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«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants

«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants

Le lien unique entre Gilles Vigneault et Fred Pellerin, la sensibilité de Christine Beaulieu, le voyage en arrière, à l’époque de l’Expo 67, l’école de rêve du ministre Sébastien Proulx, l’engouement pour les émissions de rénovation… Voici cinq moments croustillants qui ont retenu notre attention à Tout le monde en parle, cette semaine.

Fred Pellerin, comme un fils

Gilles Vigneault et Fred Pellerin se sont unis dans plusieurs projets, notamment dans le documentaire Le goût d’un pays, récemment diffusé à Radio-Canada et sous peu disponible en DVD. Plusieurs voient dans le second un héritier du premier. De fait, Monsieur Vigneault a un peu hésité, mais a quand même utilisé le mot «fils» lorsque Guy A.Lepage lui a demandé quel type de relation l’unit à Fred Pellerin.

«S’il le pensait, ça me ferait plaisir, a-t-il lancé spontanément. Fred, c’est une génération très différente de la mienne, mais nous avons les mêmes manières de voir certaines choses, comme l’identité, les valeurs (…) Nous avons la même manière de voir le monde, à partir d’un village (Natashquan pour Gilles Vigneault, Saint-Élie-de-Caxton pour Fred Pellerin, NDLR). Ce qu’il a fait avec son village ressemble beaucoup ce que j’ai fait avec le mien, en se créant un identitaire», a détaillé Gilles Vigneault qui, pendant son entretien, a aussi parlé de l’importance d’élargir la notion d’identité québécoise à celle du voyage, a évoqué la patience des Premières Nations, a confié qu’il écrit à la main et à la dactylo, mais jamais à l’ordinateur, et a expliqué ce qu’ils souhaite transmettre aux auteurs-compositeurs qui se soumettent chaque année à la résidence d’écriture qu’il donne chez lui (Alex Nevsky, Patrice Michaud, Vincent Vallières et les Sœurs Boulay se sont notamment prêtés au jeu dans les dernières années). Entre autres conseils, il leur dit toujours de ne jamais mépriser leurs premières œuvres, car elles sont les premières marches de l’escalier qui les propulsera plus haut.

Quand on a vu un extrait de lui chantant sa chanson Le grand cerf-volant en duo avec sa fille Jessica, Gilles Vigneault s’est remémoré l’enfant qu’elle était, qui dormait sous le piano de son papa à l’âge de 4 ans, qui a dû attendre d’atteindre ses six ans avant de suivre ses premiers cours de musique et qui a constamment persévéré dans le métier par la suite. Il a parlé des moments partagés avec elle sur scène comme d’une «grosse récompense». «Voir un enfant qui a une passion, qui la suit et qui s’entête à la réussir, c’est extraordinaire!», s’est enflammé Gilles Vigneault.

Marie-Jeanne Rivard

«Tout le monde en parle»: les invités 23 avril 2017

Compassion pour Karla

Venue à Tout le monde en parle pour parler de sa pièce documentaire J’aime Hydro, Christine Beaulieu a eu l’occasion de réfléchir, étonnamment, sur le cas de Karla Homolka, dimanche. C’est que l’actrice a incarné la criminelle dans une reconstitution de l’émission Délateurs, présentée à Canal D au début janvier, et Guy A.Lepage a voulu savoir si elle avait été capable d’éprouver une forme de sympathie pour son personnage.

«Il faut toujours ne pas juger nos personnages, a observé Christine Beaulieu. Il faut trouver un moyen de les aimer, sinon on n’arrive pas à les défendre. Moi, ce qui m’intéresse dans le fait de jouer, c’est d’aller voir tous les racoins possibles de l’humain (…) Là, c’est une vraie personne, qui est près de nous, qui nous écoute peut-être en ce moment. C’est extrêmement délicat, mais il reste que c’est une zone de l’humain. C’est une zone horrible, dangereuse, qui fait peur, qui nous effraie, mais c’est une zone qui existe pareil, et on dirait que je l’ai abordée comme ça, en me disant : prends-là comme un grand personnage de théâtre, et essaie de voir ce qui s’est passé en dedans d’elle pour en arriver à ça. Je l’ai défendue le mieux possible.»

