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La SQ peine à recruter des policiers autochtones

La SQ peine à recruter des policiers autochtones
Radio-Canada.ca

Au moment où le poste de police mixte de la Sûreté du Québec est sur le point d'ouvrir à Val-d'Or, Radio-Canada apprend que la SQ peine à trouver des policiers autochtones pour y travailler.

Un texte de Jean-Philippe Robillard

En novembre dernier, le directeur général de la Sûreté du Québec, Martin Prud'homme, annonçait la création d'un nouveau poste de police mixte pour tenter d'apaiser les tensions avec les autochtones de Val-d'Or. Un poste composé de 16 policiers, dont la moitié proviendrait des communautés des Premières Nations, et de travailleurs sociaux, qui devait commencer ses activités en début d'année.

Le grand patron de la SQ disait alors vouloir créer des ponts avec la communauté autochtone de Val-d'Or.

« On veut créer un poste sur mesure pour la ville de Val-d'Or. » - Martin Prud'homme, directeur général de la SQ

L'objectif est d'améliorer les interventions auprès des Autochtones. Mais quatre mois plus tard, au moment où le nouveau poste est sur le point d'ouvrir officiellement, nous apprenons que la Sûreté du Québec peine à recruter des policiers dans les réserves amérindiennes.

La Sûreté du Québec refuse de commenter la situation. On ignore donc si des agents autochtones ont été embauchés ou non et, si c'est le cas, combien ont été engagés jusqu'à présent.

Recrutement difficile

Selon nos sources, la SQ a tenté sans succès de recruter des policiers dans plusieurs communautés autochtones.

Le directeur de la police de Wendake, Daniel Langlais, affirme que son service a été approché par la SQ. Il soutient avoir refusé par manque de ressources et de financement.

« Nous, les ressources, c'est très, très limité. Pour nous, c'est difficile de prêter ou de fournir des ressources. On ne peut pas se départir de policiers. Et puis l'embauche est quand même difficile dans notre milieu. C'est difficile parce qu'il y a toujours une question de financement. » - Daniel Langlais, directeur de la police de Wendake

Le directeur de la police de Wendake admet que le défi est grand pour la SQ.

Maraudage décrié

De plus, le maraudage de la SQ dans les communautés autochtones soulève la colère de plusieurs chefs autochtones qui s'opposent au projet.

« Les chefs de police qui sont en autorité au sein de leur communauté gardent le cap sur la position politique. » - Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador

« On ne va pas là-dedans parce qu'on n'a pas ce qu'il faut pour compenser l'absence d'un ou deux policiers au sein de nos communautés », explique Ghislain Picard.

La grogne des chefs est telle que Ghislain Picard a écrit au ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, pour réitérer son opposition au projet et dénoncer les tactiques de la SQ dans les communautés.

« La Sûreté du Québec fait des approches auprès de certaines communautés pour recruter des membres de leur effectif policier, ce qui nous apparaît tout à fait odieux », a-t-il écrit au ministre Coiteux.

Les chefs autochtones refusent de s'associer au projet de la Sûreté du Québec, car ils déplorent notamment que le gouvernement y injecte des fonds alors que leurs services de police sont sous-financés, selon eux, et qu'ils ont des difficultés à recruter du personnel.

« Pour nous, c'est un projet qui ne peut pas voir le jour. Pourquoi le Québec s'entête dans une démarche qui, de toute évidence, n'a pas l'appui nécessaire au sein même de nos communautés? » - Ghislain Picard

La situation actuelle fait en sorte que la SQ pourrait devoir recruter des policiers autochtones dans ses propres rangs pour travailler dans son nouveau poste de Val-d'Or. On compte 65 policiers autochtones ou métis à la SQ.

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