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Démission exigée d'une sénatrice qui a vanté le «travail remarquable» des pensionnats autochtones

Elle voulait « présenter une version quelque peu différente de l’histoire des écoles résidentielles ».

OTTAWA – De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger la démission d’une sénatrice conservatrice qui a vanté le « travail remarquable » et les « bonnes actions » des pensionnats autochtones.

Le député du NPD, Romeo Saganash, a été le premier a bondir lorsqu’il a entendu les propos de la sénatrice Lynn Beyak. À la Chambre des communes, jeudi après-midi, il s’est dit « choqué et dégoûté » lorsqu’il a entendu ses propos.

« Les pensionnats avaient comme but de m'arracher de ma famille, de ma culture, de ma langue, de mon territoire, dans le but clairement exprimé de m'éliminer. Les pensionnats autochtones étaient en d'autres mots un génocide. Il n'y a jamais un côté bon ou correct d'un génocide », a-t-il affirmé.

En soirée, le caucus autochtone formé de députés libéraux a joint sa voix à celle de M. Saganash pour exiger la démission de la sénatrice Beyak. Ils réclament également des excuses de sa part et demandent à la chef de l’opposition officielle, Rona Ambrose, d’éjecter Mme Beyak du caucus conservateur.

La ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, a qualifié les propos de la sénatrice de « malavisés, blessants et tout simplement faux ». Mais elle n’a pas demandé la démission de la représentante de la Chambre haute.

La sénatrice Beyak, qui siège sur le comité sénatorial sur les peuples autochtones, a déclaré plus tôt cette semaine qu’elle voulait « présenter une version quelque peu différente de l’histoire des écoles résidentielles » - en vantant « le travail remarquable » et les « bonnes actions » de certains enseignants qui passaient sous silence.

« Des erreurs ont été commises dans les écoles résidentielles – dans certaines instances, des erreurs horribles qui ont fait de l’ombrage à certaines bonnes choses qui ont aussi eu lieu dans ces écoles », a-t-elle dit.

Mme Beyak n’était pas disponible dans l’immédiat pour une entrevue, mais une déclaration de son bureau transmise au Devoir jeudi laisse entendre qu’elle n’avait pas d’autres commentaires à faire à ce sujet.

Le PCC prend ses distances

Devant l’ampleur de la controverse, les conservateurs ont voulu se dissocier des propos de la sénatrice nommée par l’ancien premier ministre Stephen Harper en 2013.

Le Globe and Mail rapporte qu’un mémo a circulé parmi les membres du caucus conservateur pour indiquer que les propos de la sénatrice Beyak ne reflètent pas leur position et est « dérangeante et blessante pour les nombreux survivants » des écoles résidentielles.

C’est l’ancien premier ministre Harper qui avait offert des excuses formelles en 2008 au nom des Canadiens aux anciens élèves de pensionnats autochtones.

Il avait reconnu que le traitement des enfants dans ces écoles était un « triste chapitre de notre histoire » et disait que les conséquences de cette politique avaient été « très néfastes » pour les peuples autochtones.

« Le fardeau de cette expérience pèse sur vos épaules depuis beaucoup trop longtemps, avait-il dit. Ce fardeau nous revient directement, en tant que gouvernement et en tant que pays. Il n'y a pas de place au Canada pour les attitudes qui ont inspiré le système de pensionnats indiens, pour qu'elles puissent prévaloir à nouveau. »

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