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Urbania «contamine» Radio-Canada

Urbania «contamine» Radio-Canada
Radio-Canada

La série s’intitule Urbania et elle est fidèle à l’esprit du magazine et du portail web du même nom. Et, surtout, elle est partout : sous forme d’émission régulière à la télévision (à ARTV, le jeudi, à 21h, dès ce soir, 4 mai, et à Radio-Canada plus tard cet été), de web-documentaires et de baladodiffusions (Premièreplus.ca).

Le concept? Chaque épisode d’une heure d’Urbania relayé au petit écran se concentre sur un thème en particulier («les nouveaux riches», «l’armée», «la rupture» et «le nouveau féminisme») et est complémenté par du contenu exclusif décliné dans les web-documentaires et les baladodiffusions.

Portraits et entrevues sont au cœur de la proposition, animée par la jeune Rose-Aimée Automne T.Morin, rédactrice en chef et reporter de la mouture papier d’Urbania. 60 personnalités, pour la plupart inconnues du grand public, issues de divers horizons (dont deux chiens et une sorcière féministe, sans blague) ont témoigné dans l’une ou l’autre des versions, pour l’une ou l’autre des thématiques.

De l’expression même du producteur Philippe Lamarre, Urbania «contamine» désormais toutes les plateformes de Radio-Canada, avec l’objectif de répandre son ton irrévérencieux et audacieux sur le plus vaste terrain possible.

«Notre talent, c’est de trouver des gens qui sont un peu dans les coulisses de la société et de les mettre en lumière, explique Philippe Lamarre. L’intérêt d’Urbania, c’est de regarder la société à travers le prisme d’un thème, et de faire découvrir des personnages hauts en couleur.»

Par exemple, dans l’excellente première heure, consacrée aux «nouveaux riches», on rencontre le très terre-à-terre jeune fondateur de la chaîne de boutiques Empire, Phil Grisé, on s’initie à l’étiquette chez les fortunés avec le majordome Charles Macpherson, on questionne une gagnante de la loterie «1000$ par semaine à vie» et on fait la connaissance de Christophe Savary, un «chasseur d’héritiers». L’informatif y côtoie l’ironique, sans que l’un ou l’autre ne devienne trop lourd, dans un résultat ludique et très dynamique.

Essayer pour se renouveler

Les quatre angles choisis par la toute petite équipe d’Urbania – seulement deux recherchistes ont bossé à temps plein, pendant 140 jours, pour dénicher les intervenants liés aux différents sujets – ont été acceptés d’emblée presque tels quels par Radio-Canada.

Avec les «nouveaux riches», on souhaitait explorer cet «archétype intéressant», la notion de «rupture» était fascinante de par son caractère universel et émotif, et par le biais de «l’armée», on souhaitait s’infiltrer dans l’arrière-scène d’une grande institution canadienne. Quant au «nouveau féminisme», le mouvement est tellement d’actualité qu’il était difficile de passer à côté ; pour les besoins de la cause, les troupes d’Urbania se sont rendues à Mexico, où au moins sept féminicides sont commis par jour, et en Ukraine, pour nous mettre à jour sur l’évolution des Femen, dix ans après la création du groupe.

En chiffres, Urbania représente plus de cinq heures de matériel, et 55 histoires racontées, sur trois supports. Aux 140 jours de recherche se sont ajoutés 35 jours de tournage et 115 jours de montage, auxquels se sont greffés 75 collaborateurs, incluant des programmeurs, des designers et des musiciens, aspect multiplateforme oblige.

Aux yeux de Philippe Lamarre, un véhicule aux multiples tentacules comme Urbania constitue un début de solution à l’éloignement de la population des médias traditionnels.

«Je pense que, si on veut se renouveler, c’est important d’être audacieux et d’essayer des choses, plaide le créateur, qui produit aussi C’est juste de la TV à ARTV. Je ne sais pas si on a trouvé la solution parfaite, mais on essaie quelque chose.»

«On va rejoindre les gens de toutes les façons possibles. Oui, la fenêtre télé est toujours la plus porteuse au Québec, et la télé est encore en santé, mais d’aller chercher les gens par l’audio, le documentaire, le mobile, c’est une façon d’aller recruter l’auditoire là où il se trouve. Au lieu d’attendre que les gens débarquent chez nous comme le font les médias de masse, nous, on investit les plateformes, on entre partout. En ce moment, les nouvelles générations n’ont pas la même relation au contenu québécois que, moi, j’ai pu avoir, quand j’étais devant ma télévision tous les soirs à 18h pour regarder Passe-Partout. Ces habitudes n’existent plus maintenant, et il faut être là où les gens sont.»

L’équipe d’Urbania espère avoir le feu vert pour concocter une deuxième saison à son projet à grand déploiement, mais des ficelles demeurent encore à attacher.

«C’est sûr qu’on n’a pas fait quatre épisodes pour tirer notre révérence ensuite», avance Philippe Lamarre d’un air déterminé.

Urbania, le jeudi, à 21h, à ARTV, les 4, 11, 18 et 25 mai. Les épisodes sont également disponibles sur le site web d’ARTV, tout comme es liens utiles aux web-documentaires et aux baladodiffusions.

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