L'opposition a échoué dans sa tentative de bloquer la nomination de l'ex-ministre libérale Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles.
Le président de la Chambre, Geoff Regan, a annoncé lundi qu'il ne pouvait se prononcer sur la question de droit soulevée par les néo-démocrates et les conservateurs.
Ces derniers reprochaient au gouvernement d'avoir enfreint la Loi sur les langues officielles en échouant à consulter l'opposition dans les règles de l'art avant de nommer Mme Meilleur.
Le président Regan a refusé de s'en mêler, faisant valoir lundi qu'il outrepasserait son rôle en se prononçant sur des questions de droit, et qu'il valait mieux laisser cela aux tribunaux.
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Les partis d'opposition accusent les libéraux d'avoir fait une nomination partisane en arrêtant leur choix sur Mme Meilleur, qui a siégé pendant 13 ans comme députée libérale d'Ottawa-Vanier à Queen's Park.
La principale intéressée leur a fourni des munitions additionnelles en reconnaissant qu'elle avait approché des membres de l'entourage de Justin Trudeau pour leur signifier son intérêt pour le poste.
Devant le comité des langues officielles, elle a affirmé qu'elle avait échangé à ce sujet avec le secrétaire principal du premier ministre, Gerald Butts, et sa chef de cabinet, Katie Telford.
Joly encore sur le gril
L'opposition n'a visiblement pas l'intention de lâcher le morceau.
Pendant la période des questions en Chambre, lundi, la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, a en effet encore dû faire face aux tirs nourris en provenance des banquettes de l'autre côté de l'allée.
Elle a de nouveau plaidé que la sélection de Madeleine Meilleur, "la meilleure candidate", s'était faite à l'issue d'un processus ouvert et fondé sur le mérite.
La ministre a précisé pour la première fois que 72 personnes avaient déposé leur candidature pour décrocher le poste de commissaire aux langues officielles, un agent indépendant du Parlement.
Les explications de Mélanie Joly n'ont aucunement satisfait l'opposition, le député conservateur Michael Chong soutenant que cette désignation sentait la partisanerie à plein nez.
"Quand le premier ministre retirera-t-il cette nomination?", s'est exclamé le candidat malheureux à la chefferie conservatrice, qui a retrouvé son droit de parole en Chambre comme ses rivaux, lundi.
Une autre plainte
Pendant ce temps, du côté de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, l'ancien député Yvon Godin ajoutait sa voix au concert de critiques.
Il a pris la plume pour écrire une plainte auprès de la commissaire aux langues officielles afin de contester à son tour la nomination de Madeleine Meilleur.
Sa plainte datée du 29 mai est la troisième à être déposée pour contester la nomination de l'ancienne députée de Queen's Park.
Elle s'ajoute à celle logée la semaine dernière par son ancien collègue François Choquette et à une autre en provenance d'une citoyenne du Nouveau-Brunswick, Chantal Carey.