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Denis Coderre nie les propos rapportés par une policière du SPVM (VIDÉO)

«Je serai ton futur boss»: Coderre nie les propos rapportés par une policière

La commission d'enquête sur les sources journalistiques a eu vent, mardi, d'une autre enquête reliée à l'histoire du billet de contravention remis en 2012 par une policière à Denis Coderre, aujourd'hui maire de Montréal, mais qui ne l'était pas encore à l'époque.

Lundi, un document déposé devant la commission faisait référence à une déclaration de la policière qui a émis le billet voulant que M. Coderre lui aurait à l'époque mentionné qu'il allait être son "futur boss".

Il s'agissait alors d'une contravention pour des droits d'immatriculation impayés.

Depuis, M. Coderre a nié avoir dit cela et a affirmé qu'il témoignerait éventuellement devant la commission d'enquête.

Mardi, le policier Normand Borduas, alors à la Direction des affaires internes du Service de police de la ville de Montréal, a indiqué qu'il avait appris, à l'été 2015, que son propre rapport d'enquête pour abus de confiance, à la suite de la fuite dans les médias concernant cette histoire du billet, n'avait pas été transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales, parce qu'il y avait une seconde enquête reliée à cette histoire de billet, cette fois de l'Escouade de protection de l'intégrité municipale.

L'EPIM mène des enquêtes criminelles qui ont pour but de protéger l'intégrité municipale.

"Il y avait une enquête dans une autre division sur la base du billet qui a été donné, à savoir que quelqu'un s'était plaint du comportement du maire et qu'il y avait une enquête en cours en lien avec ce billet-là", a relaté l'enquêteur Borduas.

Mais la transmission au DPCP de son rapport d'enquête interne sur cette affaire avait également été retardée par le fait qu'on lui avait demandé d'interroger un troisième policier.

Et le témoin a aussi indiqué, mardi, qu'il y avait eu un second constat d'infraction remis au maire Coderre, en septembre 2014, cette fois à Laval.

L'enquêteur Borduas a répété son interprétation énoncée la veille, voulant qu'en faisant couler aux médias des informations, des policiers voulaient ainsi nuire à la réputation du maire Coderre, à cause des mauvaises relations de travail qu'il entretient avec le syndicat des policiers.

"C'est à ma connaissance que les syndicats policiers se tiennent entre eux. C'est à ma connaissance que dans ce cas-ci, il y a la mention à plusieurs reprises de l'implication directe ou indirecte de la Fraternité (des policiers de Montréal). Et il est aussi de connaissance que le policier qui émet une contravention, soit à Laval ou à Montréal, est un policier syndiqué", a résumé le témoin Borduas.

Fuites alarmantes

Par ailleurs, l'enquêteur Borduas s'est inquiété du fait que le phénomène des fuites dans les médias concernant des enquêtes policières semblait prendre de l'ampleur à une certaine époque. C'était même "alarmant" à ses yeux.

L'enquêteur est arrivé à cette division du SPVM en août 2014 et durant les deux années et demie durant lesquelles il y a travaillé, il a participé à une douzaine d'enquêtes internes, dont quatre qui avaient trait à des fuites dans des médias, a-t-il précisé devant la Commission d'enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques.

"C'est quand même beaucoup. J'en ai eu quand même quatre pour mon court passage là-bas. À travers le temps, on a constaté que le phénomène ne diminuait pas, mais plutôt tendait à se répéter", a affirmé le témoin.

Pendant qu'il menait une enquête interne, le policier Borduas a aussi été informé de la tenue d'une autre enquête concernant des fuites dans les médias, baptisée F8.

Celle-ci avait trait à des fuites concernant le fait que des policiers avaient reçu la consigne de ne pas intervenir dans certains quartiers de Montréal-Nord.

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