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Théâtre Jean Duceppe: Jean-Simon Traversy et David Laurin succèderont à Michel Dumont

Théâtre Jean Duceppe: Jean-Simon Traversy et David Laurin succèderont à Michel Dumont
Théâtre Jean Duceppe / Facebook

Jean-Simon Traversy et David Laurin succèderont conjointement à Michel Dumont à la direction artistique du Théâtre Jean Duceppe.

Les spéculations allaient bon train depuis deux mois quant à l’identité de la (ou des) personne(s) qui aurai(en)t l’honneur et le délicat mandat de chausser les grands souliers de Michel Dumont, qu’on croyait quasi irremplaçable dans ces fonctions. Le nom de Guylaine Tremblay, entre autres, a maintes fois été évoqué.

La nomination de Jean-Simon Traversy et David Laurin a été dévoilée en conférence de presse, mercredi, en fin d’après-midi. Un «concours» avait été organisé pour désigner la nouvelle direction, c’est-à-dire que les intéressés ont soumis leur candidature. Un comité d’évaluation (composé de Denis Bernard, Maude Guérin, Louise Lépine, Benoît Durocher, Louise Duceppe et Gilles Duceppe) était ensuite chargé de faire le tri et de suggérer les inscription les plus «prometteuses» à Michel Dumont.

Celui-ci «patronnera» avec Traversy et Laurin l’année 2017-2018 au sein de l’entreprise, après quoi il leur cédera définitivement son poste.

«Ne vous inquiétez pas, pendant l’année qui vient, je les ai à l’œil», a blagué Michel Dumont, qui a vanté la vision et la passion de ses jeunes collègues.

«Il faut que cette compagnie-là continue dans le même esprit, mais dans des inventions, des idées différentes, une façon de faire qui s’allie au monde dans lequel on vit», a déclaré celui qui est considéré comme un pilier.

«Si vous additionnez leur âge, à eux deux, ils sont plus jeunes que moi», a ajouté Michel Dumont, taquin.

Jean-Simon Traversy et David Laurin ont, de leur côté, révélé leurs ambitions de poursuivre la mission existante du Théâtre Jean Duceppe, un repère culturel qu’ils jugent «accueillant, différent et profondément humain», tout en respectant les principes d’équité hommes-femmes et de diversité culturelle.

Michel Dumont, 76 ans, annonçait le 8 février dernier qu’il s’apprêtait à se retirer, de son plein gré, du siège décideur du Théâtre Jean Duceppe, après 27 ans de bons et loyaux services. Le principal intéressé avait la voix étranglée par les sanglots au moment de prendre la parole et de remercier pour une dernière fois ses partenaires, mercredi.

Le comédien avait attiré l’attention sur les planches de l’institution fondée par son mentor Jean Duceppe, en 1973, dans la pièce La mort d’un commis voyageur, d’Arthur Miller, un classique qui a été repris à maintes occasions entre ces mêmes murs.

Le 7 décembre 1990, Jean Duceppe décédait et, en 1991, Michel Dumont reprenait le flambeau de son vieux camarade à la direction artistique. Il aura en tout et partout présenté quelques 125 productions pendant son règne.

L’enseigne logée à l’intérieur de la Place des Arts se démarque par son offre contemporaine et plutôt grand public, plus rassembleuse qu’avant-gardiste.

Tremblay, Bouchard et Gallucio

L’année 2017-2018 marquera ainsi l’ultime saison concoctée par Michel Dumont. Celui-ci décrit la dernière portion de son legs, dont le contenu était annoncé mercredi, en la divisant en «cinq moments de vie, cinq histoires captivantes qui feront vivre toutes sortes d’émotions en temps réel : le temps qu’il fait, le temps des regrets, le temps des secrets, le temps des souvenirs, le temps des retrouvailles, le temps de la vérité, le temps des appartenances et le temps des enjeux et des débats» ou «les temps d’une humanité qui se cherche».

Un thème aussi intemporel qu’inépuisable, qui sera incarné par quelques plumes importantes et génératrices d’engouement du répertoire de Duceppe au fil des ans.