«Moi, je crois à la réhabilitation, complètement, a continué la comédienne. Je crois à ça. Je crois que cette femme-là peut se refaire une vie, qu’elle peut regretter ce qu’elle a fait. Elle était très jeune, elle était en amour avec cet homme-là par-dessus la tête… Des fois, l’amour peut nous amener à faire des affaires… Je crois qu’elle peut se refaire une vie. Personnellement, je n’aurais pas peur d’elle, si c’était ma voisine, mettons. J’ai une confiance en l’humain…»

Concernant son succès J’aime Hydro, Christine Beaulieu a raconté qu’elle ne savait absolument rien de l’institution d’État qu’elle décortique dans sa création avant qu’on ne lui propose de se lancer dans cette démarche, mais en a exploré tous les aspects en allant à des rencontres citoyennes et en échangeant autant avec des citoyens qu’avec des ministres. Elle assure que J’aime Hydro ne recèle aucune opinion, ni aucun agenda caché.

«On veut juste comprendre où est ce qu’on se situe en matière énergétique au Québec, et c’est quoi l’avenir», a-t-elle précisé à propos de ce rendez-vous théâtral qui dure quatre heures et dans lequel l’acteur Mathieu Gosselin (qui interprète 28 personnages) et elle se partagent l’espace à eux seuls, et qu’elle jure être accessible et populaire.

Souvenirs de l’Expo

Avec le passage de Philippe de Gaspé Beaubien (directeur de l’exploitation, ou «maire de l’Expo) et Yves Jasmin (responsable informations, publicité et relations publiques), on a appris une multitude de choses sur l’Expo 67, qui célèbre cette année ses 50 ans.

Par exemple, consacré plus grosse exposition universelle de tous les temps, l’événement aurait d’abord dû se tenir à Moscou mais, en 1962, l’Union soviétique a fait marche arrière, et c’est «par défaut» que Montréal s’est retrouvée hôtesse de cette immense foire.

Il ne restait alors que quatre ans à la Ville pour organiser ces festivités, un pari pour le moins risqué car, en 1958, l’Exposition universelle de Bruxelles avait mis 12 ans à monter. Les calculs des ordinateurs de Montréal de l’époque laissaient présager que tout ne serait prêt qu’en 1969, la première administration de l’Expo a démissionné devant pareille tâche colossale, et Philippe de Gaspé Beaubien et Yves Jasmin ont été mandatés de prendre le relais.

«C’était un défi d’abord très exaltant», a signalé Yves Jasmin, en saluant le travail de Bob Shaw (Robert Fletcher Shaw, ingénieur), qui a été l’un des principaux artisans du chantier.

«Il a dit : je cherche un Canadien français un peu fou», a rappelé Philippe de Gaspé Beaubien, citant ledit Bob Shaw, pour expliquer comment lui-même a été intégré dans cette galère.

7 millions de tonnes de terre excavés du fond du fleuve, et 15 millions de tonnes de roches et de terre transportés par camion ont été nécessaires à la construction de l’Île Notre-Dame et de l’Île Sainte-Hélène, pour les besoins de la cause. «Heureusement qu’ils l’ont fait là ; mes amis, vous n’avez aucune idée comment c’était beau. Quand on arrivait là-bas avec le fleuve, avec le transport en commun, avec le Minirail, pour entrer dans les pavillons, c’était à perdre le souffle», s’est extasié Philippe de Gaspé Beaubien, avant qu’Yves Jasmin ne renchérisse sur le fait qu’ils ont alors passé par-dessus plusieurs lois pour résulter à si magique emplacement.

Au plus fort des travaux, de Gaspé Beaubien avait 10 000 personnes sous ses ordres, qui donnaient corps à l’Expo. Et le nombre de visiteurs a dépassé toutes les attentes, avec un total de 55 millions en six mois, même si tout avait été pensé et planifié pour 200 000 personnes.

«On s’attendait à ce qu’il y ait 200 000 personnes par jour moyennement. Mais ce n’était pas 200 000, qui est arrivé ; le premier vendredi, 350 000 (…) Le samedi, 550 000 personnes, le plus gros record jamais obtenu de toutes les expositions universelles!» Philippe de Gaspé Beaubien se tenait sur le site, la veille de l’ouverture officielle, dans l’intention d’offrir une montre à la première personne qui passerait, à la demande de Yves Jasmin.

