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«La voix»: valeureux combattants aux «Chants de bataille»

«La voix»: valeureux combattants aux «Chants de bataille»
Facebook/LaVoixTVA

C’est une étape charnière dans une saison de La voix. Après les auditions à l’aveugle et les duels, il faut départager qui aura l’honneur d’accéder aux quarts de finale, première portion de l’émission qui se déploie en direct sur les ondes de TVA. Et c’est aux «Chants de bataille» que sonne l’heure de vérité.

Chaque coach doit d’abord sélectionner cinq de ses talents qu’il estime suffisamment solides pour éviter l’escale des «Chants de bataille», et qui se rendront automatiquement à la première ronde de la joute finale.

Puis, les valeureux combattants que sont les participants restants, au nombre de trois par équipe, doivent démontrer de quel bois ils se chauffent, pour prouver qu’ils ont l’étoffe du (de la) gagnant(e), de «la» voix du Québec.

À compter de dimanche prochain, le public aura son mot à dire sur la suite du concours. Des préférences commencent à se dessiner, mais les surprises peuvent encore s’avérer nombreuses. Après tout, ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini, affirmait un joueur de baseball célèbre.

Voici notre retour sur les «Chants de bataille» de dimanche.

Équipe Pierre Lapointe

Premier coach à ouvrir les hostilités au sein de ses troupes, Pierre Lapointe a d’abord annoncé que ses candidats Mike Valletta, Karimah Marshall, David Marino, Hanorah et Zaya Solange obtenaient d’emblée leur laissez-passer pour les quarts de finale.

Ce qui signifiait que Joëlle Miller, Sam Tucker et Sebastian Roel devaient se faire entendre pour défendre leur place. «Voyez-le comme une opportunité de pouvoir chanter en étant encore plus en avant-plan devant tout le Québec», leur a conseillé Pierre Lapointe, qui a préparé ses trois aspirants avec l’aide de ses deux «mentores», les Sœurs Boulay.

Joëlle Miller a été lumineuse sur Parce qu’on vient de loin, un morceau-phare du répertoire de Corneille, que ce dernier, mentor de l’équipe de Marc Dupré, a écoutée en dansant, excité comme un gamin. La jeune femme était presque trop enthousiaste, laissant sa joie d’être sur scène empiéter sur le joli texte qu’elle devait déclamer.

À la guitare, l’intense Sam Tucker, pour qui Pierre Lapointe semblait avoir une préférence d’entrée de jeu, s’est échiné sur Kansas City, du groupe The New Basement Tapes, et a donné tout un show. Sa voix graveleuse, à la résonnance très country, fait probablement un malheur dans les bars. Sam Tucker partait, et de loin, avec une longueur d’avance devant ses deux camarades.

Quant à Sebastian Roel, il a été plein de douceur sur S.O.S d’un terrien en détresse, un titre de l’opéra-rock Starmania. Isabelle Boulay, qui a longtemps joué dans le spectacle, lui a lancé des fleurs. «Tu m’as eue, tu m’as eue, tu m’as eue (…) Ce ne serait pas gênant que tu prennes la place d’un Johnny Rockfort un moment donné», lui a-t-elle dit.

N’empêche, on voyait venir l’issue à plusieurs kilomètres à la ronde. C’est Sam Tucker qui l’a emporté. «La voix, pour moi, c’est un tremplin, et idéalement, c’est le début de quelque chose pour quelqu’un qui serait déjà prêt. Pour cette raison, je vais y aller avec la voix très singulière et très personnelle de Sam», a justifié Pierre Lapointe, qui a ensuite réuni toute son équipe sur la festive Laissons entrer le soleil, de la comédie musicale Hair. Les costumes d’inspiration médiévale du numéro étaient magnifiques.

Équipe Marc Dupré

Tova Stolow, Maxime Desrosiers, Brandon Mignacca, Michaël et Margau sont les cinq privilégiés que Marc Dupré a choisi de propulser aux directs, sans besoin de preuve supplémentaire de leurs capacités. La jeune Annabel Oreste, 15 ans, Jay Lavigne et Rebecca Noelle ont alors dû croiser le fer – ou plutôt, le micro – pour poursuivre l’aventure.

Annabel Oreste en impose malgré son jeune âge. La présence et le charisme de l’adolescente ont irradié sur Ma philosophie, de la chanteuse française Amel Bent. Sa voix a faibli à quelques reprises, mais Annabel est chez elle sur une scène, l’évidence saute aux yeux.

Le tombeur Jay Lavigne a revisité Crier tout bas, de Cœur de pirate, au piano, en ralentissant considérant la pièce, ce qui n’ajoutait pas grand-chose de plus à sa prestation. Souhaitait-il ainsi démontrer davantage de profondeur? C’aurait été surprenant qu’il soit désigné pour traverser le mur qui le séparait du prochain droit de La voix.

Théâtrale et investie, Rebecca Noelle a injecté son grand sourire et beaucoup de soul à Who’s Lovin’ You, des Jackson Five. C’était parfois criard, mais sinon, on a bien peu à reprocher à cette Rebecca qui a mis la foule dans sa poche en moins de deux. L’électricité circulait à plein régime dans le Studio Mels pendant son passage.

