L'organisme Allergies Québec est d'accord avec la ligne de conduite adoptée par la Commission scolaire de Montréal (CSDM) en ce qui a trait aux aliments allergènes, misant sur la prévention plutôt que sur l'interdiction.
La CSDM a clarifié cette politique en décembre dernier dans une directive aux écoles de son territoire.
La Commission scolaire refuse ainsi de garantir l’absence totale d’allergènes dans les lunchs apportés par les enfants, mais choisit plutôt de créer un environnement où tous seront appelés à contribuer à prévenir des réactions allergiques. « L'école ne peut confisquer des aliments ou interdire à un élève de manger son lunch, car cela peut avoir des effets négatifs, dont la stigmatisation de l'enfant et de sa famille. Il faut se rappeler que la responsabilité première de l'alimentation appartient aux parents », écrit la CSDM.
Plusieurs avaient l’impression que des aliments comme les arachides et les noix étaient interdits par règlement dans les écoles. « Ce n’est pas une impression, c’était réel : la plupart des écoles l’interdisaient, comme mesure de protection », explique la directrice des communications d’Allergies Québec, Dominique Seigneur, en entrevue à ICI RDI.
Il s’agissait cependant d’un choix d’établissement, qui n’était pas encadré par une loi.
Mais avec de plus en plus d’enfants allergiques, notamment aux œufs et aux produits laitiers, il devenait difficile d’atteindre une protection absolue.
« C’est une fausse barrière de sécurité, c’est utopique de penser qu’on va pouvoir retirer ces allergènes-là. Ensuite, où on s’en va? Est-ce qu’on s’en va vers un retrait des sandwichs aux œufs, des berlingots de lait pour certaines écoles? » demande Mme Seigneur.
L’encadrement des enfants devenait donc une approche plus réaliste. « On espère arriver à une uniformisation, plutôt qu’à un retrait », dit Dominique Seigneur.
Comment encadrer?
- L’enfant est accueilli avant la rentrée scolaire, et les informations sur ses allergies, certifiées par un médecin, sont transmises à la direction de l’école;
- La photo de l’enfant est affichée dans le local des professeurs;
- Tous ont accès en permanence à un auto-injecteur, en cas de réaction;
- Des explications sont fournies aux professeurs et employés en contact avec l’enfant, y compris les chauffeurs d’autobus, pour qu’ils puissent reconnaître les premiers signes d’une réaction allergique grave;
- De la formation est donnée, notamment pour savoir injecter de l’épinéphrine (EpiPen);
- On met l’accent sur le lavage des mains et des salles où les enfants prennent leur repas;
- On rappelle aux enfants de ne pas partager le contenu de leur lunch avec d’autres;
- Plutôt qu’isoler les enfants allergiques, on les intègre de façon sécuritaire.
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