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Pourrons-nous un jour vivre jusqu'à 140 ans?

Pourrons-nous un jour vivre jusqu'à 140 ans?
Senior woman standing on a roofgarden.
Hinterhaus Productions via Getty Images
Senior woman standing on a roofgarden.

L'amélioration des conditions de vie, la médecine et les développements technologiques ont permis de prolonger considérablement l'espérance de vie. Mais serons-nous un jour capables d'atteindre les 140 ans? Est-ce souhaitable? Les sociétés peuvent-elles accueillir des millions de « supercentenaires »? Des experts en discutent.

Un texte de Mathieu Gobeil

Certains sont optimistes quant à la possibilité de prolonger la durée maximale de la vie humaine, dont Judes Poirier, directeur de l’Unité de neurobiologie moléculaire de l’Institut Douglas.

« À l’époque de Jésus, l’espérance de vie était de 27 ans. En 1800, elle était de 35 ans. Le 20e siècle a vu un boom, et l’espérance de vie a dépassé 80 ans », dit M. Poirier, qui s’exprimait dans le cadre du Bar des sciences, tenu à Montréal le 7 avril. Il se dit convaincu qu’avec la médecine, des avancées importantes seront encore réalisées.

«On est en phase exponentielle de production de centenaires. [Sur le lot], il y a beaucoup de chances que des gens atteignent 140 ans.»

- Judes Poirier, directeur de l’Unité de neurobiologie moléculaire de l’Institut Douglas

Pour Yannick Roy, doctorant en neurosciences à l’Université de Montréal et cofondateur de NeuroTechX, la question n’est pas de savoir si, mais bien quand on arrivera à vivre 140 ans. Selon lui, le « fameux 1 % » des privilégiés aura accès à des technologies permettant d’atteindre cet âge. Il faut, selon lui, démocratiser et rendre accessible la science tout en repensant la société pour accueillir les supercentenaires.

La chercheuse au Département de sociologie de l’Université de Montréal Céline Lafontaine rappelle que c’est essentiellement la réduction de la mortalité infantile et l’amélioration des conditions de vie qui ont permis une telle hausse de l’espérance de vie au cours des derniers siècles. Mais « la limite maximale semble être de 120 ans », constate-t-elle.

Selon elle, la question fondamentale est : Pour qui et dans quel contexte social veut-on prolonger la vie au-delà de cette limite? L’intérêt mercantile et la privatisation de la recherche pèsent beaucoup dans cette équation, selon elle.

« Pourquoi une telle obsession de la science pour une quête d’immortalité? »

- Céline Lafontaine, chercheuse au Département de sociologie de l’Université de Montréal

Anne Laurençon, chercheuse et généticienne à l’Institut de génomique fonctionnelle de Lyon, souligne quant à elle l’importance du cycle de vie et du comportement reproducteur propres à chaque espèce.

L’hydre, par exemple, un minuscule animal aquatique, est essentiellement immortelle. « L’hydre va mourir seulement s’il y a un accident ou si elle est mangée par un poisson », explique-t-elle. La différence avec l’humain est que la régénération cellulaire est complète et qu’elle peut se reproduire tout au long de la vie, alors que nos cellules ne se régénèrent que partiellement et que nous ne nous reproduisons que tôt dans la vie. « Tout ça est biologiquement programmé quelque part ».

Judes Poirier mentionne quant à lui des travaux réalisés en génie génétique qui ont permis de prolonger substantiellement la vie de souris, en reprogrammant leur génome. Mais le pas à franchir pour accomplir cette prouesse chez l’humain est considérable et soulève des questions éthiques.

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