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Des études s'opposent sur les contaminants des sables bitumineux

Des études s'opposent sur les contaminants des sables bitumineux
A reclamation site stands near the Syncrude Canada Ltd. upgrader plant at the company's mine in the Athabasca Oil Sands near Fort McMurray, Alberta, Canada, on Tuesday, June 2, 2015. Canadian stocks rose a second day as commodities producers rallied after the price of oil climbed to the highest level this year while gold and copper led metals higher. Photographer: Ben Nelms/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
A reclamation site stands near the Syncrude Canada Ltd. upgrader plant at the company's mine in the Athabasca Oil Sands near Fort McMurray, Alberta, Canada, on Tuesday, June 2, 2015. Canadian stocks rose a second day as commodities producers rallied after the price of oil climbed to the highest level this year while gold and copper led metals higher. Photographer: Ben Nelms/Bloomberg via Getty Images

Une nouvelle étude de l'Université de l'Alberta conclut que le niveau de contaminants qui se trouvent dans la rivière Athabasca en raison des sables bitumineux pourrait être surévalué.

Ces résultats sont déjà vivement critiqués par les auteurs de certaines études portant sur les répercussions de l'exploitation des sables bitumineux sur les eaux environnantes.

Bill Shotyk, un spécialiste en sols et en eaux qui a collaboré à trois études récemment publiées, fait toutefois valoir que les conclusions confirment les résultats préliminaires rendus publics en 2014. L'équipe de scientifiques avait alors recueilli des échantillons à partir de 13 emplacements en amont et en aval de points d'exploitation de sables bitumineux.

Les échantillons d'eau ont été évalués au moyen d'un équipement capable de mesurer le niveau de contaminants par partie de quadrillions.

M. Shotyk a remarqué une faible différence dans les niveaux de plomb et d'arsenic détectés entre les cours d'eau situés d'un côté comme de l'autre des zones d'exploitation.

Les niveaux de plomb dissouts dans l'eau étaient infimes en comparaison avec ceux décelés dans de la glace arctique vieille de milliers d'années.

Le chercheur a toutefois constaté une variation dans la présence d'autres métaux tels que le vanadium, le nickel, le molybdène et le rhénium. Les niveaux demeuraient toutefois bas, a-t-il spécifié.

Les études antérieures s'attardent aux concentrations de métaux totales plutôt que seulement sur la proportion qui est dissoute dans la colonne d'eau, a également soulevé M. Shotyk.

"D'une façon ou d'une autre, les métaux et les minéraux ont été confondus", a dit le scientifique.

Voilà pourquoi, selon lui, les recherches antérieures font état de taux importants de métaux dans la rivière Athabasca, à un point tel que la pêche est jugée dangereuse.

Les normes en matière de qualité de l'eau qui évaluent la concentration totale - et non la concentration dissoute seulement - sont désuètes, soutient par ailleurs M. Shotyk.

De précédentes recherches menées par l'écologiste David Schindler et le biologiste aquatique Jules Blais sont référencées dans les études récentes de M. Shotyk. Tous deux ont toutefois critiqué le travail de leur collègue.

M. Schindler souligne qu'il a effectué sa cueillette d'échantillons en été, en période de débit de pointe - quand le ruissellement est à son plus fort -, alors que ceux de M. Shotyk ont été pris à l'automne.

"C'est presque certain que c'est la raison pour laquelle nous avons été capables de détecter plus d'arsenic près des sables bitumineux et en aval alors qu'ils n'ont pas pu", a-t-il répondu dans un courriel.

M. Blais a de son côté remis en doute l'affirmation de M. Shotyk selon laquelle il faudrait mesurer la proportion de métaux dissouts dans l'eau plutôt que totale.

Son laboratoire a exposé des animaux aquatiques à des sédiments contenant des résidus de sables bitumineux. Il a ensuite été démontré que la contamination s'est propagée.

La recherche de M. Shotyk a été financée par le gouvernement albertain et par un groupe de l'industrie qui se concentre sur la recherche environnementale.

"Notre travail n'a pas été influencé par la source de financement", a dit le chercheur. "Les gens qui financent notre travail veulent seulement les faits. Ils veulent voir de la science de qualité et c'est notre objectif aussi", a-t-il conclu.

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