On savait déjà qu’Enfant insignifiant, nouvelle création de Michel Tremblay (https://quebec.huffingtonpost.ca/2017/03/29/enfant-insignifiant-michel-tremblay-duceppe_n_15691404.html), serait l’une des œuvres-phares de la proposition des prochains mois du Théâtre Duceppe, du 13 décembre au 3 février.

Mais avant, il y aura Quand la pluie s’arrêtera, d’Andrew Bovell, dans une mise en scène et traduction de Frédéric Blanchette, du 6 septembre au 14 octobre. Véronique Côté, Normand D’Amour, David Laurin, Alice Pascual et Linda Sorgini se donneront la réplique dans cette réflexion environnementale débutant avec une pluie incessante qui amène des poissons tombés du ciel. Prédictions catastrophiques pour la nature, quête d’un fils pour retrouver son père et des sauts entre un appartement londonien et le désert d’Australie s’y déploieront avec, en trame de fond, une question : pouvons-nous modifier notre façon de vivre pour le bien des générations futures?

Du 25 octobre au 2 décembre, on aura droit à du nouveau de Steve Galluccio – deux ans après Les Chroniques de St-Léonard -, sous la direction de Monique Duceppe, avec Michel Dumont, Roger LaRue, Danièle Lorain, Marie Michaud, Pascale Montreuil et François-Xavier Dufour. Les secrets de la Petite Italie nous ramènera dans ce quartier montréalais cher à l’auteur, où la disparition d’une femme débouchera sur un règlement de comptes aussi comique que grinçant, à l’image du style de Gallucio. Mambo Italiano, du même Steve Gallucio, montée pour la première fois chez Duceppe au début des années 2000, demeurera à coup sûr l’une des plus mémorables offrandes de l’endroit, laquelle a propulsé le nom de Steve Gallucio sur scène comme au cinéma.

Autre ami du Théâtre Jean Duceppe, Michel-Marc Bouchard rappliquera avec Le chemin des passes dangereuses, que matérialisera Martine Beaulne avec Maxime Denommée, Félix-Antoine Duval et Alexandre Goyette, du 14 février au 24 mars. Le chemin des passes dangereuses avait été présentée chez Duceppe une première fois en 1998. Un accident de la route y incite trois frères, reclus en raison de la situation, à vider leur sac à propos de secrets de famille jusque-là soigneusement gardés tabous. Souvenirs d’enfance, mensonges d’adultes, fantômes, blessures et aveux s’y entrechoqueront avec brutalité.

Enfin, Hugo Bélanger mettra en scène, dans une traduction de Maryse Warda, Le bizarre incident du chien pendant la nuit, de Simon Stephens. Christopher Boone, un curieux personnage de «15 ans, 3 mois et 2 jours», autiste, amoureux des listes et de Sherlock Holmes, connaisseur par cœur de tous les pays du monde et des nombres premiers jusqu’à 7507, y mènera l’enquête pour élucider la mort de Wellington, le chien de sa voisine, Madame Shears. Inhabile dans les contacts humains, surveillé par son père, l’adolescent mettra en péril son fragile univers à travers ses investigations. Présentement en vedette dans le rôle-titre d’Harold et Maude, aussi chez Duceppe, Sébastien René partagera l’espace, dans Le bizarre incident du chien pendant la nuit, avec Normand D’Amour, Stéphane Breton, Catherine Proulx-Lemay, Adèle Reinhardt, Milva Ménard et Cynthia Wu-Maheux. Du 11 avril au 19 mai.

Une nouveauté a été implantée pour l’an prochain, les Prix Duceppe, qui seront décernés par le public à la fin de la saison. Le Prix Michel Dumont récompensera le spectacle de l’année, et des distinctions seront aussi octroyées pour l’interprétation féminine, l’interprétation masculine (Prix Jean Duceppe), la relève (pour les artistes de 35 ans et moins), la mise en scène, la scénographie, les costumes (Prix François Barbeau), les éclairages et la musique.

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