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Sigur Rós à la Place des Arts: entrevue avec le chanteur Jónsi

Sigur Rós à la Place des Arts: entrevue avec le chanteur Jónsi
Sigur Ros

L’incomparable groupe post-rock Sigur Rós offrira à la fin mai deux concerts à la Place des arts, qui risquent de marquer l’imaginaire des Montréalais. La formation d’origine islandaise propose depuis 2016 une nouvelle scénographie qui comprendrait un jeu de lumière remarquable et de superbes visuels. Entrevue avec le guitariste et principal chanteur du groupe Jón Þór Birgisson, alias Jónsi.

L’an dernier, Sigur Rós a visité quelques dizaines de villes du continent dans le cadre de sa tournée nord-américaine : un spectacle que l’on appelle Intimate Theater Tour. Bien que qualifiées d’intimes, les performances sont livrées dans des salles accueillant entre 3000 et 15 000 personnes, selon la ville visitée. L’aspect «intime» s’explique surtout par le fait que seulement les trois principaux membres (le multi-instrumentiste Kjartan Sveinsson a quitté en 2013) du groupe montent sur scène pour livrer leur prestation, sans première partie.

Le plus récent disque, Kveikur (2013), a d’ailleurs été produit dans une formule trio, incitant les gars à délaisser les instruments à cordes et les cuivres, au profit de guitares maléfiques et d’une batterie percutante. L’extrait Óveður – auquel il n’est pas si évident de coller l’étiquette post-rock fait foi de cette nouvelle orientation.

«Nous avons dans le passé proposé un concert avec 18 personnes, explique Jón Þór Birgisson. Cette fois, il n’y a pas de violon et de cuivre. Nous serons que les trois membres de Sigur Rós sur les planches. C’est différent. J’aime cette approche. Nous revenons à la base. C’est un peu plus rock. Ça fait environ un an que nous proposons cette formule et les gens semblent beaucoup aimer. C’est un peu fou, en fait. Après toutes ces dates en 2016, les Nord-Américains redemandent du Sigur Rós!»

Pour parvenir à livrer ce nouveau concept, Sigur Rós a notamment engagé le directeur musical Paul Corley. Celui-ci a aidé les trois musiciens à remodeler leurs chansons pour qu’elles soient offertes en formule trio. Le résultat serait une performance plus pesante et plus rugueuse.

«Nous avons revisité les arrangements de nos vieilles chansons, affirme le guitariste-chanteur. Chaque pièce jouée sur scène dénote quelque chose de différent par rapport à son l’originale, à vrai dire.

«Parfois, les changements sont significatifs comparativement à nos tournées précédentes. C’était assez excitant de retravailler les morceaux.»

Outre la formule trio et les nouveaux arrangements, Sigur Rós propose une toute nouvelle mise en scène. Selon de nombreux critiques qui ont assisté au spectacle, c’est un régal pour les yeux.

«J’aime la proposition visuelle, souligne Jónsi. Elle est importante, car nous bougeons très peu sur scène. La plupart du temps, nous sommes occupés à jouer de nos instruments respectifs. C’est bien d’avoir un stimulus supplémentaire pour le spectateur. À vrai dire, je crois que c’est plus qu’une stimulation… C’est de l’art. Les gens responsables des éclairages ont travaillé très fort, tout comme ceux qui livrent ces belles images projetées sur des écrans géants mobiles.»

Un nouvel album

Depuis plusieurs mois déjà, les membres du groupe concoctent un nouvel opus, qui devrait paraître avant la fin de l’année.

«Nous travaillons encore sur l’album. Nous avons fait une bonne portion du travail avant de partir sur la route. Notre ingénieur de son, qui est aussi un ami, pourra toutefois continuer le processus avec nous, puisqu’il nous accompagne en tournée. Ce serait génial de pouvoir conclure l’enregistrement d’ici la fin de l’année.»

Questionné quant à la possibilité d’entendre certaines de ces nouvelles créations lors du spectacle à la Place des Arts, Jónsi a répondu par l’affirmative.

«Nous tentons de jouer convenablement quelques nouveaux morceaux (rire)! Nous en partageons quelques-uns durant le spectacle. C’est une démarche intéressante : au fur et à mesure que nous sommes satisfaits d’une pièce, nous la présentons au public. Ça permet de proposer du nouveau matériel tout en vérifiant si elle a un bon impact.»

Organisateur d’un festival

Sigur Rós a annoncé au début du mois la création de son propre festival d’art, Norður og Niður (le nom signifie «Tout va en enfer»), qui aura lieu à Reykjavik, en Islande, à l’hiver 2017.

«Ça se tiendra entre Noël et le Jour de l’an. Notre groupe va proposer quatre concerts, du 27 au 30 décembre, dans une salle appelée Harpa (c’est une salle de concert et un centre des congrès situé à Reykjavik, capitale de l'Islande). Ça fait près de quatre ans que nous n’avons pas joué chez nous.»

«Pour le reste de la programmation, c’est un festival qui fait l’arrimage de la musique et des arts : installations, expositions, concerts et rassemblements festifs. Norður og Niður sera une belle manière de revoir plein de nos amis et de promouvoir la culture dans notre pays.»

Sigur Rós offrira encore 17 concerts en Amérique, jusqu’à la mi-juin, avant de se produire sur scène en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon, notamment. Plusieurs villes européennes sont aussi au programme à l’automne.

Sigur Rós sera à la Place des arts de Montréal , les 30 et 31 mai 2017.

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