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Budget fédéral 2017: les partis d'opposition dressent leur liste d'épicerie (VIDÉOS)

Tour d’horizon des propositions des différents camps.

OTTAWA –Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, veut rendre l’économie canadienne « plus innovatrice et plus dynamique ». Du même souffle, il se dit conscient que le Canada doit être « fiscalement responsable ».

Comment le gouvernement fédéral s’y prendra-t-il afin de jongler avec ses promesses d’aider la classe moyenne – et tous ceux qui tentent de s’y joindre – tout en évitant de s’attirer les foudres de l’administration Trump?

Les partis d’opposition avaient tous leur mot à dire là-dessus avant la présentation du budget. Tour d’horizon des propositions des différents camps.

Le Parti conservateur du Canada le répète jour après jour : les libéraux doivent reprendre le contrôle des finances publiques et arriver avec un plan pour revenir à l’équilibre budgétaire.

Une analyse du ministère des Finances, dévoilé en douce deux jours avant Noël, avait estimé que le pays s’enlignait vers des déficits annuels jusqu’en 2050 et que l’équilibre budgétaire arriverait peut-être en 2055. Il s’agit d’un « horizon tout à fait burlesque », dénonce Gérard Deltell, porte-parole en matière de Finances.

Le député de Louis-Saint-Laurent demande aux libéraux de ne pas augmenter les impôts, les taxes ou encore de couper les crédits d’impôt des Canadiens pour diminuer le déficit.

Les libéraux ont voté en faveur d’une motion du NPD qui les appelait à prendre des « mesures énergiques » pour s’attaquer aux paradis fiscaux, en resserrant les règles pour les sociétés fictives et en mettant fin aux ententes d’amnistie pour les particuliers soupçonnés d’évasion fiscale, entre autres.

Le NPD s’attend également à ce que le gouvernement Trudeau mette fin à l’option d’achat d’actions qui sert d’« échappatoire fiscale » pour les PDG selon eux.

« Il est temps que chacun paie sa juste part afin que nous puissions investir dans les soins de santé, les infrastructures créatrices d’emplois et une économie plus durable », a commenté Alexandre Boulerice, porte-parole en matière de Finances.

Le premier budget Morneau avait prévu la somme de 444 millions de dollars pour aider l’Agence de revenu du Canada à embaucher plus de vérificateurs et de lutter contre l’évasion fiscale. Ces mesures auraient permis de récupérer 13 milliards de dollars l’an dernier seulement.

L’an dernier, les libéraux avaient prévu un investissement « sans précédent » de 8,4 milliards de dollars sur cinq ans pour les peuples autochtones au Canada – somme qui servirait surtout à améliorer le système d’éducation et construire ou rénover des écoles dans les réserves.

Alexandre Boulerice, du NPD, pense que le prochain budget devrait prévoir d’importantes sommes pour des logements adéquats et de l’eau potable, mais aussi pour améliorer les services de santé mentale des Premières Nations et des Inuits.

« Alors que le Canada célèbre son 150e anniversaire, il est inacceptable que les peuples autochtones continuent de faire face à des conditions de vie du tiers-monde », a-t-il écrit dans une missive envoyée au ministre des Finances, la semaine dernière.

Le gouvernement Trudeau avait brisé sa promesse d’abaisser les impôts pour les petites et moyennes entreprises de 0,5% par année, tel que prévu par les conservateurs de Stephen Harper, afin d’atteindre 9% d’ici 2019.

Le premier budget Morneau avait maintenu le taux à 10,5%. Tant les conservateurs que le NPD espèrent maintenant que les libéraux reviendront sur leur décision d’annuler les baisses d’impôts pour les PME.

Le porte-parole en matière de Finances du NPD, Alexandre Boulerice, a envoyé une lettre au ministre des Finances dans laquelle il lui demande d’inclure un programme national d’assurance-médicaments dans le prochain budget.

« Non seulement cela rendra les médicaments essentiels plus accessibles aux Canadiens, mais cela permettra aussi à nos systèmes de soins de santé d’économiser des milliards de dollars par la baisse du coût des médicaments », avance-t-il.

Lors de la dernière campagne électorale, le NPD avait promis cette mesure qui permettrait un meilleur pouvoir d’achat du fédéral afin d’acheter des médicaments en grande quantité et à moindre coût, à leur avis.

Tant le NPD que le Bloc québécois ont émis des doutes sur la Banque de l’infrastructure du Canada qui aiderait à générer des revenus du privé pour financer des projets partout au Canada.

Alexandre Boulerice s’inquiète de voir les investisseurs privés se remplir les poches, alors que les Canadiens devront payer de nouveaux frais d’utilisation et de tarifs « pour les générations à venir ».

Gabriel Ste-Marie, du Bloc, croit tout simplement que le gouvernement Trudeau devrait renoncer à cette banque annoncée l’automne dernier et respecter sa promesse d’offrir du crédit fédéral aux municipalités.

Après la vente controversée de Rona, le Bloc québécois demande une meilleure protection pour que les entreprises et les sièges sociaux restent au Québec.

Le porte-parole bloquiste en matière de Finances, Gabriel Ste-Marie, explique qu’Ottawa doit se doter d’une politique de sauvegarde des sièges sociaux en mettant fin au « laxisme » dans la Loi sur Investissement Canada.

Il demande également au fédéral d’entrer en discussion avec Québec pour modifier la Loi sur les sociétés par actions et ainsi mettre en œuvre les recommandations du Groupe de travail sur la protection des entreprises québécoises du gouvernement Marois.

Le Congrès américain a déjà annoncé ses intentions : il veut adopter la ligne dure avec le Canada lors des négociations sur le bois d’œuvre et l’industrie laitière, notamment.

Le Bloc québécois, dans ses attentes budgétaires, enjoint le fédéral de soutenir l’industrie forestière en lui accordant des garanties d’emprunt à la hauteur des tarifs protectionnistes américains et de mettre en place un régime spécial d’assurance-emploi pour aider les travailleurs touchés par le conflit à venir.

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