7h. Les épisodes précédents peuvent être vus ou revus sur le site web de la chaîne.

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