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René Angélil, les Baronets et le rêve américain (VIDÉO)

René Angélil, les Baronets et le rêve américain (VIDÉO)

Dans le Québec des années 60, René Angélil, Pierre Labelle et Jean Beaulne, trois jeunes francophones, rêvent de conquérir le monde avec 11 chansons en anglais enregistrées à New York. Or, l'histoire en a décidé autrement pour ceux qu'on appelait les Baronets. Le disque est resté sur une tablette pendant 50 ans...jusqu'à aujourd'hui.

Un texte de Louis-Philippe Ouimet

L'histoire est digne d'un conte de fées. Au sommet de leur popularité, un des Baronets, Jean Beaulne, rencontre en 1965 dans le lobby de la radio CJMS un producteur de Vee-Jay Records, la première étiquette de disque en Amérique des Beatles.

Jean Beaulne se met à rêver et invite l'homme d'affaires au restaurant. « On s'en va au restaurant et des gens se lèvent pour me demander des autographes. Il me demande alors qui je suis », se souvient-il.

Jean Beaulne lui explique alors que son groupe est très populaire au Québec.

Il n'en faut pas plus au producteur de Vee-Jay Records pour signer un contrat de disque avec les Baronets. René Angélil, Pierre Labelle et Jean Beaulne s'envolent vers New York pour enregistrer en studio 11 titres en anglais dont Mine all mine, I'll Step Aside et It's Alright.

On demande aussi aux trois Baronets de chanter une version anglaise de Frère Jacques, Alouette et La vie en rose.

« On était comme des enfants dans le studio. C'est Vee-Jay Records qui a choisi les titres qu'on devait chanter. On était trop jeunes pour dicter quoi que ce soit », explique Jean Beaulne, le seul Baronets encore vivant.

Deux chansons promotionnelles sont envoyées aux postes de radio et le succès frappe à la porte des Baronets.

« Le palmarès Cashbox nous fait un article disant qu'on est le groupe du futur. Alors on tout heureux de ça pour apprendre deux ou trois semaines plus tard que la compagnie a fait faillite », raconte-t-il.

Le disque est resté sur une tablette pendant 50 ans. « La loi américaine nous interdisait de récupérer les enregistrements », précise Jean Beaulne.

Pour Pierre Marchand, un ami du regretté René Angélil, il ne fait aucun doute que cet album jamais paru dans les années 60 a mis fin au grand rêve des Baronets.

«Je pense qu'on pourrait appeler ça un rendez-vous manqué avec les États-Unis, parce qu'il y avait une grande volonté des Baronets de percer le marché américain et de chanter aux États-Unis.» - Le chanteur Jean Beaulne

« René n'aurait pas connu Céline »

Les vieux enregistrements ont toutefois été retrouvés dans une voûte en Californie. Jean Beaulne a donc décidé de les endisquer pour une première fois.

Cet album intitulé La vie en rose rappelle de bons souvenirs au dernier des Baronets.

« On serait devenu de grandes vedettes. Et René n'aurait pas connu Céline, Pierre n'aurait pas été humoriste au Québec. Nos carrières auraient changé. On aurait eu une continuité aussi intéressante que le groupe The Four Seasons qui a vendu des millions disques », rappelle-t-il.

Pierre Marchand pense que ces retrouvailles sur disque des Baronets auraient fait sourire René Angelil.

« Pour René Angélil dans les années 60, c'était toute sa vie les Baronets, il a mis une énergie extraordinaire, il voulait que ça fonctionne. On se souvient de lui pour Céline, mais à la base c'était un gars de scène » dit-il.

L'album La vie en rose doit sortir dans les prochains jours.

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