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Délinquant sexuel... et famille d'accueil
Helping Hand with a shadow on pavement of an adult hand offering help or therapy to a child in need as an education concept of charity towards needy kids and teacher guidance to students who need tutoring.
wildpixel via Getty Images
Helping Hand with a shadow on pavement of an adult hand offering help or therapy to a child in need as an education concept of charity towards needy kids and teacher guidance to students who need tutoring.

Un homme inscrit au Registre des délinquants sexuels est famille d'accueil avec sa femme, chef d'une communauté anishnabe de l'Abitibi-Témiscamingue.

Un texte d’Anne Panasuk d’Enquête

L’homme, que nous ne pouvons identifier pour protéger l’identité de l’enfant, a plaidé coupable en mars 2011 à deux infractions sexuelles commises sur une adolescente, 20 ans auparavant, alors qu’il « était en situation d’autorité ou de confiance ».

Il lui a alors été imposé une peine de 60 jours d’emprisonnement assortie d’une probation de huit mois avec 75 heures de travaux communautaires.

La juge Denyse Leduc l’a obligé à se soumettre pour une période de 10 ans à la Loi sur l’enregistrement des délinquants sexuels. Autrement dit, il est sur la liste des délinquants sexuels jusqu’en 2021.

Mais aujourd’hui, avec sa femme, il est famille d’accueil de proximité. C’est-à-dire qu’ils hébergent un enfant qui a un lien de parenté avec eux ou tout au moins un lien significatif.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue s’occupe des familles d’accueil de cette communauté. Il reconnaît qu’une personne inscrite au Registre des délinquants sexuels ne peut pas être une famille d’accueil… à moins qu’un juge du Tribunal de la jeunesse en décide autrement.

Jointe au téléphone, la mère d’accueil reconnaît que son mari figure au Registre des délinquants sexuels et qu’elle habite avec lui. Elle affirme que le placement de l’enfant chez elle a été effectué à la suite d’une décision de la cour, plus précisément de la juge Denyse Leduc, qui était au courant de la situation, ajoute-t-elle. Mais elle n’a pas voulu nous montrer cette ordonnance.

La juge dit qu'elle ne savait pas

Denyse Leduc, qui est maintenant à la retraite après 27 années comme juge à la jeunesse en Abitibi et dans les communautés nordiques, laisse entendre qu’elle ne savait pas que l’homme était délinquant sexuel.

« Quant à la question si nous avons déjà placé des enfants dans des familles où il y a un adulte enregistré comme délinquant sexuel, j'espère que non, et si cela s'est produit, nous n'en avons pas été informés préalablement. Un juge prend des décisions en fonction des informations fournies par les parties, dont la DPJ, qui a la responsabilité de faire l'enquête sur les mesures à recommander », nous a-t-elle écrit par courriel.

Questionné pour savoir si le Centre intégré de santé et de services sociaux savait que Monsieur est inscrit au Registre des délinquants sexuels lorsqu’il a placé l’enfant dans cette famille, le porte-parole nous répond qu’il ne peut commenter un cas particulier.

La Loi de la protection de la jeunesse précise qu’une décision prise à l’égard d’un enfant autochtone doit tendre à préserver son identité culturelle. Or, dans certaines communautés, il s’avère difficile de trouver les ressources suffisantes. Si bien que 10 % des enfants autochtones font l’objet d'un placement à l’extérieur de leur milieu familial, comparativement à 2 % de tous les enfants du Québec.

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