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Un policier accusé en lien avec la mort de Jean-Pierre Bony à Montréal-Nord

Un policier du SPVM accusé d'homicide involontaire
Radio-Canada

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a confirmé mercredi le dépôt d'une accusation d'homicide involontaire coupable contre un policier de Montréal pour une intervention ayant conduit à la mort de Bony Jean-Pierre, en 2016. L'événement avait entraîné une manifestation qui s'était conclue dans la violence.

Le policier Christian Gilbert avait tiré un projectile en plastique, atteignant Bony Jean-Pierre à la tête alors que celui-ci tentait de s'enfuir par une fenêtre, lors d'une opération qui visait à démanteler un réseau de trafiquants de drogue dans l’arrondissement de Montréal-Nord, le 31 mars 2016. L'homme avait succombé à ses blessures quatre jours plus tard, le 4 avril.

Présentement suspendu avec salaire, Christian Gilbert est accusé « d'avoir causé la mort d'un homme en commettant des voies de fait graves en utilisant une arme à feu », précise le communiqué du DPCP. Il a été libéré sur promesse de comparaître le 6 juillet prochain.

S'il était reconnu coupable, il serait passible d'une peine minimale de quatre ans de prison, selon ce que prévoit l'article 236a) du Code criminel. La peine maximale est l'emprisonnement à perpétuité.

Le 6 avril, une manifestation pour dénoncer la mort de Bony Jean-Pierre et rappeler celle de Fredy Villanueva, lors d’une intervention policière en août 2008, avait viré à l’émeute. La « stratégie de non-provocation » adoptée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait d'ailleurs suscité des critiques.

Le porte-parole de la Coalition contre la répression et les abus policiers, Alexandre Popovic, espère que justice sera rendue et affirme qu'à l'instar de plusieurs personnes à Montréal-Nord, il aura beaucoup d'intérêt pour ces procédures. « Moi, je pense que ce policier-là n’a pas sa place au SPVM. Je pense que la colère va rester », dit-il.

Le cofondateur et porte-parole du mouvement citoyen Montréal-Nord Républick, Will Prosper, admet que son organisme se préparait plutôt à réagir à une absence d’accusation. « On est surpris de la nouvelle, pour vous dire franchement, dit-il. C’est la première fois en 18 ans, contre la police de Montréal, qu’il y a des accusations contre un policier. Connaissant les enjeux et ayant parlé avec plusieurs personnes qui étaient dans l’appartement, c’était normal qu’ils portent des accusations. […] Ça démontre que cette personne-là n’aurait pas dû mourir. »

Dans un bref communiqué, le SPVM affirme avoir pris connaissance du communiqué de presse du DPCP. Il ne fera aucun autre commentaire pour l'instant, « afin de ne pas nuire à l’équité et à l’intégrité du processus judiciaire ».

C'est la Sûreté du Québec qui avait mené l'enquête dans cette affaire, puisque le Bureau des enquêtes indépendantes n'avait pas encore été mis en place.

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