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«La voix» à TVA : le public tranche en demi-finale

«La voix» : le public tranche en demi-finale
TVA

Il n’y avait que le public qui décidait à La voix, dimanche. Déjà parvenus au palier de la demi-finale, les deux candidats restants de chaque équipe ont dû se défendre avec leur seul talent vocal pour espérer passer à l’ultime chapitre de la compétition.

Le verdict est maintenant tombé : ce sont David Marino (équipe Pierre Lapointe), Frank Williams (Équipe Isabelle Boulay), Ludovick Bourgeois (Équipe Éric Lapointe) et Rebecca Noelle (Équipe Marc Dupré) qui seront les quatre finalistes de La voix 2017 et croiseront le fer lors de l’ultime épisode de dimanche prochain, à la fin duquel sera couronné le ou la gagnant(e), «la» nouvelle voix du Québec. Il ou elle repartira avec un contrat d’album et une alléchante bourse de 65 000$.

On nous promet d’ailleurs toute une fiesta, avec des invités de renommée internationale tels The Jacksons et Florida Georgia Line, ainsi que d’ex-diplômés de La voix, soit Valérie Carpentier, Matt Holubowski et Stéphanie St-Jean, de même que Deux frères, les Sœurs Boulay et les artistes de la comédie musicale Footloose. Il y aura du monde à la messe, comme on dit!

Voici notre compte-rendu de la demi-finale.

Équipe Pierre Lapointe

Lorsqu’est venu le temps de livrer ses commentaires à ses protégés, David Marino et Sam Tucker, Pierre Lapointe leur a dit à tous deux sensiblement la même chose : qu’ils sont immédiatement prêts à faire carrière dans la musique. De fait, les prestations offertes par David et Sam étaient de très haut calibre, et monsieur et madame tout-le-monde a sûrement eu du mal à trancher.

Jeune crooner de 18 ans à la maturité impressionnante, David Marino a encore une fois tout transcendé sur L.O.V.E de Nat King Cole. Avec son sourire confiant, ses coups de jambes et autres gestes judicieusement appropriés, l’adolescent s’est une fois de plus fait remarquer, les réseaux sociaux étant toujours dithyrambiques à son endroit. «Le monde t’appartient, David», l’a félicité Pierre Lapointe.

Son comparse Sam Tucker a pour sa part joué d’audace en reprenant Toxic, de Britney Spears. Il fallait être attentif pour reconnaître le tube dance-pop dans la bouche de Sam, qui l’a littéralement réinventé, avec succès, dans un emballage blues-rock. Très réussi. «Je n’ai jamais décelé un petit moment de faiblesse, que ce soit en répétitions, ou que ce soit là, live, s’est enflammé Pierre Lapointe. Je fais partie de tes premiers fans…»

Si ardue la décision eusse-t-elle été à prendre, c’est David qui a obtenu son laissez-passer pour dimanche prochain, en récoltant 56% du scrutin. Mais ce fut serré, car Sam s’est sauvé avec l’honorable pourcentage de 44%. David paraissait abasourdi de sa victoire.

Équipe Isabelle Boulay

Dans le clan d’Isabelle Boulay, les hostilités opposaient Frank Williams et Louis-Paul Gauvreau.

L’Acadien Frank Williams a commencé en retravaillant On jase de toi, de Noir Silence, pour la transformer en air country, un genre qui collait bien au texte et aux sonorités du morceau. Si Marc Dupré a comparé l’organe vocal du timide Frank à un chemin de terre rocailleux, Isabelle Boulay a plutôt jasé en termes de médecine. «Charles Aznavour disait que les artistes sont les pharmaciens de l’âme (…) Et chaque fois que tu chantes, je ne sais pas ce que ça me fait, mais ça soigne des affaires (…) Si un jour je tombais malade, je voudrais que ça soit toi qui me soigne!», a-t-elle imagé de sa légendaire poésie.

Quant au désormais célèbre Louis-Paul Gauvreau, le chanteur métal avait beau avoir l’air presque menaçant en grognant les paroles de Hurt, de Nine Inch Nails, il était quand même touchant. Difficile de rester insensible en constatant les efforts du jeune homme, qui a accepté de travailler fort pour sortir de son créneau et se faire valoir devant un public peu habitué à son style. Sa relecture, très sensible et efficace, était digne de n’importe quelle autre du même titre. Isabelle Boulay avait raison en soulignant que Louis-Paul a rendu, dimanche, son interprétation la plus mélodieuse et, mis à part son timbre caverneux qui le distingue tant, le garçon de 28 ans, de Saint-Basile-le-Grand, n’avait pas à rougir devant les spectacles offerts par ses camarades. «Tu m’as fait vivre une de mes plus belles émotions de coach», l’a encensé sa guide. Pierre Lapointe, lui, a insisté sur le fait que chanter comme le fait Louis-Paul est «terriblement difficile».

