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Des chauffeurs de taxi de Toronto paient des pots-de-vin aux portiers d'hôtels

Des chauffeurs de taxi paient des pots-de-vin aux portiers d'hôtels

Des taxis se voient exiger des paiements par les portiers d'hôtels à Toronto en échange des courses les plus payantes.

Un texte de Katherine Brulotte

Des chauffeurs de taxi de Toronto se prêtent à une activité de pots-de-vin illégale qui permet à des employés d'hôtels d'empocher des milliers de dollars, selon une enquête menée par Radio-Canada.

Devant l'hôtel Sheraton au centre-ville de Toronto, notre caméra a pu filmer un portier qui reçoit 10 $ d'un chauffeur de taxi alors que des clients montent à bord du véhicule avec des bagages.

Selon les nombreux chauffeurs de taxi à qui nous avons parlé, la pratique est largement répandue et connue sous le nom de « cookie » ou « biscuit ». Les portiers qui demandent ces paiements sont appelés « cookie monsters ».

Ce stratagème prendrait place dans de nombreux hôtels, mais également dans d'autres lieux publics où des employés viennent en aide aux clients à la recherche de transport, comme des centres de conférences, selon les chauffeurs.

Radio-Canada a choisi de ne pas identifier les conducteurs de taxi qui ont accepté de parler à la caméra pour éviter qu'ils soient ciblés dans le cadre d'une éventuelle enquête en lien avec les règlements municipaux entourant la délivrance de permis de taxi.

C'est que la pratique serait illégale.

En vertu du règlement municipal 571 (article No 546-97), il est interdit à un chauffeur de payer une personne en échange ou en raison d'une action qui aurait pour objectif de solliciter ou de favoriser l'utilisation de leurs services ou pour avoir encouragé l'utilisation d'un taxi, d'une limousine, ou d'un autre véhicule de transport payant.

Les portiers ont refusé de répondre à nos questions lorsque nous les avons interrogés sur la pratique filmée par notre caméra à leur insu.

La direction de l'hôtel a également refusé nos demandes d'entrevue et, par voie de communiqué, le gérant de l'établissement, Tim Reardon, affirme que Sheraton ne savait pas qu'une telle pratique avait lieu; il prend l'affaire très au sérieux, a lancé une enquête interne et prendra des mesures si c’est jugé nécessaire.

Selon le conseiller municipal Glenn De Baeremaeker, membre du comité des permis de la ville, les chauffeurs de taxi qui seraient pris en flagrant délit pourraient devoir payer une contravention, voire perdre leur permis de taxi.

Le conseiller recommande aux taxis de refuser de payer et de dénoncer quiconque se prêterait à ces activités de pots-de-vin.

La directrice des opérations de la compagnie Beck Taxi, Kristine Hubbard, affirme que les taxis n'ont simplement pas les moyens de refuser de payer.

Selon elle, les trajets du centre-ville vers l'aéroport sont souvent les seuls susceptibles de leur permettre d'obtenir un salaire décent dans une journée.

Mme Hubbard soutient également que les conditions difficiles dans l'industrie du taxi empêchent les chauffeurs de penser à changer leurs conditions à long terme parce qu'ils doivent conserver toutes leurs énergies à obtenir les sommes dont ils ont besoin au jour le jour.

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