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Santé: Ottawa se défend d'avoir voulu «diviser pour mieux régner»

Ottawa a finalement réussi à conclure une entente avec Québec.

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau se défend d’avoir voulu « diviser pour mieux régner » en concluant des ententes bilatérales en santé avec chaque province.

La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, a annoncé vendredi matin qu’Ottawa s’était entendu avec l’Ontario, le Québec et l’Alberta pour le financement des soins de santé. Elle se dit confiante que le Manitoba suivra le pas sous peu.

Après plusieurs mois de négociations, Québec obtiendra une somme de 2,5 milliards de dollars sur une période de 10 ans qui font l’objet d’une « entente asymétrique », selon un communiqué émis par le gouvernement provincial.

Ces fonds seront investis dans le respect des compétences provinciales en matière de santé, mais il est précisé dans le communiqué que la santé mentale et les soins à domicile en font partie. Ces deux domaines sont prioritaires pour le fédéral.

« Nous nous sommes mis d’accord sur ces priorités en matière d’investissements, a fait valoir la ministre Philpott. Les provinces se sont mises d’accord pour développer un plan afin de voir comment l’argent sera dépensé. Nous nous sommes aussi mis d’accord sur le fait qu’il y aura des indicateurs. »

Elle précise que les provinces devront rendre des comptes pour démontrer comment l’argent d’Ottawa sera dépensé et comment les domaines ciblés par le fédéral évolueront à chaque année. Québec pourra décider de ses propres « indicateurs », a-t-elle mentionné.

Les provinces avaient fait front commun, en décembre dernier, pour exiger une entente nationale en bonne et due forme sur l’argent investi en santé. Mais elles ont finalement cédé une par une, à l’approche du budget fédéral.

« Une occasion ratée »

Le NPD a déploré l’attitude du gouvernement Trudeau, qui avait promis une entente nationale en santé lors de la dernière campagne électorale. Les néodémocrates accusent Ottawa d’avoir donné un ultimatum aux provinces.

« C’est une occasion ratée, a lancé le député du Manitoba Daniel Blaikie. Le premier ministre a promis que nous allions avoir un accord national et on ne l’a pas. Alors c’est au prochain gouvernement ou le gouvernement d’après à négocier un accord national. Ça, c’est vraiment décevant. »

« Ce n’est pas une question de diviser pour mieux régner», s’est justifiée la ministre Philpott, non sans vanter l'offre « fantastique » mise de l'avant par son gouvernement en décembre dernier.

« Ça a pris un certain temps de réflexion pour plusieurs provinces et, après réflexion, elles en sont venues à une entente avec nous à leur propre rythme. Au final, ce sont d’excellentes nouvelles pour les Canadiens », a-t-elle conclu.

Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, ne s'est pas réjoui outre mesure. Dans les derniers mois, il avait accusé Ottawa de se livrer à du chantage pour forcer les provinces à signer des ententes en santé.

Le député bloquiste Gabriel Ste-Marie croit que le gouvernement Couillard devra rendre des comptes à la population après avoir signé une « si mauvaise entente », qui prévoit à peine plus que des « peanuts » que la proposition des conservateurs.

« Franchement, que Québec ait signé quelque chose d’aussi décevant, ça me met hors de moi », s’est-il insurgé, après l’annonce.

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