Les Québécois ont fait mentir les pronostics : alors qu’on croyait qu’il était écrit dans le ciel que Louis-Paul accéderait à la finale (et remporterait peut-être même cette édition de La voix), c’est Frank qui s’est hissé au sommet du choix populaire, de justesse, recevant 52% des suffrages, versus 48% pour Louis-Paul. Visiblement content pour son pote Frank, Louis-Paul a blagué qu’il trouvait matinale l’heure des entrevues à Salut, Bonjour!, et a reconnu que son expérience au concours avait brisé ses préjugés envers ce type de «gimmick», comme il l’a si bien dit.

Équipe Éric Lapointe

Bien malin celui qui aurait pu prédire l’issue du dernier duel entre Désirée et Ludovick Bourgeois, dans les rangs d’Éric Lapointe, chacun ayant ses forces et particularités et jouissant d’une belle faveur populaire.

On aime ou on n’aime pas les envolées graveleuses de la réservée Désirée, qui tient autant des chanteuses à grandes voix que des rockeuses les plus endurcies. L’amalgame était frappant sur Je ne t’aime plus, de Mario Pelchat. Éric Lapointe la contemplait avec beaucoup d’émotion dans le regard.

La ressemblance entre Ludovick Bourgeois et son père Patrick est hallucinante. Le participant à l’allure juvénile a semblé beaucoup s’amuser sur Drops of Jupiter, de Train, une power ballade pop qui a abondamment grésillé sur les ondes radio et qui lui convenait fort bien. Son coach a salué sa «solide performance». «Sous l’effet de l’adrénaline, tu es toujours à ton meilleur», a ajouté Lapointe, spécifiant qu’il craque pour la nonchalance et l’assurance de son poulain.

Avec 71% des votes contre 29% pour Désirée, Ludovick a triomphé sans trop de mal. On ignore si les téléspectateurs penchent davantage vers ses capacités en chant ou vers son joli minois, mais plusieurs proclament déjà Ludovick roi de cette saison de La voix. À suivre…

Équipe Marc Dupré

Alors qu’on croyait Michaël désavantagé d’emblée parce que le grand public était déjà familier avec son nom et son visage, le fier papa a causé la surprise en atteignant la demi-finale sous la protection de son ami Marc Dupré. Il a affronté la brune Rebecca Noelle à l’avant-dernier droit.

Michaël ne se l’est pas donnée facile en s’attaquant à L’escalier, de Paul Piché, dont les mots se vivent beaucoup plus qu’ils ne se crient. Michaël voulait sans doute démontrer plus que jamais toute la puissance dont il est capable, mais il n’avait pas choisi la bonne pièce pour le faire ; ce que son Escalier a gagné en intensité, elle l’a perdu en profondeur. On ne pouvait pas saisir toute la richesse des mots de Piché à travers les poussées presque larmoyantes de Michaël. Ça ne l’a pas servi, lui, et ça n’a pas servi la chanson non plus. Ce ne fut hélas pas un excellent coup pour celui qui est pourtant bourré de possibilités, et qui, côté coffre, n’a rien à envier à qui que ce soit.

Avec son Power of Love, Rebecca Noelle a sûrement fait courir des frissons sur la peau de plusieurs, dont Marc Dupré, qui s’est avoué bouleversé à la fin de sa prouesse. Même si son adversaire bénéficiait d’un grand appui général et de bonnes chances, l’étoile de Rebecca a brillé très fort dimanche, sa force, sa vigueur et la clarté de son timbre ayant tout jeté par terre. «Digne d’un disque», l’a qualifiée Pierre Lapointe. «À chacune de tes performances, j’oublie mon rôle de coach, j’oublie qu’on est dans un concours, je suis chaviré par cette grande voix-là… », a renchéri Marc Dupré devant la demoiselle originaire d’Ottawa.

Autre suspense au résultat presque impossible à deviner. Rebecca a finalement raflé les honneurs avec 59% du support des gens. Michaël n’avait néanmoins pas à rougir de son 41%.

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