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Bombardier: Pierre Beaudoin quittera son poste de président du CA (VIDÉO)

La rémunération des patrons de Bombardier suscite aussi la grogne aux États-Unis.

Malgré la fronde des caisses de retraite canadiennes et américaines contre la gouvernance chez Bombardier, l'assemblée annuelle du constructeur d'avions et de trains est moins houleuse que ce à quoi certains s'attendaient.

Le seul changement notable a été la décision de Pierre Beaudoin d'abandonner, à compter du 30 juin, son titre "exécutif" - soit la partie liée à la gestion quotidienne - à la tête du conseil d'administration.

Tout comme les autres candidats, le petit-fils de Joseph-Armand Bombardier a été réélu comme président du conseil avec 92,32 pour cent d'appuis et l'approche de l'entreprise en matière de rémunération a une fois de plus été adoptée par une large majorité.

Devant quelque 800 personnes réunies dans le centre de finition des avions Global, à Dorval, M. Beaudoin a brièvement commenté la diminution de son rôle en affirmant qu'il était demeuré impliqué dans l'entreprise pour assurer une "transition harmonieuse" avec Alain Bellemare, président et chef de la direction depuis 2015.

"Le temps est venu pour moi de demander au conseil d'administration de procéder à ce changement pour compléter cette transition réussie de deux ans", a dit M. Beaudoin, dont le salaire devrait être révisé à la baisse de façon considérable.

La controverse découlant des hausses de salaires avait incité Bombardier à repousser d'un an, soit jusqu'en 2020, certains paiements qui devaient être versés à compter de 2019 à ses six plus hauts dirigeants. Initialement, leurs émoluments devaient totaliser 32,6 millions $, ce qui représentait une augmentation de 50 pour cent sur un an.

Cette décision de M. Beaudoin ne va pas aussi loin que ce que réclamait le front commun de quatre des plus importants gestionnaires de caisses de retraite au pays _ dont la Caisse de dépôt et placement du Québec _ ainsi que le Fonds de solidarité FTQ. Ceux-ci s'opposaient à la réélection de M. Beaudoin à la tête du conseil d'administration.

Quant à la politique de rémunération de l'avionneur, elle a récolté 93,97 pour cent d'appuis.

Ces résultats ne sont guère surprenants, étant donné que la famille Beaudoin-Bombardier, grâce aux actions à droit de vote multiple, contrôle 53,23 pour cent des droits de vote même si elle ne détient qu'environ 13 pour cent des titres en circulation.

Dans leurs interventions au micro durant l'assemblée, peu d'actionnaires ont critiqué la haute direction de Bombardier, mettant plutôt l'accent sur l'importance de conserver le contrôle de l'entreprise au Québec.

Un comité d'accueil

Néanmoins, réunis par des organisations syndicales et Québec solidaire, quelques dizaines de manifestants ont décidé de se présenter à Dorval pour dénoncer, sous haute surveillance policière, les augmentations de salaires avec des slogans et des banderoles.

Le député de Québec solidaire Amir Khadir a qualifié d'inacceptable ce qu'il considère comme une "manoeuvre de la famille Beaudoin".

"C'est une espèce d'annonce cosmétique pour essayer de nous endormir, a-t-il lancé. Ce qu'on veut, c'est l'annonce que ces augmentations sont abandonnées, que Daniel Johnson et que tous les autres membres du conseil d'administration qui ont pris cette décision irresponsable de détourner l'aide publique pour s'enrichir personnellement prennent la responsabilité de leur acte, abandonnent ces augmentations et soient blâmés par Bombardier.".

À Québec, la réduction du rôle de M. Beaudoin n'est qu'une "demi-mesure", a estimé le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, qui l'a invité à se retirer complètement.

"Il se retire à moitié. (?) Je pense que ce serait sain qu'il ne soit plus président du conseil d'administration", a dit M. Lisée en point de presse à l'Assemblée nationale.

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a pour sa part préféré ne pas commenter la décision.

"C'est aux actionnaires de se prononcer, a-t-il dit. L'État, le gouvernement, n'est pas actionnaire, nous n'avons pas à nous prononcer. Depuis le début, j'avais dit que c'était une décision qui devait être discutée parmi les actionnaires de l'entreprise et c'est ce qui se fait maintenant."

Quant à sa performance pour le trimestre terminé le 31 mars, Bombardier (TSX:BBD.B) a affiché une perte nette de 31 millions $ US, ou deux cents US par action, par rapport à une perte nette de 138 millions $ US, ou sept cents US par action, il y a un an.

Les revenus se sont repliés de neuf pour cent, à 3,58 milliards $ US.

Voir aussi:

Bombardier CSeries

La CSeries de Bombardier

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