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État islamique: l'avenir de la Syrie et de l'Irak est loin d'être positif selon un rapport

Ce rapport sur l'État islamique n'attisera pas votre peur des djihadistes
200m far away from the Al-Nuri-mosque, where Abu Bakr al-Baghdadi calles the so called Caliphate, fighters of the Federal Police are trying to come closer to the mosque through the busy neighbourhood, in Mosul, Iraq, on April 2, 2017. (Photo by Sebastian Backhaus/NurPhoto via Getty Images)
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200m far away from the Al-Nuri-mosque, where Abu Bakr al-Baghdadi calles the so called Caliphate, fighters of the Federal Police are trying to come closer to the mosque through the busy neighbourhood, in Mosul, Iraq, on April 2, 2017. (Photo by Sebastian Backhaus/NurPhoto via Getty Images)

Même si l’État islamique venait à perdre des territoires en Irak et en Syrie, les répercussions seraient tout de même loin d’être positives. C’est du moins de ce que croient plusieurs experts interrogés dans le cadre d’une conférence organisée par les services de renseignement canadien et français.

En février 2017, le Service canadien du renseignement de sécurité et la Direction générale de la Sécurité extérieure ont mené un atelier pour évaluer les possibles conséquences de la perte des régions contrôlées par l’organisation terroriste État islamique, qui y proclame l’instauration d’un califat depuis juin 2014.

Le rapport «Comprendre l’après-Daech» expose le point de vue anonyme des conférenciers quant aux grandes tendances politiques et sécuritaires en Irak et en Syrie et à l’évolution de la situation dans ces deux pays durement touchés par la guerre et le terrorisme.

«Malgré les succès du régime d’Assad et les difficultés de l’opposition, une solution politique et militaire au conflit demeure peu probable. Le conflit risque donc de se figer», prédisent les experts même si le régime de Bachar al-Assad est aujourd’hui en meilleure posture grâce aux interventions russe et iranienne. Le groupe terroriste demeure bien enraciné notamment dans l’est de la Syrie grâce à sa force et à la faiblesse de ses adversaires locaux.

Les experts demeurent aussi défaitistes du côté de l’Irak. «La situation en Irak laisse peu de place à l’optimisme. Il y a certes eu des progrès réels – quoique lents – dans la campagne pour reprendre Mossoul, mais l’efficacité et la détermination de Daech [État islamique] dans sa défense de la ville a rendu l’offensive difficile et forcé le gouvernement irakien à y déployer des unités stationnées dans d’autres provinces du pays.» La libération de Mossoul, au nord de l’Irak, aura lieu en 2017, mais engendra autant de problèmes qu’elle en résoudra selon un participant.

Même si l’État islamique a connu un déclin graduel après 2015 — «principalement en raison de la pression exercée par la coalition menée par les États-Unis» —, le mouvement djihadiste n’est pas sur le point de se résorber. «Cet environnement va demeurer propice – en raison de la guerre en Syrie et de la dysfonction politique en Irak – à l’épanouissement de groupes extrémistes sunnites, que ce soit Daech ou une nouvelle mouture», indique le rapport.

«La campagne d’Europe»

Les experts affirment que les différents attentats revendiqués par l’État islamique et qui ont touché l’Europe ces dernières années ne doivent pas être perçus comme des punitions contre les efforts de la coalition internationale pour combattre le groupe.

«Il importe de souligner que les attentats qui ont depuis ensanglanté Paris, Bruxelles, Nice ou Berlin ne constituent dès lors pas des "représailles djihadistes" à des opérations occidentales, mais bel et bien le fruit d’une campagne préméditée que la coalition n’a pas été en mesure d’entraver complètement.»

La «campagne d’Europe» précède les bombardements de la coalition internationale, qui ont commencé en août 2014 en Irak et en septembre en Syrie, puisque l’attentat contre le Musée juif de Bruxelles, la première attaque de l'organisation terroriste en Occident, a eu lieu en mai 2014.

Le rapport conclut sur une note alarmiste: «la dynamique mondiale de Daech [État islamique] est à toutes choses égales, par ailleurs, appelée à se poursuivre, voire à se développer, ce qui ne peut qu’encourager la campagne d’Europe de la terreur djihadiste.»

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