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L'industrie du taxi crie à l'aide

«Uber, de façon régulière et constante, est en infraction de son projet-pilote. Le ministre Lessard n’a rien fait. Il n’y a aucune conséquence.» - Jean-François Lisée
The logo of car-sharing service app Uber on a smartphone over a reserved lane for taxis in a street is seen in this photo illustration taken December 10, 2014. REUTERS/Sergio Perez/Illustration/Files
Sergio Perez / Reuters
The logo of car-sharing service app Uber on a smartphone over a reserved lane for taxis in a street is seen in this photo illustration taken December 10, 2014. REUTERS/Sergio Perez/Illustration/Files

Chute de 30 % de la valeur des permis de taxis en six mois à Montréal, perte de confiance des prêteurs envers l'industrie... George Tannous, président du Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, affirme que la situation est critique pour les chauffeurs et demande au gouvernement d'intervenir.

En conférence de presse ce matin, M. Tannous, accompagné du chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a de nouveau dénoncé l’entente de projet-pilote intervenue entre Uber et le gouvernement en septembre dernier, et qui est, selon lui, responsable de tous ces maux.

«Maintenant que le projet est en place depuis six mois, on sait qu’il nous amène à la ruine. […] Le gouvernement du Québec doit nous compenser rapidement pour ces pertes, ou mettre un terme à ce projet-pilote.» - George Tannous

M. Tannous soutient qu’en six mois, soit depuis que l’entente est entrée en vigueur, la valeur des permis de taxis sur l’île de Montréal est passée de 150 000 $ à 100 000 $, comme on peut l’observer sur Kijiji, dit-il, où ceux-ci sont mis en vente.

M. Tannous affirme également que l’un des deux seuls prêteurs de l’industrie du taxi est en train de se retirer du secteur, et que les exigences de ces mêmes prêteurs ont été considérablement resserrées.

Selon lui, sans prêteur pour financer l’achat d’un permis de propriétaire de taxi, les travailleurs ne pourront plus rien en faire.

« Ils ne pourront plus le vendre. Ils auront même du mal à changer de véhicule, puisque le permis lui-même ne sera plus une garantie jugée suffisante », déclare M. Tannous.

«Le ministre des Transports doit trouver rapidement une solution à la crise du financement qui fait rage dans l’industrie du taxi.» - George Tannous

George Tannous déplore également le fait qu’il n’a pas encore rencontré les émissaires du gouvernement au sujet de l’utilisation qui sera faite du fonds voué à l'amélioration de l'industrie du taxi, et qui est financé par les chauffeurs d’Uber. Selon le projet-pilote en vigueur dans la province, ces derniers sont en effet obligés d'y verser 90 cents par course.

«Après 6 mois, il doit y avoir 2 à 3 millions dans ce fonds. Où est l’argent?» - Jean-François Lisée

En infraction, mais toujours sur la route

Jean-François Lisée, qui était aux côtés de M. Tannous ce matin, a rappelé que la conclusion du projet-pilote avait amené le gouvernement à faire la promesse d’y mettre fin si Uber y contrevenait. Il a critiqué le fait que le gouvernement se ferme toujours les yeux.

« On a, au 24 mars, le nombre d’infractions d’Uber au projet pilote. Les infractions calculées par le bureau du taxi sont de 41 % de non-conformité, a-t-il noté.

«Alors c’est systémique. Uber, de façon régulière et constante, est en infraction de son projet-pilote. Le ministre Lessard n’a rien fait. Il n’y a aucune conséquence.» - Jean-François Lisée

En janvier, Radio-Canada avait déjà révélé que 55 % des chauffeurs d’Uber contrôlés par les inspecteurs du Bureau du taxi avaient contrevenu aux règles qui régissent le projet-pilote consenti par Québec.

Voir aussi:

Manifestation de taxis contre Uber (9 février 2016)

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