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Festival de Lanaudière: trois questions à Gregory Charles

Festival de Lanaudière: trois questions à Gregory Charles

Le Festival de Lanaudière accueille un nouveau chef d’orchestre à l’occasion de son 40 anniversaire, qu’on célébrera du 1 juillet au 6 août 2017 : Gregory Charles s’installe en effet à la direction artistique de l’événement, lequel avait jusqu’à tout récemment Alain Lefèvre comme ambassadeur.

Aussi entiché du Festival de Lanaudière, qu’il fréquente depuis sa jeunesse, qu’il l’est de la musique en général, Gregory Charles espère bien jouer un rôle de pont entre le grand public et la musique classique, qui constitue le cœur et l’âme de ce rassemblement campé dans les plus beaux décors de la région (Amphithéâtre Fernand-Lindsay, Salle Rolland-Brunelle, églises patrimoniales, etc). Lui qui est propriétaire de Radio Classique, qui révèle des talents à son émission Virtuose, qui a jadis mis sur pied le Mondial Choral et qui est papa d’une petite Julia de cinq ans qui est, à l’instar de l’auteur de ses jours, déjà pianiste et violoniste, a de surcroît une impression de boucler la boucle avec ce nouveau mandat, une suite logique dans sa carrière.

Le 40 Festival de Lanaudière compte parmi sa programmation des noms étoilés tels l’OSM et Kent Nagano, Alain Lefèvre, Jean-Willy Kunz, I Musici de Montréal, Les Violons du Roy, la Sinfonia de Lanaudière et Stéphane Laforest, Emily Oulousian et Zhan Hong Xiao (lauréats des éditions 2016 et 2017 de Virtuose), l’Orchestre national de jazz de Montréal, Marc-André Hamelin, l’Orchestre Métropolitain et Mathieu Lussier, le Virtuose Orchestra, Christine Jensen, Jean-François Lapointe, Stéphane Tétreault, Charles Richard-Hamelin, Yannick Nézet-Séguin, Luca Buratto et plusieurs autres. Pour connaître l’horaire détaillé, on consulte le site web officiel (www.lanaudiere.org).

Gregory, peux-tu élaborer sur l’importance du Festival de Lanaudière?

«Je suis honoré qu’on me confie les clés de ce beau bolide, de ce beau festival, qui a une si belle réputation et un si bel héritage. Je suis ravi. Le Festival de Lanaudière est le plus important festival de musique classique au Canada. Le contexte estival est parfait pour initier les gens à la musique classique, et c’est extraordinaire comme lieu champêtre pour écouter de la musique.

Moi-même, quand j’étais petit, mes parents me traînaient dans les concerts d’orchestres symphoniques dans les parcs, et je suis allé au camp musical de Lanaudière. J’étais le prototype du kid pour qui ce festival existait! (rires) Il y a plusieurs musiciens, classiques ou pas, qui y sont passés lorsqu’ils étaient enfants. C’est un festival qui a vu éclore un paquet de grands talents comme, par exemple, Yannick Nézet-Séguin qui, à 22 ans, dirigeait déjà l’orchestre là-bas, ou Marc-André Hamelin, maintenant considéré comme l’un des plus grands pianistes vivants, et qui vient de Laval. Charles Richard-Hamelin vient aussi de Lanaudière.

La présence d’un festival de musique classique est importante, parce que ça devient un tremplin pour les jeunes qui veulent œuvrer dans ce domaine, et on a aujourd’hui 40 ans de preuve que c’a un impact. Le Festival de Lanaudière devient une sorte de résidence d’été pour les artistes qui viennent du Québec, mais aussi de l’international. Ça donne une personnalité non seulement à Lanaudière, mais aussi au Québec et au Canada, en tant que destination pour la musique classique.»

On sait que tu aimes beaucoup lancer tes propres projets. Tu as déjà été à la tête d’un festival que tu avais toi-même mis sur pied. Est-ce un défi supplémentaire pour toi de te greffer et d’apporter ta couleur à un événement déjà existant?

«J’ai principalement participé à des projets que je dirigeais et produisais moi-même. À ce moment-ci de ma vie, ça me fait du bien de penser que je m’en vais rejoindre une équipe qui est responsable de la direction administrative, et où mon rôle, plus circonscrit, est d’imaginer le contenu et de le livrer. Évidemment, l’important, avec un festival, surtout lorsqu’il s’agit de musique classique, c’est que ça soit cohérent et pertinent. Il faut expliquer aux gens pourquoi c’est un rendez-vous qu’ils ne peuvent pas manquer. C’est donc 50% de contenu et 50% de marketing, pour parler en termes d’affaires!

Moi, je pense que les gens savent que j’aime la musique, et de façon beaucoup plus large qu’uniquement la musique classique. J’aime le pop, le country, le hip hop, etc. J’arrive là avec énormément d’enthousiasme et de passion pour la musique, de désir pour la démocratisation de la musique. Je suis foncièrement convaincu que la musique est l’une des plus importantes pistes de bonheur. C’est la raison pour laquelle des kids se réunissent pendant trois jours à Osheaga ; ils vont vivre du bonheur! C’est le plaisir d’écouter de la musique en temps réel, live. J’espère pouvoir être un bon pont entre le festival et le public qui est déjà mélomane, amoureux de musique classique, et le public qui ne l’est pas vraiment, mais qui a envie de découvrir ça davantage.»

On te sait toujours très occupé. Outre le Festival de Lanaudière, que contient ton agenda pour les prochains mois?

«Radio Classique, à Montréal et à Québec, est sur une belle lancée. À la télé, on vient d’offrir Crescendo et la deuxième saison de Virtuose ; je laisse le diffuseur annoncer si on présentera à nouveau ces émissions l’an prochain. Dans le domaine du spectacle vivant, on vient de finir Noir & Blanc 3 avec mon chum (Marc) Hervieux au Centre Bell, et il y en aura un quatrième en novembre de cette année. On a fait le dernier avec 3117 choristes et, dans le prochain, il y en aura 4000! On est dans les grandeurs, nous autres (rires).

Je suis aussi en tournée à travers le Canada avec les jeunes talents de Viruose, qui m’émeuvent énormément, parce qu’ils sont bons. Non seulement ils font de la musique classique, mais ils prennent les demandes spéciales! Les gens savent que moi, je prends des demandes spéciales, mais quand c’est un kid de 9 ans qui le fait, c’est too much et les gens capotent! (rires) C’est fantastique. On retournera aussi aux États-Unis, en Ontario, en Australie avec le show live, celui qu’on a présenté aux États-Unis dans les deux dernières années et qui s’appelait ici Vintage, en 2013 et 2014. Je combine donc les spectacles vivants, la radio et la production télé, en plus de la résidence à Lanaudière. Tout ne va jamais aussi vite que ça me tenterait, mais ça avance!»

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