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Rapport SOS Homophobie 2017 en France: les témoignages d'actes transphobes ont doublé en un an

Une hausse liée en partie à une forte médiatisation.
Blonde and redhead woman wrapped in rainbow flag
Pekic via Getty Images
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"T'as qu'à mettre ta perruque pour pas avoir froid", "T'es attiré-e par qui? Les animaux, pas vrai?" En 2016, SOS Homophobie a recueilli bien plus de témoignages faisant état de transphobie que l'année précédente. Dans son rapport annuel, dévoilé ce mercredi 10 mai, l'association française annonce avoir reçu 121 témoignages, contre 63 en 2015, soit près du double.

Rejet, ignorance, discrimination, insultes, harcèlement, agressions physiques, sont autant de formes que prennent ces actes ou paroles transphobes.

L'association explique dans son rapport qu'Internet joue un rôle important dans l'augmentation des cas rapportés cette année. "Nombreux-ses sont les 'trolls" qui, profitant de l'anonymat offert par le Net, se déchaînent. On les retrouve dans des commentaires d'articles sur des trans battu-e-s et tué-e-s partout dans le monde: 'Attends t'as une bite ou pas? Je sais pas si t'es un travelo, mais beurk, être fier d'une maladie mentale.' Ou sur Facebook, pour commenter la mort d'une personne trans à Rouen: 'Une bonne nouvelle', 'On n'aime pas les travelos'", est-il détaillé dans le rapport.

Médiatisation des sujets sur la «transidentité»

Cette hausse s'explique en partie par plusieurs débats et les nombreux articles de presse publiés, notamment à propos des célébrités trans et de la loi sur l'état civil, qui a été un peu simplifiée, même si elle est très loin de satisfaire les premiers concernés.

"Pour mettre en avant ce point d'actualité, de nombreux journaux lui ont consacré des articles, et les commentaires laissés sur Internet sont parfois particulièrement violents: négation du droit à fonder une famille, du droit à une vie affective et amoureuse", écrit l'association.

Mais la transphobie ne se passe pas qu'en ligne et SOS Homophobie rapporte également des témoignages de harcèlement et d'agressions physiques dans l'espace public. En avril dernier par exemple, une bénévole et militante de l'Association nationale transgenre (ANT), Emilie Dauby, a été violemment agressée devant le centre LGBT de Paris.

Une transphobie mieux perçue par ses victimes

Est-ce que cela signifie forcément que le pays est plus transphobe qu'auparavant? Il est aussi possible que les personnes trans osent plus témoigner d'agressions et de discriminations qu'auparavant, que la transphobie est "de mieux en mieux perçue par les victimes". "C'est par leurs récits que nous pouvons mieux comprendre et appréhender ces formes de rejet et de violence afin de mieux les combattre. Plus que jamais, rompre le silence participe de la lutte contre toutes les LGBTphobies", souligne l'association.

Reste que cette fois, l'association a quand même reçu 1575 témoignages d'actes LGBTphobes. C'est 19,5% de plus qu'en 2016. Et les cas d'agressions physiques ne diminuent que peu: 121 contre 152 l'an dernier.

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