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Bientôt un simple test pour détecter le cancer?

Bientôt un simple test pour détecter le cancer?

Un taux élevé d'une série de protéines dans le plasma sanguin indique la présence du cancer dans le corps d'une personne. Cette découverte réalisée par des chercheurs américains permettra peut-être aux médecins de détecter un cancer et d'en surveiller l'évolution à l'aide d'un simple test sanguin. Explications.

Un texte d'Alain Labelle

Cette percée du Pr Andy Tao et de ses collègues de l’Université Purdue pourrait éventuellement permettre de réduire ou même d’éliminer le recours à des procédures plus invasives, comme les biopsies. Elle pourrait aussi permettre une détection plus précoce du cancer.

L’équipe du Pr Tao a mené ces travaux auprès de personnes atteintes d’un cancer du sein, mais elle pense que sa technique peut être transposée à tous les types de cancers et même à d’autres maladies.

C'est certainement une importante percée qui montre la faisabilité d'utiliser des phosphoprotéines dans le sang pour détecter et surveiller les maladies.

- Andy Tao

Le cancer dans le monde

  • Les cancers figurent parmi les principales causes de mortalité dans le monde. En 2012, on comptait approximativement 14 millions de nouveaux cas et 8,2 millions de décès liés à la maladie. (OMS)
  • Le tabagisme est le facteur de risque le plus important. Il entraîne environ 20 % de la mortalité attribuable au cancer et près de 70 % des décès dus au cancer du poumon.

Les experts en médecine savent que la phosphorylation des protéines, qui correspond à l'addition d'un groupe phosphate à une protéine, peut être associée à la formation de cellules cancéreuses. Ainsi, les protéines phosphorylées, connues sous le nom de phosphoprotéines, sont considérées comme de bons candidats pour créer des biomarqueurs du cancer.

L’équipe de recherche a trouvé près de 2400 phosphoprotéines dans un échantillon de sang et en a repéré 144 dont les taux étaient significativement élevés chez les patients atteints de cancer.

Dans leurs travaux, les chercheurs ont comparé les échantillons de sang de 30 personnes atteintes du cancer du sein avec ceux de six témoins sains.

La méthode repose sur l’analyse de particules trouvées dans le plasma sanguin.

Les scientifiques ont utilisé des centrifugeuses pour séparer le plasma des globules rouges ainsi que des centrifugeuses à grande vitesse et à ultra-haute vitesse pour isoler les microvésicules et les exosomes. Ces particules, qui sont libérées par les cellules et qui entrent dans la circulation sanguine, jouent un rôle dans la communication intercellulaire et seraient impliquées dans la formation des métastases, les responsables de la propagation du cancer. Ces structures encapsulent également les phosphoprotéines, que l'équipe du Pr Tao a réussi à détecter en utilisant la spectrométrie de masse.

Jusqu'à présent, les scientifiques n'étaient pas certains de pouvoir identifier des phosphoprotéines dans le sang parce que le foie libère une substance appelée phosphatase dans le flux sanguin, ce qui déphosphoryle les protéines.

Les auteurs de ces travaux publiés dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS) analysent actuellement les niveaux accrus de phosphoprotéines dans divers types de cancers afin de déterminer s'il existe des modèles qui pourraient également aider à déterminer le type de cancer dont souffre un patient.

Une autre équipe, celle du Pr Bakhos Tannous, de l'École de médecine de l'Université Harvard, travaille aussi à la mise au point d’un test sanguin pour détecter le cancer. En 2015, elle avait montré qu'en analysant les plaquettes sanguines (normalement impliquées dans la coagulation), on peut déceler la marque laissée par un cancer quelque part dans l'organisme.

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