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«La fin de l'homophobie et le dernier gay»: Jasmin Roy répond aux propos d'Éric Duhaime (VIDÉO)

Homophobie: Jasmin Roy réplique à Duhaime

Au lendemain du «coming out» de l'animateur Éric Duhaime, Jasmin Roy se retrouve malgré lui propulsé à l'avant-scène d'un débat auquel il aurait préféré ne pas être mêlé. En entrevue avec Le Huffington Post Québec, le président de la Fondation Jasmin Roy a souhaité répondre aux propos d'Éric Duhaime et, surtout, rappeler que le combat contre l'homophobie est loin d'être gagné au Québec.

Au cours de son intervention sur les ondes du FM93, lundi, le controversé animateur s'est attaqué aux «lobbys gais» - dont fait selon lui partie la Fondation Jasmin Roy -, les accusant de tirer profit de la «victimisation» des homosexuels québécois. Des accusations reprises dans son essai La fin de l'homophobie et le dernier gay, qui paraît cette semaine aux Éditions de l'Homme.

«Moi, je ne pense pas que je fais partie du "lobby gai", parce que, premièrement, mon organisation n'est pas une organisation LGBT. C'est une organisation qui s'adresse à toutes les formes de discrimination.»

«C'est lui, la victime»

Éric Duhaime interpelle personnellement Jasmin Roy dans son livre et en ondes.

«Il me mentionne dans toutes les entrevues. Ça a l'air que je cours après ça. Premièrement, moi j'ai été obligé. Parce que j'ai été interpellé lundi matin par une radio de Trois-Rivières, parce que monsieur prétendait que je jouais à la victime et qu'à l'école il fallait se faire des carapaces quand on vivait de l'intimidation», explique le militant contre l'intimidation.

«Je suis en train de lui prouver que je ne suis pas une victime. La victime, présentement, c'est lui. Parce que lui n'arrête pas de dire sur toutes ses plateformes médiatiques qu'il est victime du "lobby gai". C'est lui, la victime. C'est pas moi. Une victime se serait laissée faire. Moi, je ne me laisserai pas faire», promet-il.

L'homophobie, un problème qui existe toujours

Dans son essai, Éric Duhaime soutient que la lutte pour les droits des homosexuels n'a plus raison d'être, que l'égalité est acquise. Une prémisse qui fait bondir Jasmin Roy, qui rappelle que les insultes à caractère homophobes font encore partie des injures les plus prononcées dans les écoles primaires et secondaires du Québec.

«C'est vrai que les lois protègent les gais, les femmes... On ne peut pas faire de discrimination sur le sexe, l'orientation sexuelle ou la race. Mais ça existe encore. C'est documenté, la recherche nous le prouve.»

«Oui c'est vrai qu'il n'y a pas que les homosexuels qui se font traiter de tapettes, mais comment ça se fait qu'on utilise encore une orientation sexuelle pour se rabaisser? C'est ça qu'il faut comprendre.»

Populisme à la Trump

Au-delà des attaques envers les «lobbys gais», Jasmin Roy s'inquiète des propos qu'Éric Duhaime tient sur d'autres groupes dans son livre, notamment sur les femmes et sur certaines communautés ethnoculturelles.

«Il y a, dans ce livre, un mépris pour les gens comme moi qui se battent pour avoir une communauté plus bienveillante, pas juste pour les LGBT. Il y a un mépris pour la communauté musulmane, il y a un mépris pour les femmes», s'inquiète Jasmin Roy.

Éric Duhaime dédie effectivement des chapitres entiers de son livre à des sujets comme le féminisme et la culture du viol, dressant des parallèles, parfois maladroits, avec la lutte pour les droits des gais.

«C'est du populisme. C'est à l'image de ce qu'on voit aux États-Unis avec Donald Trump», compare le conférencier, qui n'hésite pas à qualifier l'ouvrage de Duhaime de «dangereux».

Si leur joute oratoire s'est transportée sur plusieurs plateformes depuis lundi, reste à voir si les deux personnalités publiques seront éventuellement réunies sur le même plateau. Jasmin Roy admet avoir refusé la demande d'entrevue d'Éric Duhaime lundi: «Je n'irai pas me faire insulter et lui donner des cotes d'écoute.»

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