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«Slava's SnowShow»: une magie toute juvénile

«Slava's SnowShow»: une magie toute juvénile
Paméla Lajeunesse

L’hiver n’est pas complètement fini. Mais n’ayez crainte, vous n’avez pas besoin de ressortir vos pelles : c’est plutôt à l’intérieur du Théâtre St-Denis, à Montréal, que se concentre le blizzard, non pas blanc, mais teinté des couleurs tendres de l’enfance. Et il vous fera rire plutôt que pleurer, c’est promis.

Presque dix ans après avoir tourbillonné pour la dernière fois dans la métropole, en 2008, le Slava’s SnowShow est de retour en ville pour nous en mettre plein la vue.

Souvent galvaudée, l’expression «en mettre plein la vue» prend réellement tout son sens ici. Sans dialogues clairs, mais éminemment sonore et surtout visuelle, l’épatante mise en scène russe vaut le détour de par sa singularité, son originalité, sa poésie, son humour et l’émerveillement qu’elle suscite.

Véritable expérience en soi, le Slava’s SnowShow fait réagir son parterre comme rarement d’autres prestations du genre y parviennent. Souvent abstraits, parfois absurdes, les tableaux ne sont pas nécessairement enlevants. Il faut en fait ouvrir grand ses yeux et se laisser transporter par cette magie juvénile qui, assurément, finira par se frayer un chemin jusqu'au cœur et au cerveau. Le départ est un peu lent, les plus rationnels se demanderont à quoi ça rime, mais plus tard, en deuxième partie, on comprendra.

Ce n’est pas ici le genre de spectacle avec fil conducteur menant de A à Z, ou dans lequel on nous dit quoi penser et ressentir. Ça ne conviendra donc peut-être pas à tout le monde, mais la qualité et le caractère rassembleur sont ici indéniables. Slava’s SnowShow n’a rien à voir avec un enchaînement de cirque ou une performance de clown nasillarde ou tapageuse et, en ce sens, la création réinvente certainement le genre.

Prévoyez toutefois le budget nécessaire pour vous faire ensevelir, puisque l’enchantement a un prix : les billets pour Slava’s SnowShow se détaillent entre 57,75$ et 78,50$ chacun, pour environ une heure trente de divertissement.

Toile d’araignée

Dites Slava’s SnowShow, et vous pourriez possiblement allumer beaucoup d’étincelles dans les yeux de vos interlocuteurs. C’est que l’amuseur Slava et ses complices font du chemin depuis 1993 et en sont à leur quatrième crochet à Montréal (après 1999, 2002 et 2008). Plusieurs l’ont donc déjà vu et apprécié.

En statistiques, c’est l’équivalent de 6000 représentations. De 4000 depuis 2005. De 400 présentations par semaine, sur 60 semaines par année. Et de plus de cinq millions de spectateurs. Au Union Square Theatre, à New York, 1000 éditions du Slava’s SnowShow ont été offertes en deux ans, un record. Le Slava’s SnowShow a plusieurs déclinaisons et interprètes à travers le monde et s’est déployé à guichets fermés à plus de 10 reprises en Amérique du Nord, en France, au Royaume-Uni, en Italie, au Mexique, en Allemagne et en Autriche, en Australie et en Nouvelle-Zélande et en Espagne. Ainsi, les pitreries bon enfant du personnage sont devenus une véritable entreprise.

On verra la signification qu’on veut dans ces tableaux de peu d’accessoires, où le clown Slava vêtu de jaune et ses drôles de lurons arborant des chapeaux-oreilles font la pluie et le beau temps (ou la neige et le beau temps?!).

Des requins se dépêtrant en eaux tumultueuses, des ballons qui tiennent seuls en l’air, des conversations en langage inventé dans de gros téléphones, des artistes qui font crier le public simplement en bougeant le pied (l’interaction est impressionnante), un départ et des adieux : voilà ce qu’on comprend de quelques-unes des saynètes, parfois très drôles.

On retiendra particulièrement la gigantesque toile d’araignée qui recouvre complètement la salle juste avant l’entracte; les gloussements des gens, lorsqu’ils se font «attaquer» par cette matière s’apparentant à de la mousse de sécheuse, est impayable. Difficile de rester stoïque devant un enthousiasme collectif qui se répand aussi rapidement.

Puis, la tempête finale, tout en confettis, appuyée par des éclairages de circonstances, qui nous aveugle littéralement et nous fait craindre le pire pour le pauvre concierge des lieux, qui devra tout balayer ensuite! Le mot magnifique est faible pour bien qualifier cette majestueuse et hypnotisante idée. Encore là, le parterre, extatique, en redemande. Et ces immenses ballons de toutes les couleurs lancés dans la foule au moment de la tombée du rideau ajoutent une couche supplémentaire à la bonne humeur générale.

Mais le concept de la tornade de morceaux de papier – un canon est même installé à l’extérieur du Théâtre St-Denis et se met à cracher dès l’ouverture des portes – revient souvent et demeure le principal emblème de ce Slava’s SnowShow plein de fantaisie et qui, malgré son apparence légère, requiert une attention et une concentration de tout instant. Et elle est la raison d’être numéro 1 du Slava’s Snow Show, parce qu’amenée et fignolée avec tellement de candeur et d’imagination.

Slava’s SnowShow, au Théâtre St-Denis jusqu’au 21 mai. Hahaha.com pour toutes les informations.

«Slava's Snowshow» au Théâtre St-Denis

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