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Cette vidéo percutante met en garde les adolescentes françaises sur l'excision

Cette vidéo percutante met en garde les adolescentes françaises sur l'excision
Excision, parlons-en

Un billet d'avion pour des vacances au "bled". Sur le papier, cela fait rêver. Dans les faits, il s'agit peut-être d'un aller direct pour l'excision.

C'est à travers un court clip publié le 3 avril sur sa page Facebook que l'association "Excision, parlons-en!" tient à mettre en garde les jeunes françaises sur cette pratique illégale.

60 000 femmes concernées en France

Dans celui-ci, on rencontre deux jeunes filles, l'une excisée en Egypte alors qu'elle n'avait même pas 10 ans. De retour en France, elle se lie d'amitié avec une autre fille. Lorsque celle-ci fête ses 14 ans, ses parents lui offrent un aller-retour en avion pour le "bled". Les souvenirs de la première refont alors surface et elle comprend que son amie ne part pas simplement pour des vacances au soleil mais probablement pour être elle-même excisée.

Cette vidéo est publiée dans le cadre d'une campagne nationale de prévention lancée le 3 mars dernier à destination des adolescent-e-s de 12 à 18 ans. Intitulée "Alerte excision", celle-ci a pour objectif, jusqu'au 30 juin, de "prévenir les adolescentes en France sur les risques de mutilations sexuelles féminines (MSF) pratiquées à l'occasion d'un voyage dans le pays d'origine de leurs parents pendant les grandes vacances", expliquait l'association dans un communiqué en mars.

Lancée par la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, cette campagne insiste sur le fait que "3 adolescentes sur 10 dont les parents sont issus de pays pratiquant traditionnellement l'excision sont menacées de mutilations sexuelles en France". Le nombre estimé de femmes françaises excisées vivant sur le territoire est de 60.000 selon l'association. Selon un récent rapport de l'Ined, elles sont 50.000. D'après l'Unicef, elles sont au moins 200 millions dans le monde à avoir subi cette pratique.

La vidéo n'est qu'un des trois outils mis à la disposition des Françaises pour s'informer sur le sujet: des affiches ont été posées dans des endroits stratégiques et un site a été lancé. Sur celui-ci, on retrouve des témoignages, une foire aux questions, ainsi que des numéros et adresses pour demander de l'aide. En cas de doute, l'association recommande de composer le 119, le numéro d'Allô enfance en danger .

L'une des affiches de la campagne lancée en mars
Excision, parlons-en!
L'une des affiches de la campagne lancée en mars

Au sein du cercle familial

"La plupart du temps, ces violences ont lieu dans le cercle familial, donc un cercle très fermé, et les jeunes filles ne sont pas au courant de ce qui leur arrive ou de ce qu'elles viennent de subir. Il y a encore un grand travail d'information à fournir", expliquait en mars à Libération Marion Schaefer, déléguée générale de l'association.

"Les vacances en Guinée: toute joyeuse, pour la première fois, avec ma sœur aînée, nous allions découvrir: le soleil, la mer et la plage durant les grandes vacances, de quoi rendre jalouses les copines au retour!", raconte sur le site de la campagne F., née en France et partie à 12 ans en Guinée-Conakry. "Mais les vacances se sont transformées en cauchemar. Nous avons été excisées avec nos cousines chez notre grand-mère. Une femme nous a tenu les jambes, une seconde nous écrasait la poitrine pour nous empêcher de crier et une troisième tranchait à vif dans les chairs. Je n'oublierai jamais les cris, en particulier de ma sœur, qui depuis est handicapée mentale", poursuit-elle.

Les conséquences de l'excision peuvent être physiquement graves (hémorragies, infections...). Sans parler du traumatisme psychologique pour une fille subissant cette pratique à l'adolescence, ni des problèmes que cela peut représenter pour leur future vie sexuelle.

En France, l'excision peut être punie de 10 ans d'emprisonnement et de 150 000 € (214 500 $CAN) d'amende. La peine est de 15 ans si elle est commise sur un mineur de moins de 15 ans.

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