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Massacre à la tronçonneuse? Coderre défend le réaménagement du parc Jean-Drapeau

Massacre à la tronçonneuse? Coderre défend le réaménagement du parc Jean-Drapeau
Ville de Montréal

L'aménagement d'un amphithéâtre extérieur de 65 000 places, d'un village événementiel et d'une promenade riveraine au parc Jean-Drapeau ne semble pas faire l'unanimité. Le maire Denis Coderre balaie d'un revers de main la critique de l'opposition, qu'il juge électoraliste, arguant que le projet avait été annoncé en 2015.

Le parti Projet Montréal a dénoncé jeudi ce qu’il appelle un « massacre à la tronçonneuse », faisant référence à l’autorisation accordée par l’administration du maire de Montréal d’abattre 1061 arbres dans le cadre de ce projet de 73 millions de dollars.

La chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville, Valérie Plante, déplore aussi que les travaux d’aménagement de cet été entraînent la fermeture du parc aquatique situé sur la même portion de l’île Sainte-Hélène. La plage Jean-Doré sera toutefois ouverte, à compter du 21 juin.

«La nature, dans une ville comme Montréal, c’est primordial et pour l’instant on va faire un amphithéâtre de béton qui, je le rappelle, va essentiellement servir à de grands spectacles, donc à quelques promoteurs privés.» - Valérie Plante, chef de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville

« C’est tout à fait inacceptable et on s’est toujours prononcé contre ce projet parce qu’il n’a pas été mené dans les règles de l’art. Il faut consulter les Montréalais, ça va faire à un moment donné », s’insurge Valérie Plante.

Le maire a répliqué que « depuis 2013, un travail a été fait avec le conseil du patrimoine et il y a eu un CCU [comité consultatif d’urbanisme] ».

Denis Coderre affirme que des changements sont nécessaires pour rehausser l’apport du parc Jean-Drapeau.

« On peut aimer ou pas, c’est subjectif. Mais je pense que ce qu’il faut regarder, c’est l’apport extraordinaire. On essaye de dire que c’est pour les intérêts privés. Non, on est en train de se doter d’une installation au même titre de ce que l’on peut faire à Englewood ou du côté de Los Angeles. Quand on a Osheaga ou Week-ends du monde, avoir une installation qui peut recevoir ces grands événements, c’est quelque chose d’exceptionnel ».

«Pour moi, cela fait partie de cette vision de maximiser et de créer un réflexe parc Jean-Drapeau pour que les gens y aillent davantage.» - Le maire Denis Coderre

Planter de nouveaux arbres

Les arbres en question, qui représentent près de 3 % de tous les arbres du parc Jean-Drapeau et environ la moitié des arbres du secteur de travaux, ont déjà été abattus, mais de nouveaux arbres doivent être plantés.

Quelque 550 arbres seront plantés sur le site du projet et 511 autres le seront ailleurs dans le parc, selon la chef des communications du parc Jean-Drapeau, Geneviève Boyer. Cette dernière assure que 71 % des arbres coupés avaient une faible valeur de conservation et que 11 % n’en avaient aucune, se référant à des statistiques d’un ingénieur forestier.

Le parc Jean-Drapeau affirme que tous les arbres coupés seront remplacés d’ici cinq ans. L’administration Coderre se dit sensible aux arbres. « On a investi jusqu’ à 18 millions supplémentaires pour planter des arbres [...] Mais au lieu de regarder juste l’arbre, regardez l’ensemble de la forêt et on va être à même de constater que l’on est une ville verte », a martelé le maire.

Des événements tous publics

Le futur nouvel amphithéâtre du parc ne sera pas réservé à evenko, mais sera accessible à tout promoteur désireux d’organiser un événement, selon Mme Boyer, qui ajoute qu’une vingtaine d’événements en tous genres et destinés à tous les publics y seront présentés chaque année.

Les festivals Osheaga et Île Soniq, qui occupent le parterre du parc Jean-Drapeau, où sera situé l’amphithéâtre, ont attiré respectivement 136 000 personnes en trois jours et 44 000 en deux jours en 2016. Heavy Montréal, qui se tenait sur la Plaine des jeux, un site un peu à l’écart, a ajouté près de 23 000 spectateurs au compteur en deux jours.

Dans le cas d’Osheaga, près des deux tiers des spectateurs provenaient de l’extérieur du Québec.

Voir aussi:

Le style Osheaga 2016

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