Philippe de Gaspé Beaubien a également dû se battre contre Pierre Dupuy, commissaire général de l’Expo, et Lucien Saulnier, président du Comité exécutif de la Ville de Montréal, qui souhaitait éliminer la Ronde pour sauver 100 millions de dollars. Il a même demandé conseil à Walt Disney pour faire valoir son idée, même s’il n’avait vu, jusque-là, que le Parc Belmont, en termes de parcs d’amusement.

La première facture estimée d’Expo 67 était de 40 millions de dollars. Une fois vérifiés, ces chiffres ont finalement été quadruplés, et le grand rassemblement aura coûté 10 fois plus cher que prévu, soit plus de 400 millions, ce qui équivaut à presque 3 milliards aujourd’hui. De l’avis des deux chefs d’orchestre d’Expo 67, la fête n’a pas été nécessairement rentable en elle-même, mais ses retombées (qui se comptent en milliards, jauge Yves Jasmin) se mesurent encore aujourd’hui.

«Je trouve que le grand avantage de l’Expo, c’a été pour la plus jeune génération. Les amener à oser se dépasser. C’a été un changement drastique dans la mentalité de nos jeunes, qui étaient orientés vers le Québec, mais ils se sont ouverts dans une dimension du monde. Dans le design, dans l’architecture, dans la nourriture, dans le voyage, dans tous les aspects, c’était leur monde. À ce moment-là, je trouve que ça n’a pas coûté cher… », a plaidé Philippe de Gaspé Beaubien.

Repenser l’école québécoise

C’est pour «réfléchir à des lieux plus inspirants, plus adaptés à la réalité», que le projet Lab-École, au cœur duquel se trouvent Ricardo, Pierre Lavoie et Pierre Thibault, est présentement en branle, a expliqué le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx. Ce dernier s’est fait rassurant et a promis que le conseil d’administration de cette vaste entreprise sera composé, en plus du «trio-vedette», de gens de son ministère et de professionnels du milieu de l’éducation. Sébastien Proulx maintient que ce sont Ricardo, Lavoie et Thibault qui se sont eux-mêmes manifestés pour proposer cette idée.

Le grand manitou de l’opération a qualifié de «très dommage» la résistance publique opposée par plusieurs professeurs devant la perspective Lab-École. «C’est une opportunité pour les gens du milieu scolaire d’entrer en relation avec nous et avec d’autres, pour réfléchir en dehors de la boîte», a-t-il soutenu. «Ce n’est pas pour se faire dire ce qu’on sait déjà, c’est pour réfléchir au meilleur modèle pour favoriser un meilleur apprentissage, a ajouté Sébastien Proulx. Et aussi, offrir à ceux qui travaillent dans l’école un environnement encore plus stimulant. On a besoin d’avoir ce lieu de rassemblement, de discussion, de diffusion et d’échange, en dehors des règles du ministère et du quotidien des ministres.»

Trop de rénos?

Pur hasard, Marie-Jeanne Rivard, ex-animatrice de Flip de fille, à MOI&cie, et Hugo Girard, qui est aux commandes des Rénos d’Hugo, à CASA, étaient sur le plateau de Tout le monde en parle en même temps. Guy A.Lepage en a profité pour leur poser une fatidique «question qui tue».

«Comment ça se fait qu’il y a autant d’émissions de rénovation? On dirait que ça préoccupe les gens», s’est-il informé.

«Je pense qu’on fait quelque chose que le monde veulent faire, mais n’osent pas (sic). On le fait, comme, à leur place…», a souligné Marie-Jeanne Rivard.

«Oui, et je crois beaucoup que ça inspire les gens. On n’a pas tous nécessairement les moyens de se payer notre maison de rêve, mais on peut quand même faire des rénovations chez soi. Et justement, rendre ta maison plus attrayante ; tu y vas pièce par pièce, tu as l’impression que tu emmènes du nouveau, de la joie. Je pense que c’est ce que les gens aiment des émissions de rénovation», a enchaîné Hugo Girard.

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