Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en France métropolitaine pour le premier tour de l'élection présidentielle, le plus imprévisible de l'histoire de la Ve République et sur lequel plane la menace d'attentats.
Quarante-sept millions d'électeurs sont appelés à départager les onze candidats, dont quatre semblent en mesure de se qualifier pour le second tour : Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon.
Le taux de participation dimanche à la mi-journée a atteint 28,54 %, un taux légèrement supérieur à celui de 2012, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Par comparaison, le taux de participation à midi atteignait 28,29 % en 2012, 31,21 % en 2007, année de faible abstention, et 21,4 % en 2002.
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Haute sécurité
Un bureau de vote a été évacué à Besançon en raison de l'abandon d'un véhicule suspect à proximité, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur. Le vote, interrompu vers dix heures, a pu reprendre en fin de matinée après l'intervention de démineurs, qui n'ont pas trouvé d'engin explosif à bord du véhicule.
Le véhicule, signalé volé et faussement immatriculé, avait été abandonné, moteur tournant, devant le bureau de vote. Selon France 3 Bourgogne-Franche-Comté, un couple aurait abandonné le véhicule en laissant une carabine à l'intérieur.
Des militantes de Femen ont par ailleurs manifesté devant le bureau de vote de Hénin-Beaumon, où devait voter Marine Le Pen.
Plus de 50 000 policiers et gendarmes, appuyés par 7000 militaires de l'opération Sentinelle, sont mobilisés à travers la France. C'est la première fois qu'une présidentielle se déroule sous état d'urgence, en vigueur depuis les attentats du 13 novembre 2015.
Résultats forts attendus
Les premières estimations sont attendues à 20 h (heure locale), à la fermeture des bureaux de vote dans les grandes villes, mais l'incertitude pourrait se prolonger si les écarts sont aussi faibles que le laissent présager les sondages.
Sont attendus les noms des deux finalistes, parmi lesquels sera désigné le 7 mai le successeur de François Hollande.
Derrière le quatuor de tête, les poursuivants semblent condamnés à camper un rôle d'arbitres, voire de figurants : Benoît Hamon, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jean Lassalle, François Asselineau et Jacques Cheminade.
Le premier tour solde provisoirement une campagne insolite, qui a peiné à trouver son rythme en raison du fracas provoqué par les ennuis judiciaires de François Fillon et, dans une moindre mesure, de Marine Le Pen, avant d'être marquée jeudi soir par l'attentat des Champs-Élysées contre des policiers.
Le vainqueur de la primaire de la droite, mis en examen dans une affaire d'emplois fictifs présumés et pressé de se désister par ses propres soutiens, a réussi à se maintenir, mais au prix de manoeuvres qui ont retardé sa véritable entrée dans la danse.
Marine Le Pen, elle aussi mise en cause dans un dossier d'emplois potentiellement fictifs, ne semble pas avoir subi de tels effets, mais la présidente du Front national a régulièrement perdu du terrain dans les enquêtes d'opinion, au point d'avoir perdu toute garantie de franchir l'obstacle du premier tour.
Les dernières semaines ont également été marquées par la montée en flèche de Jean-Luc Mélenchon, le maintien à près de 25 % des intentions de vote d'Emmanuel Macron et la chute de Benoît Hamon, signe avant-coureur de lendemains d'élection difficiles pour le Parti socialiste.
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