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Le sénateur Meredith a violé le code d'éthique du Sénat, selon un rapport (VIDÉO)

Le sénateur a abusé de son pouvoir en ayant eu une relation sexuelle avec une adolescente.

Le sénateur Don Meredith a abusé de son pouvoir en ayant eu une relation sexuelle avec une jeune femme de 16 ans, selon les conclusions d’un rapport rendu public jeudi, qui inclut des témoignages explicites.

Une enquête de Lyse Ricard, la conseillère sénatoriale en éthique, s’est amorcée en 2015 après des articles publiés dans le Toronto Star sur cette présumée affaire. Le sénateur Meredith a été expulsé du caucus conservateur par la suite.

La conseillère a vérifié s’il avait violé des sections du code d’éthique du Sénat, qui stipule que les sénateurs doivent observer « une conduite qui respecte les normes les plus élevées de dignité inhérente à la charge de sénateur et de s’abstenir de tout acte qui pourrait déprécier la charge de sénateur ou l’institution du Sénat ».

Mme Ricard a entendu les témoignages de M. Meredith et de la jeune femme, qui est identifiée comme Mme M dans le rapport. Toutefois, la commissaire a dit qu’elle trouvait que Mme M était un témoin crédible, qui était coopérative en réponse aux questions et a offert des preuves dont des messages textes explicites, ainsi que des échanges Skype, Viber et de courriels entre M. Meredith et elle.

« À l’inverse, je n’ai pas trouvé que le témoignage du sénateur Meredith était crédible », a écrit Mme Ricard.

Mme M avait 16 ans lorsqu’elle a rencontré le sénateur en février 2013, lors d’un évènement pour le mois de l’histoire des Noirs, dans une église d’Ottawa. À l’époque, le sénateur marié avait 48 ans. Meredith, qui a été nommé au Sénat en 2010 par l’ancien premier ministre Stephen Harper, est aussi un pasteur pentecôtiste.

Après avoir donné son numéro de téléphone à l’adolescente, les deux ont commencé à communiquer via des messages textes, au téléphone et par courriel. M. Meredith l’a invitée à souper le soir de la Saint-Valentin en 2013, mais elle a refusé après avoir consulté sa famille. Le rapport indique clairement que le sénateur était au courant de son jeune âge dès le début de leur relation.

Leurs communications ont poursuivi de plus belle, et Mme M a dit à Mme Ricard : « il disait (…) ‘tu es spéciale’ et ‘tu as bon cœur’ et racontait comment il allait me présenter à des contacts plus tard, et autres choses du genre ».

« Je n’ai pas trouvé que le témoignage du sénateur Meredith était crédible »

— conseillère sénatoriale à l'éthique Lyse Ricard

Elle a témoigné que les relations physiques ont commencé plusieurs mois plus tard avec leur première expérience sexuelle dans son appartement à Ottawa. Le sénateur Meredith a dit à la commissaire qu’ils étaient devenus intimes après ses 18 ans.

En avril 2014, ils ont commencé des conversations sexuellement explicites sur Skype, avec le sénateur qui lui demandait d’enlever son chandail parce que c’est « ce que font les adultes » selon son témoignage.

Ces conversations explicites ont continué sur une base régulière. « Le sénateur Meredith s’est masturbé à l’écran à au moins sept occasions, dont trois fois environ dans son bureau de la GTA Faith Alliance », peut-on lire dans le rapport.

Mme Ricard a conclu que la conduite du sénateur allait à l’encontre du code d’éthique et que ses efforts de remédiation n’étaient pas suffisants.

Le sénateur Meredith fait aussi l’objet d’une autre enquête sur des allégations de harcèlement au travail par d’anciennes employées. Le rapport final n’a pas encore été déposé.

Ce texte initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais par Catherine Lévesque.

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