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Qw4rtz: l'a cappella sur le devant de la scène

Qw4rtz: l'a cappella sur le devant de la scène
Courtoisie

Si leurs spectacles d’a cappella pop sont d’un genre à part et surprenant, ces virtuoses de la voix font de plus en plus leur place sur la scène musicale québécoise...

Quatre gars et quatre micros. C’est ainsi que se décrit Qw4rtz, un groupe de musiciens pas comme les autres qui met le feu dans les salles de concert sans aucun instrument. À part, bien sûr, la voix, dont on découvre alors toutes les possibilités... Le groupe vient d’annoncer un nouveau spectacle - la première aura lieu le 8 novembre prochain à la Place des Arts de Montréal -, dont la mise en scène est assurée par nul autre que Serge Postigo. Le metteur en scène (à qui l’on doit le Mary Poppins de l’été dernier) a également supervisé le dernier show de Qw4rtz, qui s’était produit dans le cadre de Juste Pour Rire devant un public survolté avec des reprises de Stromae, Brel ou encore Leonard Cohen.

«On repousse encore nos limites, le show va être plus difficile à faire», indique Louis Alexandre, un des membres du quatuor. «Mais ça part toujours de la voix live et de la même idée : pas de trucage!» Si les deux premiers spectacles leur avaient permis de se présenter et de montrer ce qu’ils pouvaient faire, les chanteurs (Louis Alexandre Beauchemin, Philippe Courchesne Leboeuf, François «Fa2» Dubé et François Pothier Bouchard) passent maintenant à la vitesse supérieure. «On commence un peu à avoir une fanbase… De plus en plus de gens ont des attentes.» Des fans à travers toute la province et dont le noyau dur est à Trois-Rivières, la ville d’origine de Qw4rtz. «À Trois-Rivières, on revient à la maison. C’est un peu le retour de l’enfant prodigue», rigole Louis Alexandre.

Quand on leur demande sur quel genre de chansons ils travaillent, la réponse est catégorique : pas question de se cantonner à un style particulier. «C’est sûr qu’on va aller dans tous les styles musicaux», assure Philippe. «On a plus de plaisir comme ça, et on veut surprendre le public...» Rester dans une branche, très peu pour ces troubadours des temps modernes qui pimentent leurs chants avec de la danse, de la chorégraphie et de l’humour. «On est des musiciens par scolarité, c’est vraiment ça notre force. Mais les gens qui viennent nous voir s’attendent seulement à de la musique et sont donc surpris par autre chose», ajoute Philippe.

«Faire des niaiseries sérieusement»

Pour ce nouveau spectacle, le quatuor veut croiser encore plus les disciplines - en travaillant notamment la danse -, et en restant, bien sûr, toujours drôle. «L’intérêt de ces spectacles est dans la virtuosité, mais aussi dans le côté ludique, dans cet équilibre entre les deux qui nous permet de faire des niaiseries sérieusement», résume Louis Alexandre. Si vous vous attendez à du classique d’opéra, à un barbershop quartet ou à du jazz vocal - la plupart des clichés qui entourent l’a cappella -, passez votre chemin. «Quand les gens voient une affiche avec quatre gars qui chantent, ils ne s’attendent pas à voir des chorégraphies ou à entendre des blagues», rit François. «Les gens nous disent souvent que ce qu’on fait, c’est nouveau.»

Qw4rtz a en effet un genre bien à lui, se voyant de facto confier le rôle de premier groupe d’a cappella pop dans la province. Un genre musical qui commence tranquillement à s’installer dans l’inconscient collectif québécois. Si ce succès est sans doute lié à celui de séries télé comme Glee ou Pitch Perfect, qui ont amené les harmonies vocales sur le devant de la scène, dans le cas de Qw4rtz, il doit beaucoup à son côté humoristique. «On veut étirer la limite de ce que l’a cappella peut faire. C’est un spectacle qui demande beaucoup de savoir-faire, d’étude, de métier, mais qui n’est pourtant pas un divertissement intellectuel. C’est très grand public», explique Fa2.

C’est dans le contexte actuel de technologies et de sons synthétisés que le public semble paradoxalement s’intéresser de plus en plus à cette musique «plus organique» : «Il y a peut-être un retour à quelque chose de plus bio, à ce que l’être humain est capable de faire seul», acquiesce Louis Alexandre. «On sait qu’on peut tout reproduire de manière électronique, mais nous on va chercher un réel défi en produisant nos effets par la voix et la bouche, et je pense que c’est ce qui intéresse les gens...»

Conférences, album et tournée

Qw4rtz ne se limite pas aux concerts. En plus de s’occuper de la direction de tournée, de l’administration et de la technique, ce groupe autogéré fait également des conférences-spectacles dans les écoles - une vraie activité de niche. Les chanteurs y présentent des témoignages de ce qu’ils ont vécu à l’adolescence, et abordent au passage des thèmes comme l’intimidation. «On raconte notre expérience du secondaire. On a tous les quatre des parcours différents donc on ratisse très large, et chaque élève ou presque peut s’identifier à l’un de nous et se sentir concerné», indique Fa2.

En attendant, le groupe travaille sur un projet d’album, quelques mois à peine après la sortie de «A cappella 101». Un premier opus qui a pris du temps à émerger, raconte François : «On a eu une espèce de pudeur par rapport à l’album pendant un bon bout de temps : Qw4rtz, c’est un show, des numéros, des concepts. Et sur l’album, il n’y a pas ce visuel». «Un disque, c’est le quart de ce que t’as vu sur scène», renchérit Fa2. «Mais oui, ça peut évoquer un show, c’est un peu comme une boîte à souvenirs…» Car leur truc, ça reste le spectacle. Et les musiciens commencent justement à parler de tournée internationale dans des pays francophones…

Un projet qui va leur demander d’adapter leur spectacle, notamment à cause de la part importante d’humour (québécois) que contient le show. Mais Qw4rtz a sa carte maîtresse : «Serge Postigo est d’origine française et il fait encore beaucoup de mise en scène là-bas, il est capable de bien nous aider. Il jouit d’une belle réputation à l’international», souligne Philippe, confiant. «Ce n’est pas seulement un metteur en scène pour nous, c’est vraiment un ami, voire un coach de vie. C’est le cinquième membre non-chantant du groupe!» Les harmonies qw4rtziennes ne devraient donc pas tarder à s’exporter hors frontières… L’a cappella, une musique de niche? Ce quatuor à cinq nous prouve tout le contraire.

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