Encore une fois, la victoire paraissait acquise bien avant que le verdict ne tombe officiellement. On devinait facilement que Marc Dupré se laisserait séduire par Rebecca Noelle, dont il a salué la «performance époustouflante». La principale intéressée, résidente d’Ottawa, s’est dite «fortunate» (chanceuse) de son sort.

Une fois Rebecca consacrée, Marc Dupré, son mentor Corneille et leurs protégés se sont époumonés en groupe sur Love Me Again, de John Newman.

Équipe Isabelle Boulay

À son tour, Isabelle Boulay a eu la difficile tâche de dévoiler qui restait et qui partait parmi ses membres. Frank Williams, Abigail Galwey, Willis Pride, Marilyne Léonard-Thiffault et Louis-Paul Gauvreau ont poussé un soupir de soulagement en apprenant qu’ils étaient préservés de l’élimination. La seule dame du panel de coachsn’allait certainement pas écarter de la course son chanteur métal, Louis-Paul Gauvreau, la «bibitte rare» qui ajoute du piquant à son équipe (mais qu’on imagine mal triompher en fin de compétition, avouons-le).

C’est donc Alexandre Farina, Amos J et Annie Gaudreau-Roy qui ont dû monter dans le ring pour se faire valoir. «Que la personne la plus cohérente, la plus connectée sur son cœur gagne la dernière place pour se rendre en quart de finale», a déclaré Isabelle Boulay en guise de coup de sifflet.

Le timbre pour le moins particulier d’Alexandre Farina, qui avait opté pour Love Me, Please Love Me, de Michel Polnareff - qu’il a dédiée à sa mère -, pour exposer ses couleurs, plait probablement beaucoup aux uns et déplaît sûrement tout autant à d’autres. On le qualifiera de nasillard et mielleux ou d’excentrique, selon le point de vue. On a ici affaire à un personnage qu’une industrie ne dénaturera pas au gré de ses humeurs, ce qui peut s’avérer, encore une fois, une qualité ou un défaut.

Convaincant sur Walking in Memphis, de Marc Cohn, Amos J donnait l’impression de s’amuser pleinement en grattant les cordes de sa guitare, et a créé une belle réaction dans la foule. Sa simplicité et son bonheur contagieux ont non seulement envoûté le public, mais aussi Éric Lapointe, Pierre Lapointe et Marc Dupré, qui se sont prononcés en sa faveur, ce qui laissait bien peu de place au suspense au moment de l’ultime décision.

Amos avait toutefois une adversaire de taille en la personne d’Annie Gaudreau-Roy, 19 ans, qui a été renversante en poussant le classique Les feuilles mortes. Beaucoup de maturité, de puissance et de pureté se dégageaient de son court tour de chant ; on en aurait pris plus. Même Amos, derrière elle, semblait subjugué en écoutant sa jeune collègue, les yeux fermés.

La tendance s’est finalement maintenue et Isabelle Boulay a accordé son vote à Amos, dont le périple à La voix se continue. Les félicitations d’usage prodiguées au lauréat, et les mots d’encouragements aux évincés prononcés, on a ensuite rendu hommage au mentor d’Isabelle Boulay, Paul Daraîche, en scandant à l’unisson la toujours bouleversante À ma mère (Perce les nuages).

Équipe Éric Lapointe

Dans le clan d’Éric Lapointe, c’est Guy Mapoko, Ludovick Bourgeois, Cindy Daniel, Jean-Seb Carré et Désirée qui ont emprunté la voie rapide et atterriront d’un trait aux quarts de finale. Andy Bastarache, Athena Holmes et Elyann Quessy l’ont eue moins facile et ont dû relever le défi du Chant de bataille.

Andy Bastarache a fait lever la fête dès les premières notes de Somebody Like You, de Keith Urban. On aurait dit que le garçon de 20 ans avait fait ça toute sa vie. Il maîtrisait la chanson à la perfection et ça paraissait. Ça coulait de source, c’était naturel et tout simplement plaisant à regarder et écouter. Pas besoin d’artifices quand c’est bon, et Andy Bastarache a déjà le métier dans le sang.

Divertissante tentative d’Athena Holmes, pimpante au son d’une saccadée Je veux tout, l’un des derniers tubes d’Ariane Moffatt. Elle s’accompagnait à la guitare et a insufflé beaucoup d’âme à sa livraison, devant les quatre coachs qui partageaient visiblement sa jovialité communicative. Un fort joli essai, qui rivalisait bien avec celui d’Andy.

Dis tout sans rien dire, de Daniel Bélanger, dans la bouche d’Elyann Quessy, détonnait un peu des deux mélodies précédentes, ce qui n’enlève rien à la qualité de l’instant offert par la chanteuse. Éric Lapointe avait les yeux dans l’eau en écoutant Elyann, ce qui laissait anticiper une chaude lutte entre les trois poulains du rockeur.

Mais les pronostics se sont précisés au fur et à mesure que les coachs témoignaient, la ferveur générale penchant définitivement du côté d’Andy. Une unanimité qu’a confirmée Éric Lapointe en jetant son dévolu sur le jeune Bastarache, qui a ensuite exprimé sa fierté de son accent du Nouveau-Brunswick.

La soirée s’est conclue sur une énergique I Was Made For Lovin’ You, de Kiss, qu’Éric Lapointe, son mentor Michel Pagliaro – qui ne déplace pas beaucoup d’air depuis son arrivée à La voix – et leurs artistes ont balancée dans un décor de flammes qui s’élevaient vers le ciel.

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